mardi 31 décembre 2013

99 F (Frédéric Beigbeder)

J'ai lu le livre après le film et surtout parce qu'on me le vantait comme meilleur que son support cinématographique que j'avais beaucoup apprécié. J'ai donc acheté (en octobre ...) et je me suis lancé dans la lecture rapidement, bouffant des pages sans m'en rendre compte. Il écrit bien, le bougre !

Résumé en trois mots : publicité, cynisme et confession

Frédéric Beigbeder nous a pondu un véritable chef-d’œuvre, sur le fond et la forme, mélangeant toutes sortes de choses dans un OVNI final qui n'a rien à envier à beaucoup de classiques. Des phrases percutantes, des mots qui claquent et savent trouver le chemin vers notre réflexion. Des chapitres et des découpages pertinents, c'est vraiment un coup de maitre !

Le livre est ultra-connu, notamment avec l'excellent film qui en est sorti (je pense vraiment que le film est bon, c'est un avis personnel), mais les deux divergent pas mal, le film s'est basé sur le matériel du livre sans le suivre totalement. La fin diverge beaucoup entre les deux, chacune avec sa façon de conclure.

Dans le livre, j'ai adoré le style d'écriture, vif et direct, qui nous pousse à lire rapidement et nous fait engloutir les pages à une vitesse dingue. La lecture est fluide et sans accroc, c'est un véritable plaisir de le dévorer. Il y a également le découpage, qui rend la lecture fluide, le vocabulaire, la mise en forme ... C'est un véritable bijou d'écriture, j'aurai beaucoup de chose à en dire. Mais je me contenterais de dire que c'est superbement bien écrit.

Enfin s'ajoute le contenu, sur le monde de la publicité, et là, c'est le pompon. Le bouquet final, le grand cœur de fin. Le fond est excellent, autant que le style, sur ce monde pourri de l'intérieur, où la défonce permet de tenir, où les filles sont réduites à pire qu'objet, où le faux et le paraitre sont maitre. Tout est pourri, enrobé d'un relent de fausseté et de lâcheté, de dépravation et d'ignorance feinte. C'est un monde qu'on ne peut que concevoir de l'intérieur et qui est porteur de la société d'ultra-consommation. C'est superbement génial comme éclairage. Signalons d'ailleurs que l'auteur fut viré de sa boite de pub pour faute grave suite à ça. Ca donne à réfléchir, non ?


J'ai adoré ce livre, même si j'avais déjà vu le film avant, parce qu'il est vraiment différent et bien plus profond que le livre. Le style est excellent, la lecture plaisante et le fond invite à réfléchir sur notre société, la rendant encore moins reluisante qu'elle ne l'est déjà. Il y a de quoi déprimer à l'intérieur, mais aussi de quoi rire, et l'ensemble passe alors comme une gorgée d'un bon vin. Je ne peux que vous recommander la lecture de cet opus légendaire et qui mérite amplement son statut.

(Chronique n°115)

dimanche 29 décembre 2013

Le festival de la couille (Chuck Palanhiuk)

Il faut avouer qu'un tel titre incite presque à lire, mais j'avais en outre eu beaucoup d'écho à propos de ce recueil d'un auteur célèbre pour son Fight Club. J'ai donc attaqué la chose tranquillement, sans trop savoir à quoi m'attendre, vu l'auteur, il faut s'attendre à tout. Pour faire simple, c'est ce que j'ai eu. Du tout.


Résumé en trois mots : Réaliste, Article et Amérique

En fait, le meilleur résumé de ce livre c'est "un portrait de l'Amérique" par Chuck Palanhiuk. A peu près tout est dit à ce moment là.  Ah oui, accessoirement c'est aussi des nouvelles.

En fait, plutôt que de nouvelles, nous pourrions parler ici de portraits et d'articles. C'est une façon de représenter les trois parties du livres, la première d'articles de journaux (l'a-t-il écrit pour des journaux ou pour la nouvelle, je ne sais pas), les deux autres en portraits courts de personnalités, et enfin des récits courts sur lui, ou un personnage qui lui ressemble, une partie de lui-même. C'est aussi un aspect intéressant de tout ce qui s'est passé autour de Fight Club, notamment la promo du film, mais je vous laisse lire pour comprendre.

Ce que j'adore chez Chuck Palahniuk est au rendez-vous dans ce livre au style incisif, dans un style très journalistique, de façon très crue aussi. C'est un livre qui semble dresser un portrait d'une époque plutôt que de raconter des histoires. Palahniuk nous présente les USA par son bout de la lorgnette, entre débilités dans des lieux divers, espoirs de personnes du communs, stars et tout le tralala, et surtout beaucoup de personnes seules, désespérés, qui tentent de trouver un sens même absurde à une vie peu trépidante. A cet égard je trouve qu'une nouvelle est juste parfaite là-dessus (c'est celle nommée Ma vie de chien).

Bref, c'est selon moi un très bon Chuck Palahniuk, même s'il n'est pas le plus accessible de tout ce que j'ai lu de lui -pour l'instant trois ouvrage seulement, je le reconnais-, et sa forme est bien différente d'un recueil de nouvelles ordinaire. C'est vraiment un portrait, presque tragique par certains aspects, d'un monde qui est situé de l'autre côté de l'Atlantique. Mais aussi le reflet d'une société qui ne se sent pas bien, un mal être des personnes qui la peuplent. C'est dérangeant par certains aspects, mais c'est aussi bien écrit, même beau parfois. Et selon moi, c'est à lire.

(Chronique n°114)

vendredi 27 décembre 2013

Le robot qui rêvait (Isaac Asimov)

Encore un Asimov, et avant d'attaquer les deux gros cycles (Les robots et Fondation) je me suis laissé entrainer dans ce petit recueil de nouvelles écrites dans les années 50 et 60 (si ma mémoire est bonne). Un gros pavé mais qui se lit vite, avec un tel maitre à la plume.


Résumé en trois mots : futur, robotique et intelligence

C'est assez incroyable ce qu'écrit Asimov. Il a des bonnes idées mais en plus il sait le combiner avec une plume pas mauvaises du tout, qui bien que assez carrée dans sa manière, nous entraine facilement dans ses histoires sans qu'on en décroche. Et le suspense joue aussi avec. C'est vraiment incroyable.

Le recueil est composé d'un grand nombre de nouvelles (19 en tout), de tailles variables dont certaines très longues. Nous avons le droit à des nouvelles allant des années 50 à celles écrites en 1980 et quelques, ce qui fait que le recueil est assez riche, puisqu'il propose une évolution des mœurs, des sciences et techniques, mais aussi de la vision du futur qu'on y offre. Car Asimov voit vraiment le futur. A sa façon.

Ce qui frappe, dans ces nouvelles, c'est un caractère double : social et futuriste. Une partie de ces histoires vise vraiment à deviner un futur, à entrevoir ce que pourrait être l'avenir, tandis que l'autre partie est très franchement tournée vers le social, de façon détournée, parlant de racisme et de religions, de mort et de comportement entre humain. Sans parler de nouvelles combinant les deux. Dans tout les cas, les questions se multiplient et les réponses n'arrivent que très peu. Tout ce que j'adore.

Je commence à m'habituer au style d'Asimov, qui est très bon mais très scientifique, et il faut lui reconnaitre une certaine forme de génie dans sa façon de concevoir et comprendre le monde il y a cinquante ans. La preuve est que certaines critiques sociales sont encore fondées aujourd'hui. En revanche la vision du futur est bien éloignée de ce qu'on aujourd'hui, et il me semble que l'on atteindra peu ses idées. La seule chose que Asimov n'a pas vraiment prévu, c'est l'Internet. Et à mon avis, il a raté le principal changement pour l'avenir. Sinon il accorde aussi une grande place aux robots, et quand je vois le stade où l'on en est, je ne pense pas que son futur soit accessible avant encore une bonne centaine d'année. Mais pour le reste, il y a beaucoup de pertinences dans ses propos. Notamment autour d'un ordinateur unique et surpuissant, le Multivac. Sans parler de la conception des rapports entre l'homme et la machine.

Pour faire simple, c'est un excellent recueil de nouvelles de Asimov, dans la droite ligne de ceux que j'ai pu lire jusqu'à présent, et bien représentatif de ce qu'il y avait de meilleur dans cette vieille science-fiction des années 50 jusqu'au années 80. Il innove et critique, mais si sa vision est parfois fausse, elle éclaire sur le comportement et la pensée de ces années là. Sans compter que plusieurs chutes sont drôles alors que le ton est sérieux. Quoiqu'on rit un peu jaune. Bref, le recueil est superbe et les 400 pages s'enchainent vite. Une très bonne lecture donc, recommandée, l'auteur est en forme dedans.

(Chronique n°113)

dimanche 22 décembre 2013

Les contrées du rêve (Lovercraft 1/3)

Lovecraft, partie 1/4
Après avoir lu, je dirais que Lovecraft c'est du Baudelaire en récit et non en poème. Les deux auteurs ont beaucoup de points communs, avec l'atmosphère mais aussi avec le style d'écriture et encore bien d'autres choses. Je soulignerais juste d'ailleurs que la traduction est vraiment extraordinaire, le traducteur ayant vraiment fait un travail formidable. Son introduction permet de bien comprendre la façon qui à été choisie de traduire, mais aussi de se plonger un instant dans ce qu'est Lovecraft et son écriture. Un monde fascinant dans lequel je pense me replonger un de ces jours, avec un envoutement que j'ai bien aimé.


Résumé en trois mots : onirique, angoissant et sombre


L'ouvrage contient quatorze récits, chacun de taille très variable (le plus long fait 170 pages et le dernier 3), qui se déroulent dans ou autour du monde des rêves, ce monde que Lovecraft semble affectionner tout particulièrement, se soustrayant au poids de la réalité dans un monde qui permet les libertés les plus totales. Je dois dire qu'en lisant je repensais à certains poèmes de Baudelaire (je me répète, je sais), et le nombre de points communs aux deux auteurs me fait aimer d'avantage le premier. Mais je m'égare, revenons à nos rêves.

Donc, les récits vont tourner autour de cette mystérieuse contrée des rêves, dans ces contrées fantaisistes où tout peut arriver, où les choses les plus sombres, anciennes et puissantes prennent vie et hantent les vivants, des contrées dans lesquels il est très dangereux de s'aventurer, surtout lorsque le voyageur imprudent tente de défier les dieux.
Bien que les nouvelles tournent autour de différents sujets, de beaucoup de personnages et de nombreux lieux, elles possèdent beaucoup de liens entre elles. L'une d'elle parle d'une ville et de son histoire, et l'autre vous narrera le héros traversant les ruines de cette ancienne cité. Vous verrez certains lieux réapparaitre, un personnage au destin tragique servira d'avertissement dans une autre histoire, plusieurs nouvelles à la suite reprennent le même héros dans d'autres cas, etc .... Les différents récits s'entrecroisent tous au final, dans la trame des rêves et de la réalité, sans qu'il n'y ait une histoire continue tout au long de l'ouvrage. Car les rêves de Lovecraft sont complexes et immenses.

Si je ne peux pas vous décrire l'histoire précisément, il faut bien parler de l'ambiance du récit. Et je dois dire que je tire tout mon chapeau à l'auteur (et au traducteur aussi) qui met en place une ambiance incroyablement proche des rêves. En le lisant, il me revenait les bribes de souvenirs que l'on conserve parfois d'une nuit, ce genre de bribes qui vous hantent la journée tandis que des images fortes vous tournent en boucle dans la tête. Lovecraft vous ressort ce genre d'image, les délires que peuvent créer le cerveau au repos, et met le tout en texte. L'ensemble sonne comme des rêves, avec des passages hallucinés qui font ressortir ce que l'on ressent dans un rêve, des changements de lieux aléatoires sans aucun lien, des peurs incontrôlables .... Le tout vous donne vraiment l'impression qu'il a écrit ses textes au réveil selon ce qu'il avait rêvé dans la nuit.

Bien évidemment le récit contient aussi ce qu'il faut de Très Ancien, de dieux et de puissances endormies, de choses innommables (ou à défaut illisible), de villes qui enchantent les yeux, de personnages en quête de quelque chose, de personnage romantiques et solitaires, de chats (oh yeah !), de personnages qui veulent défier les dieux et se font punir, de récits anciens, de manuscrits perdus ou retrouvés, de lieux de pouvoirs, mystiques, cachés, perdus, sombres. C'est tout un univers qui s'offre à nous dans ces nouvelles.

En gros, c'est un recueil de nouvelles tout ce qu'il y a de plus Lovecraftien, C'est dérangeant et obsédant, il fait écho à des peurs en nous que nous ne pouvons fuir car elles sont présentes quoi qu'on fasse. La peur de tout ces inconnus. Et surtout c'est les rêves, tout ce monde fascinant dans lequel nous nous égarons chaque soir, et dans lequel Lovecraft nous entraine pour mieux nous effrayer, là où tout est possible et bien pire encore. C'est puissant et poétique, c'est à lire.

(Chronique n°112) 

vendredi 20 décembre 2013

La jeune fille à la perle (Tracy Chevalier)

Ce roman a été spécial pour moi. En fait quelqu'un m'avait donné le livre à lire il y a un petit moment, environ trois ans maintenant. Suite à des histoires personnelles plutôt mauvaises et qui m'ont conduites à d'autres voies, j'ai rendu le livre sans l'avoir lu. J'ai finalement retrouvé l'ouvrage dans les bacs d'occasions et je me suis décidé à le lire rapidement.


Résumé en trois mots : passion, peinture et religion

Ce livre m'a laissé mitigé. Déjà parce que je n'ai pas l'édition avec le tableau sur la couverture, ce qui fait que je ne peux pas le comparer à ce que je lis dans le livre, provoquant un légère frustration. Mais également, et surtout, l'intérieur m'a moyennement convaincu, et je vais m'expliquer.

Le principal défaut que j'ai trouvé, au niveau du style, c'est un manque d'implication dans l'ouvrage. J'étais détaché de tout ce qui se passait, et l'héroïne était très effacée à mon gout. Plusieurs passages m'intéressaient sur des non-dits, des silences et des suggestions, mais ils n'étaient que peu présent et jamais utiles dans l'intrigue. D'ailleurs le roman est court, et je dirais presque trop court, il ne permet pas de bien développer certains aspects qui font qu'un sentiment d'inachevé m'est resté en bouche à la lecture.

A côté de ça, plusieurs passages sont beau, comme dit, mais c'est assez bien construit au niveau de l'ambiance de ces années là et des relations entre personnes. Je ne sais pas quel est le degré de véracité historique, mais ça semble réel. Crédible en tout cas. De même, il y a des bonnes idées au niveau des non-dits, des suggestions qui sont laissées, mais en règle général c'est pas assez poussé et c'est ce que je regrette.

En fait j'ai été déçu, peut-être parce que j'en attendais trop, mais c'est une histoire qui m'a semblé au final très anecdotique et sans intérêt particulier. J'ai lu, c'était sympathique, mais je ne relirais pas et je n'ai pas de souvenirs impérissable. C'est dommage, je pense qu'il y avait matière à faire mieux.

(Chronique n°111) 

mercredi 18 décembre 2013

L'amour de la vie (Jack London)

Lecture Jack London, partie 4/5


Encore un Jack London, je n'ai pas résisté. Cet auteur est si puissant ...
Et encore, ce n'est rien, j'ai acheté dernièrement quatre livres de lui et j'en ai vu au moins cinq à acheter et lire encore. Le reste sera pour un petit peu plus tard. Et puis quel plaisir en cette saison bien froide de pouvoir lire tranquillement au chaud des nouvelles sur une température encore bien pire !

Résumé en trois mots : Le nord, sauvage et la harge


J'avoue que pour le dernier mot j'aurais presque mit le titre, tant c'est ce qu'on trouve dans l'ensemble des nouvelles. L'amour de la vie, tout simplement. Et c'est beau, mais beau ... Encore une fois, j'aurais du mal à lister tout ce que j'aime chez Jack London. Le style, vivant et brut de décoffrage, les personnages qui semblent taillés dans le bois des arbres qui les environnent, les situations qui sont toujours horribles, les façons de faire passer son message, la rage de vivre et l'amour de la vie qui transparait dans toutes les nouvelles. Jack London raconte le nord, le froid et la faim, la dureté de la vie et sa beauté, son état brut, primitif, débarrassé de tout ce qui encombre. C'est puissant et prenant.

Dans toutes les nouvelles, on suit ce nord, même sans y être, cette communication entre les êtres, blancs, indiens, animaux, et tout ce qui tourne autour de l'or, de ce sang jaune de la terre qu'ils sont venus arracher par milliers au sol gelé d'une terre dure. Et qui le rend plus dur encore. Ce sont des hommes qui réapprennent à être sauvage, qui se soumettent au condition les plus rudes mais subissent bien pire intérieurement. C'est sauvage et dur.

Je ne peux que vous recommander de le lire. C'est moins simpliste que dans le recueil Le fils du loup, mais c'est tout aussi froid, dur et sauvage. C'est la terre du nord, les hommes du nord et la vie du nord, dans l'environnement du nord. Par dessus, c'est London, sa puissance et sa force, son élégance et son style. Le recueil est à la hauteur de Construire un feu, c'est d'une beauté éblouissante. Je ne peux qu'admirer cet auteur. Il est pour moi l'un des meilleurs que je connaisse.

(Chronique n°110)

lundi 16 décembre 2013

Le bizarre incident du chien pendant la nuit (Mark Haddon)

(lu entre le 9 et le 10 décembre 2013)

Un roman que j'avais eu en main il y a très longtemps et que j'avais envie de lire, parce qu'on m'en avait beaucoup parlé et que j'avais envie d'en savoir un peu plus. J'ai donc plongé dans ce livre lorsque je l'ai sorti du carton d'occasion (ce stand aura ma peau un jour ...) et je me suis laissé emporter par la musique qui m'a happé en deux jours.


Résumé en trois mots : maths, chien et autiste


Ce livre est franchement bien écrit et contient quantité de bonnes idées, rien que dans la numérotation des chapitres. Il parle de plusieurs choses intéressantes au niveau des mathématiques, quoiqu'il me semble déjà avoir lu mieux, et il contient une histoire vraiment bien campée.
Ce qui est aussi louable, c'est l'intention d'avoir mis comme narrateur un jeune garçon autiste et de tout faire passer par ses yeux, en alternant chapitre de narration avec ceux d'explications. C'est vraiment bien fait.

Cela dit, la lecture ne m'a pas enchanté plus que ça, malgré les bonnes idées et les nombreux retournements qui parsèment l'ouvrage. Principalement parce que j'ai en tête d'autres exemples qui exploitent mieux les possibilités offertes. Notamment le fait que l'histoire est plus autour de cet incident et de la vie du héros, et qu'on fait très peu de détour par de la réflexion ou de la philo. C'est intéressant et rempli de petites curiosités, mais je n'ai pas été sublimé plus que ça. C'est bon, sans rajouts.

En fait je pense que cette lecture se fait un poil tardivement dans mon niveau. C'est dommage car elle est bien, mais je n'ai pas apprécié autant que ça. Il reste juste un bon livre, sans le plus qui fait que j'aurais envie de le relire encore et de fouiller dedans. L'auteur aurait pu aller beaucoup plus loin et reste un peu trop en surface. C'est dommage. Mais le livre reste très bon, je le recommande volontiers.

(Chronique n°109)

samedi 14 décembre 2013

Contes de la folie ordinaire (Charles Bukowski)

Un livre que j'ai lu sur les conseils critiques de je-ne-sais-plus-qui (un autre bloggeur/chroniqueur de livres). Bref, son avis m'avait laissé assez dubitatif et je me suis laissé tenter à vérifier par moi-même ce qu'il y avait derrière ce titre énigmatique. J'ai acheté le livre pour un prix ridicule et je me suis laissé tenté à le lire, ce qui s'est fait très vite.


Résumé en trois mots : Trash, Violent et Cynique

Je pense que je pourrais difficilement donner une autre réponse à ce résumé de trois mots. Parce que c'est vraiment le résumé de tout ce qu'on y lit, si j'en tire uniquement le jus pur. En revanche, en attaquant sur le fond, c'est plus complexe.
Bukowski écrit d'une manière assez incroyable, mélange entre du récit réaliste trash et des médiations sur la connerie humaine dont il se revendique un membre à part entière. Un membre pas particulièrement glorieux d'ailleurs.

Ce livre a aussi un style d'histoire qui semblent sans queue ni tête, s'arrêtant et repartant à chaque fois ailleurs. C'est déroutant, car on ne sait pas à quoi s'attendre et quel morale il faut en tirer (si morale il y a, ce dont je doute pour certains récits). C'est assez dérangeant, mais plaisant à lire. Et je pense qu'un message passe en filigrane de tout ça quand même. Mais je n'en suis pas certain.

C'est sur, ce livre n'est pas pour tout âge, mais il est une sorte d'OVNI dans mes lectures récentes. Ne ressemblant à aucun autre, les Contes de la folie ordinaire sont comme indiqués dans le titre, des contes d'une folie ordinaire. La vie, mais sous un autre angle et d'une autre manière. C'est pas celle que j'aurais pensée mais elle existe aussi. Et j'ai bien aimé, c'est l'essentiel.

(Chronique n°108)

Treizième lecture. Le challenge continue.

jeudi 12 décembre 2013

Darwinia (Robert Charles Wilson)

Encore un livre qu'on m'a aimablement prêté en me disant que ça me plairait, et je dois avouer que j'ai effectivement été intéressé en voyant ensuite (environ un mois après) qu'il s'agissait du même auteur que pour le roman Spin que je venais de finir peu de temps auparavant. C'est donc tout guilleret que je me suis lancé dans une uchronie par un auteur qui n'a pas encore fini de me surprendre. Car oui, il est vraiment surprenant.


Résumé en trois mots : Exploration, Uchronie et Science-fiction

Cet auteur me plait bien par son style, assez rapide et qui met tout de suite dans l'action, mais aussi par ses personnages qui sont souvent plus fouillés qu'il ne semble à première vue. C'est aussi un inventeur de génie sur la façon dont le monde pourrait se dérouler si ... (en deux lectures, ça saute aux yeux). Mélangeant à la fois histoire personnelle et situation mondiale, il tire un beau mix des deux sans trop omettre l'un ou l'autre. Bref, c'est à la fois subtile et recherché.

Cela dit, j'ai relevés quelques petits défauts à la lecture. Déjà, le personnage principal m'a paru très fade, caractéristique que j'avais noté aussi dans Spin, c'est-à-dire qu'il subit beaucoup et semble inconsistant par rapport aux autres. Ce n'est pas dérangeant en soi, mais il fait vraiment observateur de tout ce qui se passe à côté, et j'ai trouvé ça dommage.
Ensuite j'ai aussi peu aimé les coupures en quatre parties avec du temps qui passe. C'est bien vu de laisser passer autant de temps, ça permet de se rendre compte d'une situation globale, ce que j'avais déjà apprécié avec Spin, mais là c'est très hachuré et les situations sont très différentes, on saute du coq à l'âne. C'est un peu dommage à mon gout.

Cela dit, le reste est excellent et la lecture apporte son lot de surprises. J'ai notamment beaucoup aimé la façon de philosopher légèrement dans la fin du livre, sur un thème qu'on retrouvera dans Spin au niveau de la conscience et de l'intelligence suprème. Subtile encore une fois et bienvenue. Autant on réfléchit, autant on s'amuse.

En gros, une lecture fluide et plaisante pour une histoire surprenante. C'est agréable de se laisser porter par ce récit qui nous entraine dans un délire bien structuré même si j'ai noté quelques défauts. Ce qui me fait peur, c'est que en deux lectures je relève les mêmes. J'espère que l'auteur ne les fait pas tout le temps, ce serait dommage, mais sinon je ne peux que recommander la lecture !

(Chronique n°107)

mardi 10 décembre 2013

Le chinois (Henning Mankell)


Pour l'anecdote, c'est mon professeur de théâtre qui me l'a passé en me disant que ça ne pourrait que me plaire, qu'il était très bien. C'est ainsi que je me suis retrouvé avec un livre de plus sur ma PAL (qui atteint des proportions monstrueuses à présent). Mais j'ai suffisamment bien aimé pour le lui couvrir de plastique (au moins il est protégé ainsi). Bref, passons les détails.

Résumé en trois mots : Suède, Chine et Afrique

C'est amusant de citer ainsi un petit tour du monde, mais c'est vraiment ça comme livre. Enfin, en dehors du style polar, on se balade beaucoup, il faut avouer (d'ailleurs j'ai lu pas mal sur la Chine en ce moment il me semble). Ce qui est bien c'est que l'auteur, après avoir rendu son héros fétiche malade d’Alzheimer (pratique pour éviter que quelqu'un le reprenne), à décidé d'écrire avec de nouveaux personnages dans chaque livres. L'avantage, c'est qu'on change un peu de point de vue, même si chaque fois certaines caractéristiques reviennent (entre autre le fait que les mecs soient très souvent blasés). Un autre détail qui est très intéressant pour un polar, c'est que l'héroïne soit vieille. C'est pas courant et j'aime bien.

Ce livre à plusieurs autres avantages que je ne listerais pas en détail, mais il est très bien écrit, rythmé, possède des surprises même si ce n'est de loin pas l'élément essentiel du livre (dans le genre des polars, il y a déjà eu beaucoup plus surprenant), mais il à l'avantage de se pencher sur les relations internationales et l'histoire d'une façon originale. Ce n'est pas la surprise de l'année, mais il contient vraiment des superbes idées (notamment la deuxième partie qui tombe comme un cheveu dans la soupe mais se lit d'une façon tellement fluide qu'on oublie le reste).

En gros, ne vous attardez pas pour la surprise ou le suspense, il est tué vite, mais c'est tout le reste qui importe, autant le contexte que par exemple les relations humaines et certains aspects historiques ou politiques, en Suède ou ailleurs, qu'on oublie très vite ... Une lecture prenante et distrayante, Mankell reste un excellent auteur, je ne peux que vous le recommander.

(Chronique n°106)

dimanche 8 décembre 2013

Théâtre 1 (Eric-Emmanuel Schmitt)

 (lu le 8 décembre 2013)

Je connaissais Eric-Emmanuel Schmitt avant de lire cet ouvrage grâce à son livre La part de l'autre, mais en voyant en occasion ce livre qui présentait des nouvelles je n'ai presque pas hésité à le prendre, et malgré le temps très long qui est passé, je le lis enfin. Je l'ai fait pour une culture générale du théâtre, mais j'avoue en avoir trouvé plus que je ne pensais.


Résumé en trois mots : philosophie, Freud et Don Juan


Le livre contient quatre pièces, chacune dans son style et qui présentent d'autres facettes de l'écrivain. La première, La nuit de Valognes, s'attache à Don Juan et son procès par des femmes qu'il a aimé et délaissé comme à son habitude. J'aime énormément le personnage de Don Juan et j'avoue que la profondeur qu'il lui confère est pas mal trouvé, c'est une belle continuité de la pièce que j'ai lu de Molière.

La seconde, Le visiteur, reprend le personnage de Freud et le questionnement sur la foi. C'est pas mal, même si j'ai trouvé qu'il y va avec des sabots un peu gros (pour moi), même si je ne suis pas foncièrement opposé à ce qu'il y dit. J'ai l'impression aussi de lire en un sens plusieurs idées qu'il développera ensuite dans La part de l'autre. Mais la pièce est plaisante.

Le Baillon est un unique monologue, plutôt pas mal, qui a moins de portée philosophique mais nous compte plutôt une super belle histoire, simplement.

Enfin, L'école du diable, une pièce qui exploite un diable déprimée et permet d'exposer un point de vue sur des écoles de pensées actuelles. Ça ressemble un peu à un règlement de compte parfois, mais le propos est ici bien plus léger que dans les autres pièces.

En général, j'ai aimé sans aller jusqu'à dire que c'est extraordinaire. La première pièce reste pour moi la meilleure mais toutes sont bien. Eric-Emmanuel Schmitt a une belle plume pour le théâtre et j'aimerai bien voir ce que cela donne sur scène. Si vous aimez le théâtre et la philosophie, ne vous privez pas de ce recueil sympathique et qui vous fournira de quoi réfléchir et travailler.

(Chronique n°104)

vendredi 6 décembre 2013

Porte de la Paix céleste (Shan Sa)


 (lu le 5 décembre 2013)

Un roman de l'auteur Shan Sa, pour laquelle j'avais déjà lu son superbe roman La joueuse de go et que je trouvais formidable. Dévoré en une journée, durant un retour de train, en moins d'une heure. Il y a 140 pages seulement, et c'est superbe.

Résumé en trois mots : Chine, amour et poésie

Que dire en sus à ce roman ? Déjà, je suis devenu fan de l'auteur. Pour ... plusieurs raisons. Déjà le style littéraire, qui est à mi-chemin entre la poésie et le roman, sans parler de la façon de présenter les paysages et les personnages. C'est juste extraordinairement beau, bien fait et tout semble ciselé, j'adorerais le lire à voix haute. C'est tellement bien écrit ... Ensuite le découpage qui te fait engloutir le roman en deux coups de cuillère, l'avancée de l'intrigue, entre le contemplatif et la fluidité, les personnages intéressant et subtils, la façon d'être très silencieux, ne prenant que très peu part aux émotions des personnages, laissant le choix d'interprétation entièrement au lecteur ... C'est tellement bien fait, j'en redemande. Curieusement la lecture m'a rappelée Soie d'Alessandro Baricco. C'est un peu ce même style, beau et poétique et tellement prenant. Et rythmé, incroyablement rythmé. C'est exactement ça que j'aime.

L'histoire est très différente de La joueuse de go mais en même temps très proche, avec des personnages qu'on retrouverait presque et en même temps d'autres sujets, une autre manière d'aborder et une autre façon de faire cette histoire. C'est comme deux facettes d'un même rapport entre personnages, exploitées chaque fois à leurs maximum. Et le style chinois à tellement de classe ...

Que rajouter ? Lisez-le, c'est un excellent livre et son style à lui seul suffirait l'achat. J'ai hâte de trouver un recueil de poésie de l'auteur. Je crois que je pourrais parler des heures de cette auteur, mais je m'en abstiendrai.

(Chronique n°104)

Annonce n°7 : Mises à jour

 Annonces de la roulotte

Mises à jour importantes !

Pour ceux qui auraient ratés, j'ai mis plusieurs pages en ligne, notamment une section permettant de s'y retrouver par auteur et l'une par titre de livre (en sachant bien évidemment que le titre est rangé selon la première lettre du premier mot, mais je ne prend pas en compte les articles devant : un, une, des, le, la, les). J'ai encore du boulot pour rendre ça plus lisible mais je le ferais que lorsque j'ai le temps.
J'annonce aussi une réforme de la façon dont seront écrites les critiques, et j'espère pouvoir remanier un peu les anciennes, ce qui promet des heures d'amusement pour en arriver au bout. J'ai une bonne centaine de critiques à revoir et corriger, donc ça se fera lentement, sans doute pendant plusieurs mois. Ne tentons pas le livre.
Je vais aussi intégrer une date de lecture aux livres, afin de savoir quand est-ce que je les ai lu, sachant que les chroniques sont postées en décalées, j'essaye de faire une chronique publiée tout les deux jours (avec des retards parfois), mais que je les écris de façon très séparées. Voila, j'espère que ces changements vous plairont.


Ensuite, je vais aussi essayer de remanier les critiques sur plusieurs points : réduire la taille, mais vraiment, parce que j'ai conscience d'écrire des articles trop long, et ensuite je vais essayer de tabler sur un défi amusant et particulièrement efficace à mon avis, c'est le principe des trois mots. Pour un détail, voir ici, mais sinon j'explique rapidement : le principe est de résumer un livre en trois mot sans dévoiler l'intrigue ou la trame de l'histoire. C'est une exercice ardu, puisqu'il ne permet que de se concentrer sur nos impressions et interdit de révéler tout le livre. Bref, je tente l'expérience et je verrais ce que ça donne.

Pour le reste, je continue à lire à un rythme soutenu et je reviens !

mercredi 4 décembre 2013

Spin (Robert Charles Wilson)


Un des derniers gros livres que j'ai lu et que j'ai adoré, c'est cette fois-ci de la science-fiction que je me décidais à lire, sur les conseils du bloggeur Boulet (que je vous invite à visiter si vous ne connaissez pas encore), et qui s'est révélé être finalement très attractif après un début qui m'a donné envie de le remettre à plus tard. Il suffisait d'un voyage en train et d'être coincé deux jours dans la campagne pour le finir, et maintenant que je suis de retour je m'empresse de vous livrer mon billet tout chaud.


Résumé en trois mots : Science-fiction, inventivité et réaliste

J'ai aimé beaucoup d'aspect dans ce livre, notamment le fait que les trois personnages soit complémentaires tout au long du livre, bien qu'on n'en suive qu'un. Chacun aura sa façon de gérer la situation et les changements dans le monde. Chacun aura une autre vision de la vie et sa façon de la mener. Chacun fera autrement pour vivre avec ça. C'est un détail sur lequel j'ai tiqué assez tardivement, mais qui apporte encore du charme à l'ensemble de l'ouvrage.

Mais sinon plein d'autres aspects sont particulièrement superbes, tout l'aspect technologique, tout l'aspect aussi humain et moral de la chose, en règle général les relations entre les personnages ... Tout est bien campé et contribue à rendre une histoire déjà intrigante encore plus intéressante. L'auteur à su également développer tout le monde sans tomber dans du manichéen, rajouter des petites touches bienvenues qui évitent un scénario linéaire, et en plus nous avons le droit à une trame qui respecte certains aspects et code du genre. C'est exactement le genre d'un bon roman qui se lit bien et qui contient beaucoup de bonnes idées.
J'ai juste un regret, c'est que je ne suis pas sur que je le relirais souvent, mais il m'a beaucoup plu, c'est certain. J'ai apprécié cette façon d'écrire de la science-fiction mêlé à la vie des personnes, cet étalage sur plusieurs dizaines d'années qui permet de mieux appréhender certains aspects de la personnalité et surtout la trame de base qui contient des idées excellentes. Sans compter quelques beaux moments et des passages de pure poésie qui m'ont ému.


J'ai bien fait de suivre les conseils de cet auteur au final, puisque l’œuvre m'a énormément plu, une histoire intéressante et des personnages superbes, une belle écriture et un rythme prenant, tout est en place pour passer un bon moment et c'est ce que j'ai eu. Un excellent moment de lecture qui m'a fait plaisir, j'ai apprécié de lire une aventure comme celle-ci. Qui nous fait voyager en dehors mais aussi en dedans, et d'une belle façon. J'ai adoré, et je ne peux qu'en recommander la lecture.

(Chronique n°103)

lundi 2 décembre 2013

H2G2 Le guide du voyageur galactique (Douglas Adams)


Qui ne connait pas cette série ? Vous dans le fond ? Alors vous êtes prié de sortir rapidement et de vous enfermer chez vous avec la plus fameuse trilogie en cinq volumes jamais écrites par une main humaine, et revenir quand vous aurez enfin inculqué un peu de savoir dans le crâne étroit qui vous sert à réfléchir et que vous serez à même de donner une réponse convenable, compris ?
Quant aux autres, je vous invite à lire également cette série tout de suite, que vous connaissiez le film ou non, que vous soyez au courant ou non du reste. Compris ? Quoi, une question ? Pourquoi je vous oblige à le lire ? Mais c'est bête comme chou : 42.

Résumé en trois mots : Science-fiction, Humour et Absurde

Cette saga est légendaire et je pense que beaucoup en ont parlés mieux que moi, alors je serais très bref. Il est vrai que je ne l'ai lu qu'après le film, que j'avais beaucoup aimé, et que la saga est un peu spéciale, puisque basée sur une chronique audio que Douglas Adam faisait à la radio. Je dois dire que pour le coup, ça se remarque pas mal dans la forme et dans une partie du fond aussi. Enfin, essayons de commencer par le début.

Pour faire simple, le roman est avant tout humoristique même si on peut lui trouver des approches philosophique ou de science-fiction. Voir même simplement humaine, mais ça c'est tout autre chose. Pour le reste, c'est à 90 % ou presque humoristique. Et j'avoue que c'est exactement le style d'humour que j'affectionne tout particulièrement.
Sur le style je serais par contre plus circonspect, puisqu'en fait la façon d'écrire sent à plein nez le format audio. C'est un livre superbe à lire à mon avis, mais alors je dois dire que c'est un gros foutoir. Ça part dans tout les sens sans qu'on ne puisse vraiment dire si l'auteur avait un cheminement prévu. Il utilise d'ailleurs cette fameuse technique consistant à laisser des pistes ouvertes pour pouvoirs ensuite les exploiter à volonté si il en ressent le besoin. C'est pas mauvais, mais c'est franchement visible. On sent que l'auteur invente progressivement, et même si c'est bon j'ai eu parfois l'impression que c'était un peu trop fourre-tout, même si ça retombe sur ses pattes.
Autre détail important : la qualité des tomes est très inégale. Notamment le tome 5 qui m'a déçu au plus haut point (déjà Marvin n'y est plus) parce qu'il manque une bonne partie des personnages, que l'auteur use de grosses facilités et que certaines choses m'ont beaucoup moins plus que le reste. On sent que l'auteur à innové sur ce qu'il y avait avant et que ce n'est pas du tout dans la continuité des choses. Le premier tome démarre en force, et ensuite ça fluctue franchement d'un tome à l'autre, je vous conseille de faire attention à ça si vous le lisez.

Mais en dehors de ces "défauts", je dois bien dire que le reste du livre est génial. L'auteur rivalise d'absurdité et d'inventivité, comble d'humour les trous du livre et m'a fait pleurer de rire plus d'une fois. C'est tellement bon d'avoir un concentré d'humour à ce point là, sans compter les idées qui fusent toutes les deux pages, à chaque fois plus surprenante et plus incroyables, sortant complètement de l'ordinaire de ce qu'on trouve en SF et si bien mis en scène qu'elles en seraient toutes crédibles. Je ne peux que crier au génie face à ça.


Une saga légendaire et mémorable, bien que très inégale. L'auteur n'est pas forcément le meilleur romancier que j'ai lu dans ma vie, il a un style très brouillon et un peu fourre-tout, l'histoire est remisée au second plan, mais c'est un plaisir à lire, même si on se balade dans l'univers sans rien comprendre et sans savoir où tout cela finira. C'est une aventure spatiale loufoque et débridée qui nous entrainera bien plus loin qu'on ne peux jamais l'imaginer. C'est une extraordinaire source d'humour qui tient dans la main, et que j'affectionne tout particulièrement. Alors, à lire ? 42.

(Chronique n° 102)

samedi 30 novembre 2013

Milles femmes blanches (Jim Fergus)

Enfin fini ce livre qui aura duré tout de même près de une semaine, ajourné régulièrement avec d'autres lectures qui s'intercalèrent, et également des fatigues qui m'empêchèrent de finir ce que je lisais. Mais là j'en suis enfin venu a bout. C'est pas trop tôt, et je peux maintenant vous dire ce qu'il en retourne. Vous êtes prêt ? Alors commençons avec ce livre sur les amérindiens !


Résumé en trois mots : Cheyennes, XIXème et Conquête de l'ouest

Le récit est une fiction mais j'ai eu du mal à déterminer s'il se basait sur des éléments réels, et apparemment ce serait le cas. Mais je n'en suis pas certain, donc je table sur un non, charge à vous de croire ce que vous voulez ensuite.
C'est à la fois une épopée, une découverte de civilisation, un choc de culture et également une transformation du personnage principal auxquels nous assisterons. De quoi mettre l'eau à la bouche !

En fait, je vais tout de suite poser ce que je reproche au livre : la mentalité des protagonistes. C'est le principal frein que j'ai eu à ma lecture, mais qu'est-ce qu'ils sont cons ! Passez-moi l'expression, mais j'en aurais étranglé la moitié sinon plus, et plus d'une fois j'ai du m'arrêter tant la mentalité me semblait arriéré. Après, je ne peux que saluer l'auteur qui retranscrit à mon avis parfaitement ce que pouvaient penser ces dames. Tellement bien fait que j'ai du fragmenter ma lecture.

Outre ce défaut qui n'en est pas un (après tout, c'est une qualité que d'avoir su énerver son lecteur devant la mentalité d'un personnage), je dois dire que tout est bon. Ou presque.
Déjà le style d'écriture est bien rapporté, mélange entre le style d'un journal intime qui a vocation d'être lu par la suite et auteur contemporain qui doit tenter d'accrocher le lecteur. Le compromis est bien trouvé et j'ai eu un sentiment de crédibilité sur toute l'ouvrage, bien que certains passages sont clairement romancés et non pas tirés d'un journal intime. Mais je ne me rendais jamais compte de la transition, et c'est vraiment superbement bien fait.
Ensuite, comme dit, la recherche historique est très bien faite, à la fois dans les mentalités mais aussi dans les comportements des uns et des autres. Des Cheyennes évidemment, puisqu'une bonne partie du livre se passe chez eux, mais aussi des autres, car c'est aussi le portrait de bigotes, de soldats, de femmes délaissées par leur propre patrie qu'on trouvera. Des personnages bien campés, chacun intéressant à sa manière et jamais arrêté de façon manichéenne. Ici encore, la réalisation ne s'est pas trompé.
Encore un bon point : le rythme, qui est prenant car assez lent pour permettre de détailler les paysages et les mœurs de tout ceux qui croiseront la route de l'auteur. C'est une alternance subtile qui permet de comprendre la façon de vivre en même temps qu'on apprécie tout ce qui se passe autour, les saisons, les paysages, les lieux. Et les lâchetés, les traitrises, les faiblesses, tout ce qui touche au comportement humain. Le tableau d'ensemble est prenant.
Enfin, l'auteur à su rendre le personnage principal attachant, en mélangeant à la fois sa curiosité et sa fougue, son dynamisme, et en mettant également dans le plat des relents de "civilisations XIXème", de foi mal placée et de pudibonderie qui font les imperfections d'une femme au caractère bien trempée.

Bref, j'ai énormément apprécié ce livre qui fut pourtant dur à lire principalement parce que la mentalité des protagonistes m'énervait au plus haut point. Mais tout le reste est bon, aussi bien le style que tout ce qu'on apprends sur cette époque dans cette partie du monde, voir la façon de vivre à l'indienne, qui est loin d'être l'idylle trop souvent rapportés par ceux qui veulent un monde meilleur. La vie dans les grandes plaines était loin d'être facile, c'est un bel aperçu qui nous est donné, mais également de la condition de la femme dans les USA naissant. Là aussi, on en apprend beaucoup et pas forcément des meilleurs. Pour plus de détails, référez-vous au livre, il vous emmènera dans une histoire assez saisissante que j'ai beaucoup apprécié et que je recommande.

(Chronique n°101)

vendredi 29 novembre 2013

Les âmes grises (Philippe Claudel)


Un tout petit livre pour lequel je me suis laissé tenter par ce petit livre à l'aspect fort charmant et aux prix engageants (je parle des prix littéraires), et surtout peu de pages, alors que je n'étais pas motivé à en commencer un gros (j'en ai déjà deux en routes donc ...). Et puis, je n'avais aucun apriori sur cet ouvrage, ce qui m'a donné l'idée de me lancer dedans, pour une découverte totale.


Résumé en trois mots : meurtre, personnages et enquête


Disons le tout net, j'ai eu du mal à trouver ce livre intéressant. Pas forcément à le lire, mais à le trouver intéressant. Pourquoi ? En fait il y a de nombreuses raisons, autant personnelles que objectives (enfin, autant que je puisse l'être).
Déjà, pour commencer, la structure du récit est déconstruite. En soi, ça ne pose pas de problème, c'est une façon de traiter le récit qui me convient d'ailleurs très souvent du moment que ce n'est pas mal fait. Et là, malheureusement, c'est pas la meilleure façon de faire. En fait l'auteur nous précise sans cesse des choses autour de la trame principale, soit dans le passé antérieur soit dans le futur, mais sans vraiment nous donner des indications et en changeant quasiment tout le temps de chapitres. C'est bien comme idée, mais je trouve qu'on se brouille trop vite, notamment au début du roman. La fin est plus simple, quand on connait les grandes lignes, mais avant ça il faut vraiment se repositionner tout le temps dans l'échelle du temps et c'est assez pesant je trouve.
Ensuite, l'auteur fait intervenir des personnages qui parlent de ce qu'ils ont vécus/vus/entendus, et là encore c'est assez lourd comme style, puisque chaque fois la description bouffe je ne sais combien de pages avant que l'on rentre dans le vif du sujet. Ce n'est pas inintéressant, mais les personnages parlant ne sont que peu intéressants dans la suite du livre, rendant les présentations anecdotique.
Ensuite la façon de nous balader entre toutes les trames est bien vue, mais en fait chacune est si mince qu'on s'en préoccupe finalement peu, se contentant des portraits brossés par l'auteur. C'est surtout le cas par rapport à la femme du narrateur, dont je n'avais rien à cirer lorsqu'on en parlait.

Cela dit, l'auteur s'attache à nous présenter des personnages intéressants, le titre du roman expliquant cette façon de voir les choses : des âmes grises, ni noir ni blanches. Elles vont parsemer le roman, personnages sympathique devenant tout à coup moins intéressant, personnage odieux présentant un jour chaleureux. C'est un beau mélange, et la façon dont les personnages se dévoilent est bien faites.
Ensuite la peinture de ces années de guerre et le climat est bien représenté également, entre les blessés du front et les planqués à l'arrière, le travail des femmes et l'évolution de la société, c'est une belle peinture de l'époque à laquelle nous avons droit. Sans parler de tout ce qui nous révolte actuellement et qui avait libre cours en ce temps là.


En clair, le roman n'est pas mauvais et contient quelques bonnes idées et une mise en scène sympathique, mais j'ai franchement trouvé l'ensemble lourd. Ce n'est pas très bien organisé, et les personnages bien que tempérés m'ont semblé très fade. Au final, aucun ne m'est resté, aucun ne m'a semblé d'un quelconque intérêt et l'histoire finale est dispensable. Elle ne m'a pas laissé de souvenirs indélébile, et je ne me rappelle déjà plus grand choses de ses différentes trames. Je trouve que le récit à manqué son but, en voulant à tout prix se conformer à son titre il à manqué son but. Pour ma part, c'est une lecture parfaitement dispensable !

(Chronique n°100)

mardi 26 novembre 2013

Martin Eden (Jack London)

Lecture Jack London, suite (3/5)


Résumé en trois mots : Auteur, Social et critique

Non, pas d'introduction pour cette chronique.
Et pas de vrai chronique en fait.
Plutôt un assemblage de ce que j'ai ressenti par rapport à ce livre.

Jack London, je connaissais surtout pour ses livres d'aventures, Croc-Blanc, L'appel de la forêt, et autres petites nouvelles très réussies. Des romans que j'ai déjà dévorés mais que j'avais appréciés surtout comme des bons romans d'aventures, prenants et bien écrits, avec un fond intéressant sur la nature, la sauvagerie et autres choses de ce genre.
Mais là, c'est autre chose. Ce roman, c'est quelque chose de complètement différent. Très inspiré par sa propre vie dit-on (je ne sais pas si on doit s'y fier), l'histoire est celle d'un brave marin, Martin Eden, qui décide, par amour pour une femme, de s'instruire, de grandir en culture. Il commence à lire, à s'éduquer. Et commence aussi le récit en deux teintes, de sa réussite et de son échec, de son ascension et de sa chute. Un récit qui va suivre toute la vie de ce pauvre Martin Eden.

Je dois bien dire que j'ai rarement éprouvé un tel attachement à un personnage principal, et ce depuis un très long moment. Sans doute parce qu'il fait écho à beaucoup de choses en moi. Mais mon dieu ce que j'ai aimé. Il n'y a pas une phrase du livre que j'enlèverais, pas un atome que je contredirais. J'en suis si retourné que je me demande comment quelque chose pourra encore me sembler mieux écrit ensuite.
La raison de cette claque monumentale que je me suis prise en lisant tient en peu de choses : le sujet, qui m'a pris au tripes et m'a passionné avec une force .... Que je n'avais pas encore ressenti. Ou, si, je l'avais déjà ressenti, mais là elle a vraiment frappé dans son but. Et d'une manière violente. J'en suis encore retourné. C'était si extraordinaire à lire.

Le style de Jack London est ... merveilleux. La lecture est tellement fluide, j'ai été ailleurs, dans un autre monde sans m'en rendre compte. J'étais transporté, au-delà de mon propre corps, incapable de bouger voir d'aller boire un simple verre d'eau. Et puis, cette force narrative ... C'est un rugissement de l'écrivain qui transperce les pages, toute sa force, toute sa hargne, tout passe dans les mots. Le reflet total d'une pensée.
L'histoire est parfaite, sans que l'on ne puisse rien y changer (un cinéaste en changea la fin, la jugeant trop noire. C'est immonde, cette fin est aussi forte que le reste du récit) et qui va nous entrainer d'une manière subtile dans un rouage très connu de la littérature, sur les arrivistes, l'opportunité de changer de classe, le statut bâtard des personnes entre deux classes, mais aussi sur le milieu des écrivains, sur les penseurs, les philosophes, l'édition. Et sur l'amour. Quelle force London à mis dans son récit pour que l'amour transperce chaque page, qu'on vibre avec notre narrateur dans cette passion qui le consume. Et quelle cruauté le héros subira sans broncher, toute la bêtise et la haine de l'homme, son ignorance et sa crasse. Personne n'est épargné, bourgeois, ouvrier, penseur, critiques, commerçants, tous sont plongés jusqu'au cou dans leurs ignorances crasses, dans leurs saleté cognitive.

Et ce livre reçoit un parfait écho actuel, lorsqu'on entend des centaines de gens parler de livres qu'ils n'ont pas lu, se déclarer savant sans connaitre la moindre théories dont ils parlent, sans même essayer, ce qui est plus grave, de combler leurs lacunes. Hommes politiques, journalistes, présentateurs télés, professeurs, boutiquiers, écrivains, tout ceux qui écrivent sans savoir sont déjà représentés dans ce livre vieux de cent ans. Ces dictateurs de l'esprit qui n'en possèdent pas un atome. Quelle retentissement par rapport à notre monde, dans lequel la majorité se complait d'une couche mince de savoir et qui ne recherche jamais à en avoir un peu plus, toujours plus. Pas par curiosité, pas par devoir, pas par intellectualisme. Mais par amour, par envie, par plaisir, pour se savoir plus cultivé, pour comprendre, pour aller plus loin.

Je ne parlerais pas plus là-dessus, tant il y a aurait a dire, mais quelle beauté, quelle force se dégage de ce livre. On est pris dedans dès les premiers mots et ce jusqu'au bout, jusqu'à la dernière ligne. Des allégories en pagaille, des coups dans toutes les faces, le héros charismatique à souhait va nous balader dans une vie trépidante qui ne bougera quasiment pas d'une pièce minuscule qu'est sa chambre. Car tout est un combat intérieur. Une grosse claque dans la gueule, et qui m'a retourné plus que jamais.


Lisez-le. C'est du Zola, c'est du Balzac, c'est du Maupassant, c'est de la poésie et de la satire, de la chronique sociale et de l'amour, de la haine et de l'abattement, du découragement et de la volonté. Ça prend au tripes, ça vous laisse un gout amer une fois fini. C'est puissant, c'est fort, ça frappe au bon endroit, ça parle en connaissant la chose. C'est parfait.

(Chronique n°99)

dimanche 24 novembre 2013

Construire un feu (Jack London)

Lecture Jack London, suite (2/5)


Dernier recueil de nouvelles de l'auteur que je possédais (nb : en fait l'avant dernier finalement), je l'ai lu sur les conseils d'un professeur de français que j'ai croisé dans un stage de théâtre. Il m'avait parlé de cette histoire curieuse d'un homme qui doit construire un feu dans la solitude glacée du Klondike. Et j'ai finalement acheté le recueil après la lecture de Martin Eden, replongeant dans du London jusqu'au cou, mais me rendant aussi compte que cet auteur fut prolifique et qu'il me reste encore beaucoup à lire. Cela sera pour plus tard, en attendant voici ce que j'ai tiré de son recueil.

Résumé en trois mots : Solitude, Klondike et Sauvage

J'ai lu ce recueil très vite, je m'en suis rendu compte lorsqu'il était fini entre mes mains. Il contient en tout 6 nouvelles et la première version de la nouvelle qui donne son titre au recueil. S'ajoute en plus une très longue préface d'un auteur que je ne connais pas (Kenneth White), et que je n'ai pas lu lorsque j'ai remarqué qu'il faisait exactement ce que je déteste dans une introduction : éventer absolument toutes les nouvelles (du coup je me suis gardé le suspense et je ne l'ai pas lu). Quand Gaiman fait une introduction pour introduire l’œuvre, son contexte et son écriture, oui ! Surtout qu'il ne dévoile rien. Mais là, notre brave chroniqueur nous donne des clés de compréhension, et bien évidemment cela déflore l'histoire.

En dehors de ce détail d'édition (qui est très facilement évité), qu'avons nous derrière ? Sept nouvelles qui continuent la lignée de ce qu'il y avait déjà dans Le fils du loup mais d'une façon différente et se concentrant sur d'autres thématiques. En fait je dirais presque que le recueil offre cette fois-ci un fond plus solide dans ses écrits, ceux-ci donnant plus à réfléchir. Les thématiques varient et les métaphores commencent à devenir plus ciselées. En tant que tel, Jack London à évolué de style et les nouvelles me semblent pour la plupart plus mature. Ce n'est pas encore l'auteur de Martin Eden que l'on a, mais les nouvelles ne sont plus seulement des portraits d'hommes sauvages et violents des contrées du nord.

Le recueil s'ouvre sur un récit sympathique mais un peu plus anecdotique qu'est Perdu-la-face. Le récit est assez surprenant puisqu'on ne comprend pas le titre avant la fin et qu'il est bien trouvé. D'ailleurs le ton est assez tourné vers l'humour noir quand on songe au point de vue adopté.
Il continue avec Mission de confiance, une histoire qui fleure plus le sociale. La course qui est présente dans le roman à deux points de vue. D'un côté les paysages et le pays traversé, toutes les rivières ou les endroits connus (notamment ce fameux Chilkoot Pass), mais aussi la quête de cet homme lié par une amitié qu'il veut honorer, le poussant à transporter un lourd colis dont il ne sait rien. La fin laisse songeur est je crois qu'il faudrait encore que je presse un peu cette nouvelle pour en extraire tout le suc.

La nouvelle qui suit est celle qui donne son titre au recueil, et celle qui m'a paru la plus impressionnante. London va nous en faire le récit à la fois de l'ignorance et la bêtise d'un homme, mais aussi de l'homme face à une nature violente et sauvage, impitoyable. Et également d'une leçon sur la vie en générale. Mais je ne peux que faire là des interprétations rapides et pas très poussées. Je ne vous recommande que la lecture, c'est incroyablement prenant comme d'habitude.

Ce sacré Spot une histoire plus légère et là encore la nouvelle va concentrer tout sur la fin, puisque l'on s'attend à découvrir la raison de la première phrase. Mais l'humour est beaucoup plus présent et le cadre est moins le nord froid que les relations avec les chiens de traineaux, animaux qui apparaissent souvent dans l’œuvre de London.

Braise-d'or, une nouvelle étrange qui m'a laissé un gout doux amer en bouche, à la fois par son côté fataliste et assez sombre mais en même temps grotesque, présentant quelques facilités qui s'estompent devant le sujet, très grave au final. Ce n'est pas une nouvelle humoristique mais il y a tout les ingrédients pour. Le mélange final est curieux et à mon avis assez dérangeant.

La disparition de Marcus O'Brien, une nouvelle qui m'a fait rire car elle va nous présenter une histoire qui prend au dernier moment une direction complètement inconnue. C'est d'autant plus amusant qu'on ne s'y attend pas du tout, bien que le titre nous prévienne. Un peu plus légère, elle aborde précisément le sujet de l'alcool.

Et enfin la dernière, Le bon sens de Porportuk, une nouvelle avec laquelle j'ai eu beaucoup de questions. Est-elle positive ou négative, je ne sais pas. En tout cas elle est troublante, puisque je me demandais au final qui était véritablement le héros de la nouvelle, et la fin m'a laissé pantois. J'avoue que c'est assez rare de lire une fin comme celle-ci, qui finit par nous faire repenser le reste mais en même temps qui nous laisse un sacré gout d'amertume. Je n'ai pas trop d'idée de comment l'aborder, mais elle m'a franchement troublé.

A tout cela s'ajoute les qualités classiques de Jack London, à savoir : une bonne plume qui fait que l'on est pris rapidement dans l'histoire, un dynamisme d'écriture et une narration fluide, des descriptions qui donnent l'impression d'être plongé dans les paysages, des personnages curieux, sortes d'hommes redevenus plus sauvages et plus farouche, mais aussi humains même si cela ne transparait pas toujours, des femmes fortes et indépendantes, jouant avec les hommes, et des relations avec les indiens mitigés. Parfois héros, parfois ennemis, ils n'ont pas un visage unique et semblent aussi bien bons que mauvais, comme tout un chacun dans les nouvelles de London.


Ce recueil est vraiment réussi, London réussissant à faire des nouvelles à caractère souvent originale, prenant des voies que je ne pensais pas tout de suite, mais également humoristique, face que je ne lui connaissait pas mais dans laquelle il sait se débrouiller. Les histoires développent en prime des arrières propos qui ne sont pas inintéressant et plusieurs belles métaphores. L'homme face à une nature sauvage laisse progressivement place à l'homme face à d'autres hommes, mais aussi et surtout face à lui-même. Comme si les neiges du grand silence blanc reflétait ces âmes parties chercher fortune en terre inhospitalière. Un recueil bien intéressant donc, et je le recommande à la lecture.

(Chronique n°98)

jeudi 21 novembre 2013

Cailloux dans le ciel (Isaax Asimov)

Une lecture que j'ai complètement oublié de commenter, erreur que je m'empresse de corriger à l'instant. Je ne me rappelle plus du tout pourquoi j'ai zappé la chronique, mais je crois, vu le peu de souvenirs qu'il me reste, que c'est surtout que j'ai peu de souvenirs en général de ce livre. Alors qu'il s'agit d'un Asimov tout de même ! Mais bon, je ne pense pas que nous soyons en présence de son meilleur. Voici ce que j'en pense :


Résumé en trois mots : futur, dictature et vérité

Ce livre nous raconte les aventures d'un paisible monsieur, Joseph Schwartz, qui voit sa vie bouleversé le jour où il traverse le temps pour arriver des milliers d'années plus tard sur une Terre complètement différente, où les vieux sont tués après soixante ans. Or, notre brave homme en à 62 ! Mais surtout, il doit essayer de comprendre ce qui lui arrive, et comment fonctionne cette nouvelle planète. De son côté, un archéologue sirien arrive sur la planète, pour tenter de percer un mystère : la Terre, planète au rebut de l'empire galactique, serait le berceau de l'humanité. Une théorie qui risquerait de changer bien des choses dans l'univers ...

Si les idées de bases ne sont pas mauvaises, j'ai été déçu par le développement de Asimov. En clair, soyons franc : ce n'est pas mauvais. Mais en fait, ça me rappelle typiquement un développement de film moyen. Ce n'est pas bon, ce n'est pas mauvais. Il y a des clichés, certains grossiers d'ailleurs, d'autre simplement sympathique, mais dans la forme c'est du déjà vu à plusieurs niveaux.
Ce que je regrette tout particulièrement, c'est que le développement est très manichéen, simple, et peu profond. C'est exactement l'inverse de ce que j'avais trouvé dans Les dieux eux-mêmes, qui proposait des traitements bien différents, notamment dans la résolution des problèmes. Ici, c'est franchement bateau et très facile comme idées. D'autant que le déroulement aurait pu très bien exploiter d'autres pistes, mais en se limitant (notamment en utilisant très peu le héros), il se réduit encore. 
A côté de cela, nous avons une histoire qui tient la route, et qui a défaut d'être efficace est claire. Nous avons aussi le droit à quelques idées bienvenues mais en règle générales c'est beaucoup moins transcendant que dans ce qu'on lisait par ailleurs. Après il faut savoir que le roman date  de 1953, il n'est pas dans ce qu'Asimov fera ensuite, comme le cycle des robots ou Fondation. Ça sent encore un peu les premières œuvres et la maturité manque. Mais le récit se laisse lire jusqu'au bout sans problèmes, alors ne charrions pas trop le livre. En soi, il n'est pas mauvais même s'il n'est pas bon.


Pour un nouveau Asimov j'ai été déçu, sans doute parce que le ton est nettement moins mature que ce que l'on trouvera ensuite dans d'autres livres du même auteur. Il y a quelques bonnes idées qui ressortent de l'ensemble mais le tout fait un peu trop téléphoné, il y a beaucoup de facilités et j'ai moins aimé la fin, plus joyeuse, un beau happy end, mais loin de ce qu'on trouvait en demi-teinte dans Les dieux eux-mêmes. En résumé, ce n'est pas le meilleur livre de l'auteur, mais il est déjà pas mal et se laisse lire, ce qui est un excellent point. Mais pour le reste, je ne sais pas trop ce qu'il faut en tirer. Je ne suggère pas trop l'achat, sauf pour fan inconditionnel de l'auteur.

(Chronique n° 97)

mercredi 20 novembre 2013

Midnight Express (Billy Hayes)


Ce livre, je l'ai lu sur un coup de tête. J'écrivais une lettre pour un ami et je me suis laissé tenter à le commencer. J'ai arrêté à la page 50 et j'ai continué quand j'ai fini la lettre puis je l'ai conclu le lendemain, sans m'arrêter ou presque. La preuve s'il en faut que le roman est pas mal prenant. Mais pourquoi donc, me demanderez-vous ? Et bien ....


Résumé en trois mots : Jeunesse, prison et carcéral

Ce livre est assez indissociable du film qui en fut tiré, film par ailleurs excellent il faut bien l'avouer, et de l'excellente bande-originale qu'on en a tiré. Mais je vais essayer de ne pas trop en parler car il s'agit là de deux choses vraiment différentes, bien que le film soit tiré du livre et encadré par l'auteur. Selon moi chacun obéit à une force différente. En effet, si le film nous présente le combat acharné d'un homme à reconquérir sa liberté et à survivre aux geôles turques, le livre est à mon avis plus écrit comme une autobiographie (ce qu'il est d'ailleurs) et comme une vision de sa vie par l'auteur. Le livre ne vise pas un grand thème d'écriture, juste raconter ce qu'il s'est passé. C'est ce qui fait sa force, tandis que la force du film vient de cette représentation de la lutte d'un homme contre la prison.

Ce que j'ai adoré, et ce qui fait à mon avis la grande force du livre, c'est que outre qu'il soit vrai, le livre fut écrit rapidement après sa sortie de prison. C'est d'une grande force, puisque tout est encore bien présent dans son esprit et qu'il est à ce moment là encore dans un certain état d'esprit, au niveau des réflexions sur le gouvernement turc ou ses habitants, qu'on peut qualifier de raciste.
Mais ce que j'ai encore plus apprécié, c'est que le récit se permet justement ce genre de considération et ne tombe pas dans une réflexion plus tardive. Il en s'amende pas, ne revient pas sur lui-même. C'est juste ce qu'il a vécu, "dans le vif", et du coup c'est plus puissant. Le livre mérite d'avoir un point de vue interne très fort, une parole qui retentit car elle est le reflet de la pensée. Si le livre avait été écrit plus tardivement, il aurait perdu cette hargne qu'il possède bien marquée. De ce fait, le style est prenant.

En contrepartie, il faut faire soi-même la part des choses dans ce qui est dit, notamment l'attitude très franchement marquée du narrateur contre les turques au sein de la prison (et aussi en dehors), et essayer parfois de lire entre les lignes pour comprendre la réalité. De toute façon, il faut essayer ensuite de prendre du recul par rapport au récit pour appréhender d'une meilleure façon les conditions des détenus. Mais en tant que tel, le récit nous permet de bien comprendre de quelle manière cette détention a été perçue par le personnage principal, et c'est bien ça qui compte, cette envie de vivre quand on est enfermé pour une faute que l'on regrette rapidement.

Un récit bien prenant et complètement introspectif, qui explore tout le tourment d'un homme enfermé loin de chez lui et qui ne cherche qu'a sortir de là, les déboires et les violences dont il sera à la fois témoin et victime et toute sa volonté et sa hargne pour en réchapper, ainsi que cette joie immense lorsqu'il y parviendra. C'est un récit poignant, qui n'est pas à lire pour s'informer mais pour ressentir. En fait, c'est un roman brillant, et une belle autobiographie écrite sur le vif. Je recommande la lecture, qui se fait en bon complément du film.

(Chronique n°96)

lundi 18 novembre 2013

Miroirs et fumées (Neil Gaiman)

J'ai craqué, et j'ai sauté sur ce Neil Gaiman qui est l'avant-dernier que je n'ai pas encore lu. Tout les autres je les ai déjà gobés. Celui-là, je l'ai donc fait un peu durer, sur plusieurs jours. C'est toujours un plaisir de pouvoir lire une plume aussi efficace, aussi prenante. Et toujours inventive et intéressante ? Le résultat de ce recueil ? C'est très court et très simple.


Résumé en trois mots : Nouvelles, Fantastique et Prenant

Encore un recueil de nouvelles, que je me suis empressé de déguster une à une, et je n'ai rien regretté. Si, le recueil m'a semblé trop court, c'est que je n'ai pas pris assez le temps de tout déguster, c'est le dernier recueil de nouvelles de l'auteur que je pouvais lire. Je n'ai plus qu'à le relire, et je vais sans doute le faire, je n'ai sans doute pas encore assez pressé le recueil. Il est tellement bon ...

Un recueil de Gaiman, c'est comme un plat de cacahuètes. On picore, mais sans pouvoir s'arrêter. Et le tout descend sans qu'on s'en rende compte, mais peut-être une indisposition passagère du à la trop grande absorption en un coup. Je précise que c'est le cas, si on avale tout d'un coup ça fait un peu trop.

Alors, sans détailler tout le roman, que retenir ? Tout. Mais encore ? Euh ... Pour commencer par la fin, Neige, verre et pommes est juste .... Extraordinaire. Une reprise de conte, mais tellement bien faite qu'on l'a en tête lorsqu'on relit le conte de base. Sérieusement, le plus marquant du recueil et sans doute l'un des meilleurs que j'ai lu jusqu'à la.
La reine d'épée, très bon et très simple, La spéciale de Shoggoths à l'ancienne qui se déroule dans un style de Lovecraft, très bien foutu. Le troll sous les ponts, une façon originale de voir le mythe du monstre dévoreur d'enfant. Nicholas était, une fable de Noël très courte mais excellente.
Mignons à croquer, très réussi. Les mystères du meurtre, une enquête avec des anges, très réussi. J'ai adoré la mise en place de la narration.
Bon, en s'arrêtant là ça en fait 7 sur l'ensemble (31 en tout), mais tout est bon. Ajoutons tout de même que dans l'ensemble rien n'est mauvais. Certains perdent sans doute une qualité du à la traduction (que je salue d'ailleurs pour l'admirable travail qu'elle a fournie), mais je lui en suis reconnaissante car c'est très plaisant. Et puis, quelle belle musicalité de certains textes ...

En tout, le recueil est excellent. On a de tout, on picore ce qu'on veut, et j'ai adoré le principe qui explique à la base les nouvelles, parfois d'où elles viennent mais souvent simplement quelques petits points en plus dessus. J'adore ces compléments de lectures presque aussi prenant que la lecture des œuvres.


Que retenir ? Un excellent livre, un Gaiman pur jus, un auteur qui nous conte si bien des histoires, plein de petites perles qui s'enchainent dans un superbe collier et de fabuleuses histoires. J'ai été conquis par l'ensemble, la forme et le fond. Un recueil qu'on garde quelques jours, le temps de lire tranquillement chaque petite histoire, et on le fini avec un sourire aux lèvres (le dernier morceau est de choix), car c'est bon jusqu'au bout. Pas de fausse note sur cette partition. A lire, fan de Gaiman ou non, mais à lire obligatoirement. C'est superbe. 

(Chronique n°95)

vendredi 15 novembre 2013

Le fils du loup (Jack London)

Lecture Jack London, première partie (1/5)

Encore un recueil de nouvelles de cet auteur que j'affectionne tout particulièrement, et je pensais la coupler avec une autre chronique avant de remarquer qu'en fait, je n'ai pas écrit l'autre. Du coup, c'est juste parfait, je peux commenter le livre dans son ensemble. Car il s'agit d'un nouveau recueil de nouvelles de ce fabuleux auteur qu'est Jack London. J'avais dévoré plus jeune son fameux livre Croc-Blanc et L'appel de la forêt, et j'ai maintenant lu quelques autres livres dans une veine plus adulte (dont l'extraordinaire Martin Eden), mais ici l'auteur est encore dans ses fameuses nouvelles sur le grand nord canadien, dans ces contrées glaciales et peu peuplées qui connurent la ruée vers l'or à la fin du XIX ème siècle. C'est dans cet espace glacé, presque désert et très sauvage que prennent place ces six nouvelles.

Résumé en trois mots : indiens, Klondike et froid

Le recueil contient six nouvelles, et il semblerait que ce soit les six premières qu'ai écrit Jack London, son premier livre publié en fait. Ce qui se ressent d'ailleurs un peu dans la forme et surtout dans le fond, qui est moins épais que ce qu'on retrouve dans un autre recueil qui arrivera dès demain. En attendant, voici les première six nouvelles de cet auteur talentueux qu'est Jack London.
D'entrée de jeu, London nous introduit dans une histoire où les indiens n'ont pas le beau rôle (ce qui est assez fréquent avec lui d'ailleurs), mais dans lequel l'homme blanc n'est pas exempt de défaut non plus, même si c'est lui qui gagne. Une histoire sympathique mais assez anecdotique.
Heureusement que le recueil continue avec du meilleur, d'abord L'homme à la balafre, qui est une nouvelle sur l'avarisme et sur la paranoïa, certes un brin moralisateur et un peu simplette, mais qui sait être efficace.

Arrive ensuite La grande interrogation qui nous entraine dans une histoire d'amour plutôt peu courante, entre un pionnier et un ancien amour qui revient le voir. J'ai été assez surpris par le ton de l'histoire, qui est mélange deux genres, pour finir sur une fin qui donne matière a réfléchir. L'homme représenté est curieusement à la fois sympathique et en même temps un peu antipathique. En le lisant j'ai trouvé la nouvelle très curieuse, mais j'ai beaucoup aimé.

S'ensuit une nouvelle excellente, Le grand silence blanc, qui se place dans cette fameuse neige, lorsque les hommes passent en traineaux dedans, leurs chiens épuisés, leurs vivres de même, trainant leurs jambes dans le froid et tout les dangers. Dont un auquel il ne sont pas préparés. Le récit fait la part à cette étendue de neige énorme, au silence de l'hiver du Yukon, à toute cette nature oppressante alors qu'elle rayonne de beauté et à l'homme qui est perdu, pion minuscule au milieu, se croyant tout maitriser et dominer la terre. Une fin qui est d'ailleurs superbe.

Ensuite vient la nouvelle que j'ai adoré, à savoir Au bout de l'arc-en-ciel, nouvelle dont je n'ai pas compris le titre, mais qui nous offre une histoire très intéressante. Elle nous montre d'une excellente façon la précarité de la situation de ces hommes, dans les années 1997/1998, entre ruée vers l'or et combat contre eux même. Cette nouvelle a une dimension fataliste mais en même temps très curieusement belle. A mon avis la meilleure du livre.

Enfin la nouvelle se conclut sur une plus longue, Une odyssée au Klondike, l'histoire d'un pauvre homme. Là encore nous verrons des indiens, mais cette fois-ci ceux du nord, les Inuits. L'histoire est racontée en partie par un Inuit, et nous allons avoir le droit à un beau voyage mais aussi une drôle de moral sur les amérindiens et l'arrivée des européens. Je ne sais pas si Jack London avait la vérité au bout de sa plume, mais il m'a troublé car nous sommes bien loin du cliché habituel tellement répandu par chez nous (à savoir l'homme blanc qui vient et prend tout). Mais le voyage vaut déjà le détour, avec tout ces tours que fera notre personnage dans le monde, allant jusqu'en Sibérie par amour. Une belle tragédie qui nous est livrée pour conclure ce récit, et là encore une très belle chute.

Au final j'ai beaucoup aimé ce récit, assez intéressant et qui contient de belles pépites même si tout n'est pas dans le meilleur de ce qu'a fait Jack London. Je dirais qu'on sent un manque de maturité dans certaines nouvelles, qui ont déjà le rythme, l'écriture, la mise en scène, mais dans lesquelles manquent encore un peu de fond. Il faut dire aussi que c'est sa première publication mais qu'elle n'est pas dénudée de charme. London sait nous raconter des superbes récits sur le grand nord, et ne boudons pas notre plaisir, ils sont prenants. A lire, pour frissonner dans les plaines blanches et glacées, pour voir des hommes redevenir plus sauvages, aller au bout de leur limite dans le grand silence blanc.

(Chronique n°94)

mercredi 13 novembre 2013

Minuit 4 (Stephen King)

Allez, le nouveau Stephen King lu ! Oui, j'ai mis un temps fou avant d'en relire un (et pourtant il y en a qui trainent sur ma PAL) et je pense que le suivant ne sera pas pour tout de suite. Ce n'est pas que je n'ai pas aimé, mais il me faut un peu autre chose en ce moment que de l'horreur à la Stephen King. Car c'est bien de cela dont nous allons parler à présent.



Résumé en trois mots : Nouvelle, Fantastique et Horreur

Ce recueil de nouvelle longues se couple avec Minuit 2 (dont les éditions présentés ont la couverture complémentaire d'ailleurs) et le style des nouvelles est le même que dans Différentes saisons, à savoir très long mais sans doute pas assez pour un roman (quoique ici nous avons tout de même près de 300 pages par histoire). C'est donc seulement deux histoires que nous découvrons dans le recueil.

 La première, intitulée Le policier des bibliothèques est spéciale en son genre, principalement parce qu'elle fait appel à des choses qui, à mon avis, est très typé américain (et surtout sur une période donnée). En effet, il y a comme idée que lorsqu'un enfant ne rapporte pas ses livres à temps à la bibliothèque, il est poursuivit par le policier des bibliothèque, sorte de Père fouettard qui traque l'enfant coupable. Le souci, c'est que de base, je n'ai pas été touché par cette idée étant donné que je n'en avais jamais entendu parler étant plus jeune et que je n'y suis plus sensible à l'heure actuelle.

Cependant, Stephen King continue de faire preuve d'une narration très bonne et à mon sens maitrisé dans le livre. Le seul souci c'est que ce livre n'est pas vraiment innovant par rapport aux autres récits du genre par S.K., et que si vous avez déjà lu dans le même style, ce n'est pas franchement différent. L'incursion du fantastique se fait assez rapidement, on continue dans le suspense, mais je trouve qu'on n'a pas de grande originalité. C'est de l'épouvante autour d'un thème qui doit vous parler, sinon on passe un peu à côté, et concrètement c'est ce qui s'est passé pour moi.

Le deuxième récit, qui s'appelle Le molosse du soleil, est assez différent dans son fond puisqu'il parle cette fois-ci d'un appareil photo qui semble hanté. Enfin, hanté d'une façon très particulière, et assez originale. Mais en tant que telle, j'ai aussi eu des petits problèmes avec. Là encore, je pense que je ne suis pas de la bonne époque pour apprécier pleinement ce récit. C'est une lecture intéressante, mais j'ai trouvé le tout anecdotique là aussi. L'idée est bonne, mais j'ai trouvé le développement peu portée sur l'horreur, plus sur le suspense, et au final j'ai été pris par le récit plus qu'apeuré. Hors il n'y a pas grand chose comme suspense, et quand on a fini, ce qui reste c'est clairement la peur ou rien. Et dans mon cas, ce fut à nouveau rien.

En fait le recueil n'est pas mauvais, mais il est trop typée dans les années 80/90 selon moi, Stephen King usant trop des codes de son époque et de son lieu, ce qui ne marche pas beaucoup pour nous il faut bien l'avouer. Mais le style reste prenant et Stephen King connait son genre. Je suis sur que si les histoires vous parlent, les récits vous provoqueront les terreurs que vous souhaitez. Mais sinon c'est franchement plus difficile à dire, et je pense qu'on peut passer à côté sans problème. C'est l'horreur du bas du panier de l'auteur, mais le fond reste tout de même bon.

(Chronique n°93)