samedi 30 novembre 2013

Milles femmes blanches (Jim Fergus)

Enfin fini ce livre qui aura duré tout de même près de une semaine, ajourné régulièrement avec d'autres lectures qui s'intercalèrent, et également des fatigues qui m'empêchèrent de finir ce que je lisais. Mais là j'en suis enfin venu a bout. C'est pas trop tôt, et je peux maintenant vous dire ce qu'il en retourne. Vous êtes prêt ? Alors commençons avec ce livre sur les amérindiens !


Résumé en trois mots : Cheyennes, XIXème et Conquête de l'ouest

Le récit est une fiction mais j'ai eu du mal à déterminer s'il se basait sur des éléments réels, et apparemment ce serait le cas. Mais je n'en suis pas certain, donc je table sur un non, charge à vous de croire ce que vous voulez ensuite.
C'est à la fois une épopée, une découverte de civilisation, un choc de culture et également une transformation du personnage principal auxquels nous assisterons. De quoi mettre l'eau à la bouche !

En fait, je vais tout de suite poser ce que je reproche au livre : la mentalité des protagonistes. C'est le principal frein que j'ai eu à ma lecture, mais qu'est-ce qu'ils sont cons ! Passez-moi l'expression, mais j'en aurais étranglé la moitié sinon plus, et plus d'une fois j'ai du m'arrêter tant la mentalité me semblait arriéré. Après, je ne peux que saluer l'auteur qui retranscrit à mon avis parfaitement ce que pouvaient penser ces dames. Tellement bien fait que j'ai du fragmenter ma lecture.

Outre ce défaut qui n'en est pas un (après tout, c'est une qualité que d'avoir su énerver son lecteur devant la mentalité d'un personnage), je dois dire que tout est bon. Ou presque.
Déjà le style d'écriture est bien rapporté, mélange entre le style d'un journal intime qui a vocation d'être lu par la suite et auteur contemporain qui doit tenter d'accrocher le lecteur. Le compromis est bien trouvé et j'ai eu un sentiment de crédibilité sur toute l'ouvrage, bien que certains passages sont clairement romancés et non pas tirés d'un journal intime. Mais je ne me rendais jamais compte de la transition, et c'est vraiment superbement bien fait.
Ensuite, comme dit, la recherche historique est très bien faite, à la fois dans les mentalités mais aussi dans les comportements des uns et des autres. Des Cheyennes évidemment, puisqu'une bonne partie du livre se passe chez eux, mais aussi des autres, car c'est aussi le portrait de bigotes, de soldats, de femmes délaissées par leur propre patrie qu'on trouvera. Des personnages bien campés, chacun intéressant à sa manière et jamais arrêté de façon manichéenne. Ici encore, la réalisation ne s'est pas trompé.
Encore un bon point : le rythme, qui est prenant car assez lent pour permettre de détailler les paysages et les mœurs de tout ceux qui croiseront la route de l'auteur. C'est une alternance subtile qui permet de comprendre la façon de vivre en même temps qu'on apprécie tout ce qui se passe autour, les saisons, les paysages, les lieux. Et les lâchetés, les traitrises, les faiblesses, tout ce qui touche au comportement humain. Le tableau d'ensemble est prenant.
Enfin, l'auteur à su rendre le personnage principal attachant, en mélangeant à la fois sa curiosité et sa fougue, son dynamisme, et en mettant également dans le plat des relents de "civilisations XIXème", de foi mal placée et de pudibonderie qui font les imperfections d'une femme au caractère bien trempée.

Bref, j'ai énormément apprécié ce livre qui fut pourtant dur à lire principalement parce que la mentalité des protagonistes m'énervait au plus haut point. Mais tout le reste est bon, aussi bien le style que tout ce qu'on apprends sur cette époque dans cette partie du monde, voir la façon de vivre à l'indienne, qui est loin d'être l'idylle trop souvent rapportés par ceux qui veulent un monde meilleur. La vie dans les grandes plaines était loin d'être facile, c'est un bel aperçu qui nous est donné, mais également de la condition de la femme dans les USA naissant. Là aussi, on en apprend beaucoup et pas forcément des meilleurs. Pour plus de détails, référez-vous au livre, il vous emmènera dans une histoire assez saisissante que j'ai beaucoup apprécié et que je recommande.

(Chronique n°101)

vendredi 29 novembre 2013

Les âmes grises (Philippe Claudel)


Un tout petit livre pour lequel je me suis laissé tenter par ce petit livre à l'aspect fort charmant et aux prix engageants (je parle des prix littéraires), et surtout peu de pages, alors que je n'étais pas motivé à en commencer un gros (j'en ai déjà deux en routes donc ...). Et puis, je n'avais aucun apriori sur cet ouvrage, ce qui m'a donné l'idée de me lancer dedans, pour une découverte totale.


Résumé en trois mots : meurtre, personnages et enquête


Disons le tout net, j'ai eu du mal à trouver ce livre intéressant. Pas forcément à le lire, mais à le trouver intéressant. Pourquoi ? En fait il y a de nombreuses raisons, autant personnelles que objectives (enfin, autant que je puisse l'être).
Déjà, pour commencer, la structure du récit est déconstruite. En soi, ça ne pose pas de problème, c'est une façon de traiter le récit qui me convient d'ailleurs très souvent du moment que ce n'est pas mal fait. Et là, malheureusement, c'est pas la meilleure façon de faire. En fait l'auteur nous précise sans cesse des choses autour de la trame principale, soit dans le passé antérieur soit dans le futur, mais sans vraiment nous donner des indications et en changeant quasiment tout le temps de chapitres. C'est bien comme idée, mais je trouve qu'on se brouille trop vite, notamment au début du roman. La fin est plus simple, quand on connait les grandes lignes, mais avant ça il faut vraiment se repositionner tout le temps dans l'échelle du temps et c'est assez pesant je trouve.
Ensuite, l'auteur fait intervenir des personnages qui parlent de ce qu'ils ont vécus/vus/entendus, et là encore c'est assez lourd comme style, puisque chaque fois la description bouffe je ne sais combien de pages avant que l'on rentre dans le vif du sujet. Ce n'est pas inintéressant, mais les personnages parlant ne sont que peu intéressants dans la suite du livre, rendant les présentations anecdotique.
Ensuite la façon de nous balader entre toutes les trames est bien vue, mais en fait chacune est si mince qu'on s'en préoccupe finalement peu, se contentant des portraits brossés par l'auteur. C'est surtout le cas par rapport à la femme du narrateur, dont je n'avais rien à cirer lorsqu'on en parlait.

Cela dit, l'auteur s'attache à nous présenter des personnages intéressants, le titre du roman expliquant cette façon de voir les choses : des âmes grises, ni noir ni blanches. Elles vont parsemer le roman, personnages sympathique devenant tout à coup moins intéressant, personnage odieux présentant un jour chaleureux. C'est un beau mélange, et la façon dont les personnages se dévoilent est bien faites.
Ensuite la peinture de ces années de guerre et le climat est bien représenté également, entre les blessés du front et les planqués à l'arrière, le travail des femmes et l'évolution de la société, c'est une belle peinture de l'époque à laquelle nous avons droit. Sans parler de tout ce qui nous révolte actuellement et qui avait libre cours en ce temps là.


En clair, le roman n'est pas mauvais et contient quelques bonnes idées et une mise en scène sympathique, mais j'ai franchement trouvé l'ensemble lourd. Ce n'est pas très bien organisé, et les personnages bien que tempérés m'ont semblé très fade. Au final, aucun ne m'est resté, aucun ne m'a semblé d'un quelconque intérêt et l'histoire finale est dispensable. Elle ne m'a pas laissé de souvenirs indélébile, et je ne me rappelle déjà plus grand choses de ses différentes trames. Je trouve que le récit à manqué son but, en voulant à tout prix se conformer à son titre il à manqué son but. Pour ma part, c'est une lecture parfaitement dispensable !

(Chronique n°100)

mardi 26 novembre 2013

Martin Eden (Jack London)

Lecture Jack London, suite (3/5)


Résumé en trois mots : Auteur, Social et critique

Non, pas d'introduction pour cette chronique.
Et pas de vrai chronique en fait.
Plutôt un assemblage de ce que j'ai ressenti par rapport à ce livre.

Jack London, je connaissais surtout pour ses livres d'aventures, Croc-Blanc, L'appel de la forêt, et autres petites nouvelles très réussies. Des romans que j'ai déjà dévorés mais que j'avais appréciés surtout comme des bons romans d'aventures, prenants et bien écrits, avec un fond intéressant sur la nature, la sauvagerie et autres choses de ce genre.
Mais là, c'est autre chose. Ce roman, c'est quelque chose de complètement différent. Très inspiré par sa propre vie dit-on (je ne sais pas si on doit s'y fier), l'histoire est celle d'un brave marin, Martin Eden, qui décide, par amour pour une femme, de s'instruire, de grandir en culture. Il commence à lire, à s'éduquer. Et commence aussi le récit en deux teintes, de sa réussite et de son échec, de son ascension et de sa chute. Un récit qui va suivre toute la vie de ce pauvre Martin Eden.

Je dois bien dire que j'ai rarement éprouvé un tel attachement à un personnage principal, et ce depuis un très long moment. Sans doute parce qu'il fait écho à beaucoup de choses en moi. Mais mon dieu ce que j'ai aimé. Il n'y a pas une phrase du livre que j'enlèverais, pas un atome que je contredirais. J'en suis si retourné que je me demande comment quelque chose pourra encore me sembler mieux écrit ensuite.
La raison de cette claque monumentale que je me suis prise en lisant tient en peu de choses : le sujet, qui m'a pris au tripes et m'a passionné avec une force .... Que je n'avais pas encore ressenti. Ou, si, je l'avais déjà ressenti, mais là elle a vraiment frappé dans son but. Et d'une manière violente. J'en suis encore retourné. C'était si extraordinaire à lire.

Le style de Jack London est ... merveilleux. La lecture est tellement fluide, j'ai été ailleurs, dans un autre monde sans m'en rendre compte. J'étais transporté, au-delà de mon propre corps, incapable de bouger voir d'aller boire un simple verre d'eau. Et puis, cette force narrative ... C'est un rugissement de l'écrivain qui transperce les pages, toute sa force, toute sa hargne, tout passe dans les mots. Le reflet total d'une pensée.
L'histoire est parfaite, sans que l'on ne puisse rien y changer (un cinéaste en changea la fin, la jugeant trop noire. C'est immonde, cette fin est aussi forte que le reste du récit) et qui va nous entrainer d'une manière subtile dans un rouage très connu de la littérature, sur les arrivistes, l'opportunité de changer de classe, le statut bâtard des personnes entre deux classes, mais aussi sur le milieu des écrivains, sur les penseurs, les philosophes, l'édition. Et sur l'amour. Quelle force London à mis dans son récit pour que l'amour transperce chaque page, qu'on vibre avec notre narrateur dans cette passion qui le consume. Et quelle cruauté le héros subira sans broncher, toute la bêtise et la haine de l'homme, son ignorance et sa crasse. Personne n'est épargné, bourgeois, ouvrier, penseur, critiques, commerçants, tous sont plongés jusqu'au cou dans leurs ignorances crasses, dans leurs saleté cognitive.

Et ce livre reçoit un parfait écho actuel, lorsqu'on entend des centaines de gens parler de livres qu'ils n'ont pas lu, se déclarer savant sans connaitre la moindre théories dont ils parlent, sans même essayer, ce qui est plus grave, de combler leurs lacunes. Hommes politiques, journalistes, présentateurs télés, professeurs, boutiquiers, écrivains, tout ceux qui écrivent sans savoir sont déjà représentés dans ce livre vieux de cent ans. Ces dictateurs de l'esprit qui n'en possèdent pas un atome. Quelle retentissement par rapport à notre monde, dans lequel la majorité se complait d'une couche mince de savoir et qui ne recherche jamais à en avoir un peu plus, toujours plus. Pas par curiosité, pas par devoir, pas par intellectualisme. Mais par amour, par envie, par plaisir, pour se savoir plus cultivé, pour comprendre, pour aller plus loin.

Je ne parlerais pas plus là-dessus, tant il y a aurait a dire, mais quelle beauté, quelle force se dégage de ce livre. On est pris dedans dès les premiers mots et ce jusqu'au bout, jusqu'à la dernière ligne. Des allégories en pagaille, des coups dans toutes les faces, le héros charismatique à souhait va nous balader dans une vie trépidante qui ne bougera quasiment pas d'une pièce minuscule qu'est sa chambre. Car tout est un combat intérieur. Une grosse claque dans la gueule, et qui m'a retourné plus que jamais.


Lisez-le. C'est du Zola, c'est du Balzac, c'est du Maupassant, c'est de la poésie et de la satire, de la chronique sociale et de l'amour, de la haine et de l'abattement, du découragement et de la volonté. Ça prend au tripes, ça vous laisse un gout amer une fois fini. C'est puissant, c'est fort, ça frappe au bon endroit, ça parle en connaissant la chose. C'est parfait.

(Chronique n°99)

dimanche 24 novembre 2013

Construire un feu (Jack London)

Lecture Jack London, suite (2/5)


Dernier recueil de nouvelles de l'auteur que je possédais (nb : en fait l'avant dernier finalement), je l'ai lu sur les conseils d'un professeur de français que j'ai croisé dans un stage de théâtre. Il m'avait parlé de cette histoire curieuse d'un homme qui doit construire un feu dans la solitude glacée du Klondike. Et j'ai finalement acheté le recueil après la lecture de Martin Eden, replongeant dans du London jusqu'au cou, mais me rendant aussi compte que cet auteur fut prolifique et qu'il me reste encore beaucoup à lire. Cela sera pour plus tard, en attendant voici ce que j'ai tiré de son recueil.

Résumé en trois mots : Solitude, Klondike et Sauvage

J'ai lu ce recueil très vite, je m'en suis rendu compte lorsqu'il était fini entre mes mains. Il contient en tout 6 nouvelles et la première version de la nouvelle qui donne son titre au recueil. S'ajoute en plus une très longue préface d'un auteur que je ne connais pas (Kenneth White), et que je n'ai pas lu lorsque j'ai remarqué qu'il faisait exactement ce que je déteste dans une introduction : éventer absolument toutes les nouvelles (du coup je me suis gardé le suspense et je ne l'ai pas lu). Quand Gaiman fait une introduction pour introduire l’œuvre, son contexte et son écriture, oui ! Surtout qu'il ne dévoile rien. Mais là, notre brave chroniqueur nous donne des clés de compréhension, et bien évidemment cela déflore l'histoire.

En dehors de ce détail d'édition (qui est très facilement évité), qu'avons nous derrière ? Sept nouvelles qui continuent la lignée de ce qu'il y avait déjà dans Le fils du loup mais d'une façon différente et se concentrant sur d'autres thématiques. En fait je dirais presque que le recueil offre cette fois-ci un fond plus solide dans ses écrits, ceux-ci donnant plus à réfléchir. Les thématiques varient et les métaphores commencent à devenir plus ciselées. En tant que tel, Jack London à évolué de style et les nouvelles me semblent pour la plupart plus mature. Ce n'est pas encore l'auteur de Martin Eden que l'on a, mais les nouvelles ne sont plus seulement des portraits d'hommes sauvages et violents des contrées du nord.

Le recueil s'ouvre sur un récit sympathique mais un peu plus anecdotique qu'est Perdu-la-face. Le récit est assez surprenant puisqu'on ne comprend pas le titre avant la fin et qu'il est bien trouvé. D'ailleurs le ton est assez tourné vers l'humour noir quand on songe au point de vue adopté.
Il continue avec Mission de confiance, une histoire qui fleure plus le sociale. La course qui est présente dans le roman à deux points de vue. D'un côté les paysages et le pays traversé, toutes les rivières ou les endroits connus (notamment ce fameux Chilkoot Pass), mais aussi la quête de cet homme lié par une amitié qu'il veut honorer, le poussant à transporter un lourd colis dont il ne sait rien. La fin laisse songeur est je crois qu'il faudrait encore que je presse un peu cette nouvelle pour en extraire tout le suc.

La nouvelle qui suit est celle qui donne son titre au recueil, et celle qui m'a paru la plus impressionnante. London va nous en faire le récit à la fois de l'ignorance et la bêtise d'un homme, mais aussi de l'homme face à une nature violente et sauvage, impitoyable. Et également d'une leçon sur la vie en générale. Mais je ne peux que faire là des interprétations rapides et pas très poussées. Je ne vous recommande que la lecture, c'est incroyablement prenant comme d'habitude.

Ce sacré Spot une histoire plus légère et là encore la nouvelle va concentrer tout sur la fin, puisque l'on s'attend à découvrir la raison de la première phrase. Mais l'humour est beaucoup plus présent et le cadre est moins le nord froid que les relations avec les chiens de traineaux, animaux qui apparaissent souvent dans l’œuvre de London.

Braise-d'or, une nouvelle étrange qui m'a laissé un gout doux amer en bouche, à la fois par son côté fataliste et assez sombre mais en même temps grotesque, présentant quelques facilités qui s'estompent devant le sujet, très grave au final. Ce n'est pas une nouvelle humoristique mais il y a tout les ingrédients pour. Le mélange final est curieux et à mon avis assez dérangeant.

La disparition de Marcus O'Brien, une nouvelle qui m'a fait rire car elle va nous présenter une histoire qui prend au dernier moment une direction complètement inconnue. C'est d'autant plus amusant qu'on ne s'y attend pas du tout, bien que le titre nous prévienne. Un peu plus légère, elle aborde précisément le sujet de l'alcool.

Et enfin la dernière, Le bon sens de Porportuk, une nouvelle avec laquelle j'ai eu beaucoup de questions. Est-elle positive ou négative, je ne sais pas. En tout cas elle est troublante, puisque je me demandais au final qui était véritablement le héros de la nouvelle, et la fin m'a laissé pantois. J'avoue que c'est assez rare de lire une fin comme celle-ci, qui finit par nous faire repenser le reste mais en même temps qui nous laisse un sacré gout d'amertume. Je n'ai pas trop d'idée de comment l'aborder, mais elle m'a franchement troublé.

A tout cela s'ajoute les qualités classiques de Jack London, à savoir : une bonne plume qui fait que l'on est pris rapidement dans l'histoire, un dynamisme d'écriture et une narration fluide, des descriptions qui donnent l'impression d'être plongé dans les paysages, des personnages curieux, sortes d'hommes redevenus plus sauvages et plus farouche, mais aussi humains même si cela ne transparait pas toujours, des femmes fortes et indépendantes, jouant avec les hommes, et des relations avec les indiens mitigés. Parfois héros, parfois ennemis, ils n'ont pas un visage unique et semblent aussi bien bons que mauvais, comme tout un chacun dans les nouvelles de London.


Ce recueil est vraiment réussi, London réussissant à faire des nouvelles à caractère souvent originale, prenant des voies que je ne pensais pas tout de suite, mais également humoristique, face que je ne lui connaissait pas mais dans laquelle il sait se débrouiller. Les histoires développent en prime des arrières propos qui ne sont pas inintéressant et plusieurs belles métaphores. L'homme face à une nature sauvage laisse progressivement place à l'homme face à d'autres hommes, mais aussi et surtout face à lui-même. Comme si les neiges du grand silence blanc reflétait ces âmes parties chercher fortune en terre inhospitalière. Un recueil bien intéressant donc, et je le recommande à la lecture.

(Chronique n°98)

jeudi 21 novembre 2013

Cailloux dans le ciel (Isaax Asimov)

Une lecture que j'ai complètement oublié de commenter, erreur que je m'empresse de corriger à l'instant. Je ne me rappelle plus du tout pourquoi j'ai zappé la chronique, mais je crois, vu le peu de souvenirs qu'il me reste, que c'est surtout que j'ai peu de souvenirs en général de ce livre. Alors qu'il s'agit d'un Asimov tout de même ! Mais bon, je ne pense pas que nous soyons en présence de son meilleur. Voici ce que j'en pense :


Résumé en trois mots : futur, dictature et vérité

Ce livre nous raconte les aventures d'un paisible monsieur, Joseph Schwartz, qui voit sa vie bouleversé le jour où il traverse le temps pour arriver des milliers d'années plus tard sur une Terre complètement différente, où les vieux sont tués après soixante ans. Or, notre brave homme en à 62 ! Mais surtout, il doit essayer de comprendre ce qui lui arrive, et comment fonctionne cette nouvelle planète. De son côté, un archéologue sirien arrive sur la planète, pour tenter de percer un mystère : la Terre, planète au rebut de l'empire galactique, serait le berceau de l'humanité. Une théorie qui risquerait de changer bien des choses dans l'univers ...

Si les idées de bases ne sont pas mauvaises, j'ai été déçu par le développement de Asimov. En clair, soyons franc : ce n'est pas mauvais. Mais en fait, ça me rappelle typiquement un développement de film moyen. Ce n'est pas bon, ce n'est pas mauvais. Il y a des clichés, certains grossiers d'ailleurs, d'autre simplement sympathique, mais dans la forme c'est du déjà vu à plusieurs niveaux.
Ce que je regrette tout particulièrement, c'est que le développement est très manichéen, simple, et peu profond. C'est exactement l'inverse de ce que j'avais trouvé dans Les dieux eux-mêmes, qui proposait des traitements bien différents, notamment dans la résolution des problèmes. Ici, c'est franchement bateau et très facile comme idées. D'autant que le déroulement aurait pu très bien exploiter d'autres pistes, mais en se limitant (notamment en utilisant très peu le héros), il se réduit encore. 
A côté de cela, nous avons une histoire qui tient la route, et qui a défaut d'être efficace est claire. Nous avons aussi le droit à quelques idées bienvenues mais en règle générales c'est beaucoup moins transcendant que dans ce qu'on lisait par ailleurs. Après il faut savoir que le roman date  de 1953, il n'est pas dans ce qu'Asimov fera ensuite, comme le cycle des robots ou Fondation. Ça sent encore un peu les premières œuvres et la maturité manque. Mais le récit se laisse lire jusqu'au bout sans problèmes, alors ne charrions pas trop le livre. En soi, il n'est pas mauvais même s'il n'est pas bon.


Pour un nouveau Asimov j'ai été déçu, sans doute parce que le ton est nettement moins mature que ce que l'on trouvera ensuite dans d'autres livres du même auteur. Il y a quelques bonnes idées qui ressortent de l'ensemble mais le tout fait un peu trop téléphoné, il y a beaucoup de facilités et j'ai moins aimé la fin, plus joyeuse, un beau happy end, mais loin de ce qu'on trouvait en demi-teinte dans Les dieux eux-mêmes. En résumé, ce n'est pas le meilleur livre de l'auteur, mais il est déjà pas mal et se laisse lire, ce qui est un excellent point. Mais pour le reste, je ne sais pas trop ce qu'il faut en tirer. Je ne suggère pas trop l'achat, sauf pour fan inconditionnel de l'auteur.

(Chronique n° 97)

mercredi 20 novembre 2013

Midnight Express (Billy Hayes)


Ce livre, je l'ai lu sur un coup de tête. J'écrivais une lettre pour un ami et je me suis laissé tenter à le commencer. J'ai arrêté à la page 50 et j'ai continué quand j'ai fini la lettre puis je l'ai conclu le lendemain, sans m'arrêter ou presque. La preuve s'il en faut que le roman est pas mal prenant. Mais pourquoi donc, me demanderez-vous ? Et bien ....


Résumé en trois mots : Jeunesse, prison et carcéral

Ce livre est assez indissociable du film qui en fut tiré, film par ailleurs excellent il faut bien l'avouer, et de l'excellente bande-originale qu'on en a tiré. Mais je vais essayer de ne pas trop en parler car il s'agit là de deux choses vraiment différentes, bien que le film soit tiré du livre et encadré par l'auteur. Selon moi chacun obéit à une force différente. En effet, si le film nous présente le combat acharné d'un homme à reconquérir sa liberté et à survivre aux geôles turques, le livre est à mon avis plus écrit comme une autobiographie (ce qu'il est d'ailleurs) et comme une vision de sa vie par l'auteur. Le livre ne vise pas un grand thème d'écriture, juste raconter ce qu'il s'est passé. C'est ce qui fait sa force, tandis que la force du film vient de cette représentation de la lutte d'un homme contre la prison.

Ce que j'ai adoré, et ce qui fait à mon avis la grande force du livre, c'est que outre qu'il soit vrai, le livre fut écrit rapidement après sa sortie de prison. C'est d'une grande force, puisque tout est encore bien présent dans son esprit et qu'il est à ce moment là encore dans un certain état d'esprit, au niveau des réflexions sur le gouvernement turc ou ses habitants, qu'on peut qualifier de raciste.
Mais ce que j'ai encore plus apprécié, c'est que le récit se permet justement ce genre de considération et ne tombe pas dans une réflexion plus tardive. Il en s'amende pas, ne revient pas sur lui-même. C'est juste ce qu'il a vécu, "dans le vif", et du coup c'est plus puissant. Le livre mérite d'avoir un point de vue interne très fort, une parole qui retentit car elle est le reflet de la pensée. Si le livre avait été écrit plus tardivement, il aurait perdu cette hargne qu'il possède bien marquée. De ce fait, le style est prenant.

En contrepartie, il faut faire soi-même la part des choses dans ce qui est dit, notamment l'attitude très franchement marquée du narrateur contre les turques au sein de la prison (et aussi en dehors), et essayer parfois de lire entre les lignes pour comprendre la réalité. De toute façon, il faut essayer ensuite de prendre du recul par rapport au récit pour appréhender d'une meilleure façon les conditions des détenus. Mais en tant que tel, le récit nous permet de bien comprendre de quelle manière cette détention a été perçue par le personnage principal, et c'est bien ça qui compte, cette envie de vivre quand on est enfermé pour une faute que l'on regrette rapidement.

Un récit bien prenant et complètement introspectif, qui explore tout le tourment d'un homme enfermé loin de chez lui et qui ne cherche qu'a sortir de là, les déboires et les violences dont il sera à la fois témoin et victime et toute sa volonté et sa hargne pour en réchapper, ainsi que cette joie immense lorsqu'il y parviendra. C'est un récit poignant, qui n'est pas à lire pour s'informer mais pour ressentir. En fait, c'est un roman brillant, et une belle autobiographie écrite sur le vif. Je recommande la lecture, qui se fait en bon complément du film.

(Chronique n°96)

lundi 18 novembre 2013

Miroirs et fumées (Neil Gaiman)

J'ai craqué, et j'ai sauté sur ce Neil Gaiman qui est l'avant-dernier que je n'ai pas encore lu. Tout les autres je les ai déjà gobés. Celui-là, je l'ai donc fait un peu durer, sur plusieurs jours. C'est toujours un plaisir de pouvoir lire une plume aussi efficace, aussi prenante. Et toujours inventive et intéressante ? Le résultat de ce recueil ? C'est très court et très simple.


Résumé en trois mots : Nouvelles, Fantastique et Prenant

Encore un recueil de nouvelles, que je me suis empressé de déguster une à une, et je n'ai rien regretté. Si, le recueil m'a semblé trop court, c'est que je n'ai pas pris assez le temps de tout déguster, c'est le dernier recueil de nouvelles de l'auteur que je pouvais lire. Je n'ai plus qu'à le relire, et je vais sans doute le faire, je n'ai sans doute pas encore assez pressé le recueil. Il est tellement bon ...

Un recueil de Gaiman, c'est comme un plat de cacahuètes. On picore, mais sans pouvoir s'arrêter. Et le tout descend sans qu'on s'en rende compte, mais peut-être une indisposition passagère du à la trop grande absorption en un coup. Je précise que c'est le cas, si on avale tout d'un coup ça fait un peu trop.

Alors, sans détailler tout le roman, que retenir ? Tout. Mais encore ? Euh ... Pour commencer par la fin, Neige, verre et pommes est juste .... Extraordinaire. Une reprise de conte, mais tellement bien faite qu'on l'a en tête lorsqu'on relit le conte de base. Sérieusement, le plus marquant du recueil et sans doute l'un des meilleurs que j'ai lu jusqu'à la.
La reine d'épée, très bon et très simple, La spéciale de Shoggoths à l'ancienne qui se déroule dans un style de Lovecraft, très bien foutu. Le troll sous les ponts, une façon originale de voir le mythe du monstre dévoreur d'enfant. Nicholas était, une fable de Noël très courte mais excellente.
Mignons à croquer, très réussi. Les mystères du meurtre, une enquête avec des anges, très réussi. J'ai adoré la mise en place de la narration.
Bon, en s'arrêtant là ça en fait 7 sur l'ensemble (31 en tout), mais tout est bon. Ajoutons tout de même que dans l'ensemble rien n'est mauvais. Certains perdent sans doute une qualité du à la traduction (que je salue d'ailleurs pour l'admirable travail qu'elle a fournie), mais je lui en suis reconnaissante car c'est très plaisant. Et puis, quelle belle musicalité de certains textes ...

En tout, le recueil est excellent. On a de tout, on picore ce qu'on veut, et j'ai adoré le principe qui explique à la base les nouvelles, parfois d'où elles viennent mais souvent simplement quelques petits points en plus dessus. J'adore ces compléments de lectures presque aussi prenant que la lecture des œuvres.


Que retenir ? Un excellent livre, un Gaiman pur jus, un auteur qui nous conte si bien des histoires, plein de petites perles qui s'enchainent dans un superbe collier et de fabuleuses histoires. J'ai été conquis par l'ensemble, la forme et le fond. Un recueil qu'on garde quelques jours, le temps de lire tranquillement chaque petite histoire, et on le fini avec un sourire aux lèvres (le dernier morceau est de choix), car c'est bon jusqu'au bout. Pas de fausse note sur cette partition. A lire, fan de Gaiman ou non, mais à lire obligatoirement. C'est superbe. 

(Chronique n°95)

vendredi 15 novembre 2013

Le fils du loup (Jack London)

Lecture Jack London, première partie (1/5)

Encore un recueil de nouvelles de cet auteur que j'affectionne tout particulièrement, et je pensais la coupler avec une autre chronique avant de remarquer qu'en fait, je n'ai pas écrit l'autre. Du coup, c'est juste parfait, je peux commenter le livre dans son ensemble. Car il s'agit d'un nouveau recueil de nouvelles de ce fabuleux auteur qu'est Jack London. J'avais dévoré plus jeune son fameux livre Croc-Blanc et L'appel de la forêt, et j'ai maintenant lu quelques autres livres dans une veine plus adulte (dont l'extraordinaire Martin Eden), mais ici l'auteur est encore dans ses fameuses nouvelles sur le grand nord canadien, dans ces contrées glaciales et peu peuplées qui connurent la ruée vers l'or à la fin du XIX ème siècle. C'est dans cet espace glacé, presque désert et très sauvage que prennent place ces six nouvelles.

Résumé en trois mots : indiens, Klondike et froid

Le recueil contient six nouvelles, et il semblerait que ce soit les six premières qu'ai écrit Jack London, son premier livre publié en fait. Ce qui se ressent d'ailleurs un peu dans la forme et surtout dans le fond, qui est moins épais que ce qu'on retrouve dans un autre recueil qui arrivera dès demain. En attendant, voici les première six nouvelles de cet auteur talentueux qu'est Jack London.
D'entrée de jeu, London nous introduit dans une histoire où les indiens n'ont pas le beau rôle (ce qui est assez fréquent avec lui d'ailleurs), mais dans lequel l'homme blanc n'est pas exempt de défaut non plus, même si c'est lui qui gagne. Une histoire sympathique mais assez anecdotique.
Heureusement que le recueil continue avec du meilleur, d'abord L'homme à la balafre, qui est une nouvelle sur l'avarisme et sur la paranoïa, certes un brin moralisateur et un peu simplette, mais qui sait être efficace.

Arrive ensuite La grande interrogation qui nous entraine dans une histoire d'amour plutôt peu courante, entre un pionnier et un ancien amour qui revient le voir. J'ai été assez surpris par le ton de l'histoire, qui est mélange deux genres, pour finir sur une fin qui donne matière a réfléchir. L'homme représenté est curieusement à la fois sympathique et en même temps un peu antipathique. En le lisant j'ai trouvé la nouvelle très curieuse, mais j'ai beaucoup aimé.

S'ensuit une nouvelle excellente, Le grand silence blanc, qui se place dans cette fameuse neige, lorsque les hommes passent en traineaux dedans, leurs chiens épuisés, leurs vivres de même, trainant leurs jambes dans le froid et tout les dangers. Dont un auquel il ne sont pas préparés. Le récit fait la part à cette étendue de neige énorme, au silence de l'hiver du Yukon, à toute cette nature oppressante alors qu'elle rayonne de beauté et à l'homme qui est perdu, pion minuscule au milieu, se croyant tout maitriser et dominer la terre. Une fin qui est d'ailleurs superbe.

Ensuite vient la nouvelle que j'ai adoré, à savoir Au bout de l'arc-en-ciel, nouvelle dont je n'ai pas compris le titre, mais qui nous offre une histoire très intéressante. Elle nous montre d'une excellente façon la précarité de la situation de ces hommes, dans les années 1997/1998, entre ruée vers l'or et combat contre eux même. Cette nouvelle a une dimension fataliste mais en même temps très curieusement belle. A mon avis la meilleure du livre.

Enfin la nouvelle se conclut sur une plus longue, Une odyssée au Klondike, l'histoire d'un pauvre homme. Là encore nous verrons des indiens, mais cette fois-ci ceux du nord, les Inuits. L'histoire est racontée en partie par un Inuit, et nous allons avoir le droit à un beau voyage mais aussi une drôle de moral sur les amérindiens et l'arrivée des européens. Je ne sais pas si Jack London avait la vérité au bout de sa plume, mais il m'a troublé car nous sommes bien loin du cliché habituel tellement répandu par chez nous (à savoir l'homme blanc qui vient et prend tout). Mais le voyage vaut déjà le détour, avec tout ces tours que fera notre personnage dans le monde, allant jusqu'en Sibérie par amour. Une belle tragédie qui nous est livrée pour conclure ce récit, et là encore une très belle chute.

Au final j'ai beaucoup aimé ce récit, assez intéressant et qui contient de belles pépites même si tout n'est pas dans le meilleur de ce qu'a fait Jack London. Je dirais qu'on sent un manque de maturité dans certaines nouvelles, qui ont déjà le rythme, l'écriture, la mise en scène, mais dans lesquelles manquent encore un peu de fond. Il faut dire aussi que c'est sa première publication mais qu'elle n'est pas dénudée de charme. London sait nous raconter des superbes récits sur le grand nord, et ne boudons pas notre plaisir, ils sont prenants. A lire, pour frissonner dans les plaines blanches et glacées, pour voir des hommes redevenir plus sauvages, aller au bout de leur limite dans le grand silence blanc.

(Chronique n°94)

mercredi 13 novembre 2013

Minuit 4 (Stephen King)

Allez, le nouveau Stephen King lu ! Oui, j'ai mis un temps fou avant d'en relire un (et pourtant il y en a qui trainent sur ma PAL) et je pense que le suivant ne sera pas pour tout de suite. Ce n'est pas que je n'ai pas aimé, mais il me faut un peu autre chose en ce moment que de l'horreur à la Stephen King. Car c'est bien de cela dont nous allons parler à présent.



Résumé en trois mots : Nouvelle, Fantastique et Horreur

Ce recueil de nouvelle longues se couple avec Minuit 2 (dont les éditions présentés ont la couverture complémentaire d'ailleurs) et le style des nouvelles est le même que dans Différentes saisons, à savoir très long mais sans doute pas assez pour un roman (quoique ici nous avons tout de même près de 300 pages par histoire). C'est donc seulement deux histoires que nous découvrons dans le recueil.

 La première, intitulée Le policier des bibliothèques est spéciale en son genre, principalement parce qu'elle fait appel à des choses qui, à mon avis, est très typé américain (et surtout sur une période donnée). En effet, il y a comme idée que lorsqu'un enfant ne rapporte pas ses livres à temps à la bibliothèque, il est poursuivit par le policier des bibliothèque, sorte de Père fouettard qui traque l'enfant coupable. Le souci, c'est que de base, je n'ai pas été touché par cette idée étant donné que je n'en avais jamais entendu parler étant plus jeune et que je n'y suis plus sensible à l'heure actuelle.

Cependant, Stephen King continue de faire preuve d'une narration très bonne et à mon sens maitrisé dans le livre. Le seul souci c'est que ce livre n'est pas vraiment innovant par rapport aux autres récits du genre par S.K., et que si vous avez déjà lu dans le même style, ce n'est pas franchement différent. L'incursion du fantastique se fait assez rapidement, on continue dans le suspense, mais je trouve qu'on n'a pas de grande originalité. C'est de l'épouvante autour d'un thème qui doit vous parler, sinon on passe un peu à côté, et concrètement c'est ce qui s'est passé pour moi.

Le deuxième récit, qui s'appelle Le molosse du soleil, est assez différent dans son fond puisqu'il parle cette fois-ci d'un appareil photo qui semble hanté. Enfin, hanté d'une façon très particulière, et assez originale. Mais en tant que telle, j'ai aussi eu des petits problèmes avec. Là encore, je pense que je ne suis pas de la bonne époque pour apprécier pleinement ce récit. C'est une lecture intéressante, mais j'ai trouvé le tout anecdotique là aussi. L'idée est bonne, mais j'ai trouvé le développement peu portée sur l'horreur, plus sur le suspense, et au final j'ai été pris par le récit plus qu'apeuré. Hors il n'y a pas grand chose comme suspense, et quand on a fini, ce qui reste c'est clairement la peur ou rien. Et dans mon cas, ce fut à nouveau rien.

En fait le recueil n'est pas mauvais, mais il est trop typée dans les années 80/90 selon moi, Stephen King usant trop des codes de son époque et de son lieu, ce qui ne marche pas beaucoup pour nous il faut bien l'avouer. Mais le style reste prenant et Stephen King connait son genre. Je suis sur que si les histoires vous parlent, les récits vous provoqueront les terreurs que vous souhaitez. Mais sinon c'est franchement plus difficile à dire, et je pense qu'on peut passer à côté sans problème. C'est l'horreur du bas du panier de l'auteur, mais le fond reste tout de même bon.

(Chronique n°93)

lundi 11 novembre 2013

Les chemins de Katmandou (Barjavel)


Et oui, encore un Barjavel ! Mais que voulez-vous, quand on aime un auteur on en lit, non ? Et puis j'ai vu cette couverture, je me suis dit que j'aimais l'auteur, que le sujet m'intéressais au plus haut point, que je n'avais qu'un euro cinquante à perdre et qu'en plus Barjavel écrit bien. Alors j'ai pris, j'ai lu, j'ai dévoré. Donc, l'un dans l'autre, j'ai bien fait.

Résumé en trois mots : Amour, société et Mai 68

Ce livre est vraiment saisissant, et pour de nombreuses raisons. En essayant d'être objectif, il est extrèmement bien fait. Déjà, Barjavel s'accorde ici à faire dans le plus strict réalisme, ce qui change un peu des autres romans que j'avais lu, dans lesquels la science-fiction prenait plus de place. Ensuite, si son thème de prédilection qu'est l'amour est encore bien présent, il passe allègrement au second plan de l'histoire pour laisser place à d'autres aspects. Ajoutons encore que le roman fait une belle part à la critique sociale virulente. Clarifions un peu tout cela, pour que vous compreniez.

Ce roman à été écrit dans l'année 1969. Pour ceux qui ne voient pas tout de suite, c'est exactement après Mai 68, et si je dis ça ce n'est pas anodin. En fait, ce roman synthétise pour moi Mai 68. L'ensemble est très lucide sur la situation réelle en cette période, autant sur la mentalité des jeunes, les raisons de cette révolution, la mentalité des adultes, le déroulement de cette révolution, les idées qui s'ensuivirent, la façon dont les gens s'approprièrent cette idée. Le propos est vraiment clair et le fait que ce soit une fiction n'empêche pas Barjavel d'avoir un regard aiguisé dessus (si on se renseigne sur Mai 68 c'est assez proche de ce qu'il écrit).

Mais comme dit, le roman est aussi une superbe satire sociale. En prenant des personnages épars, elle montre de quelle façon tout le monde était aussi stupide que les autres dans cette société des années 60. Barjavel se permet de critiquer tout le monde, autant les héros, que les parents, les adultes, les dirigeants, les jeunes, tout le monde. Comme si personne n'était vraiment lucide sur ce qu'il se passait, et que personne ne se comprenait surtout. C'est un manque de compréhension générale, chacun reste dans son coin avec ses idées sans chercher à regarder ailleurs

Nul n'est parfait, et au fur et à mesure de la lecture on se rend compte que l'on fait peut-être encore fausse route. Barjavel a réussi à me captiver dans un roman toujours aussi bien écrit et qui m'a séduit. Ses thèmes de prédilection sont à nouveau là, mais si bien mis en scène. Que peut on réellement reprocher à ce livre ?

(Chronique n°92)

samedi 9 novembre 2013

Malavita (Tonino Benacquista)

Encore un roman qu'on m'avait prêté, que j'ai lu notamment parce qu'un certain film est sorti dessus (que je en suis pas encore allé voir et que je ne verrais sans doute pas vu le niveau qu'il atteint). Et puis je déteste garder longtemps des livres que j'ai empruntés. Donc voila un petit aperçu de ce que donne ce livre traitant d'une famille on ne peut moins ordinaire. Laquelle ? Celle dont le chien s'appelle Malavita.


Résumé en trois mots : Mafia, Famille et Village

J'avoue que je n'ai pas d'idée pourquoi il a choisi ce nom là pour le livre, même si le chien prend une importance minime sur la fin. Mais bon, ce n'est pas le propos. Parlons plutôt du livre !

Le ton est donné très vite, mélange d'humour et de policier, teinté de mafia et de chronique sociale. L'ensemble du livre se concentre d'ailleurs presque exclusivement sur la famille et la façon dont chacun voit sa nouvelle vie, mais aussi son ancienne. Et comme quoi la transition est difficile. Pour tous. Même si le père se sent prêt à recommencer.
En fait, nous avons là à la fois une force et une faiblesse du scénario. D'abord, le scénario se centre exclusivement sur la famille mais pas de façon égale, et la fille, Belle, n'est pas traitée avec autant d'importance que les autres. De même le fils est un peu plus évanescent, et le père prend une place prépondérante. Du fait, je pense qu'un étalement de quelques pages en plus aurait été nécessaire. Ensuite l'action est très rapide, presque trop. On a pas vraiment le temps d'apprécier les personnages, de vraiment s'attacher à la situation, tout de suite les grosses actions arrivent. C'est un peu l'inverse de ce que je reprochais à Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur, l'action est trop rapidement en place. Enfin, dernier reproche, la situation n'est pas vue de l'extérieur, la façon dont la famille est perçue dans l'entourage et je pense que ça aurait ajouté pas mal de piquant.

Cela dit, le reste est très bon, autant l'humour qui est très présent que dans le caractère des personnages, bien typés, ou simplement dans l'éclairage qu'il fait de la mafia de la côte ouest et de ses codes bien établis. Une véritable percée dans ce monde encore très méconnu. Sinon, il y a aussi l'excellent côté thriller qui se met en place à la fin (sans oublier l'humour) et qui est excellent aussi. Et le summum : le comportement du père, qui est juste parfait. Une personnalité extraordinaire, bien campée, que j'ai adoré.


En gros le roman est excellent, avec une intrigue originale et une excellente mise en scène de la chose. J'ai beaucoup ri, et malgré des défauts, dû à mon avis à un texte trop rapidement conclu, j'ai suivi avec joie les péripéties de cette famille très hors-norme. Elle m'a plu, et j'ai aimé son aventure. Quelques petits défauts dans l'ensemble ne viennent pas gâcher le charme du tout qui respire les bonnes idées. J'ai bien aimé et je me suis laissé transporter, je ne peux que recommander la lecture de ce très bon roman.

(Chronique n°91)

mercredi 6 novembre 2013

Au bonheur des ogres (Daniel Pennac)

Suite à la sortie du film, j'ai eu envie de lire encore un peu de Pennac (cf. Comme un roman) et je me suis laissé tenté par le livre, sachant que la bande-annonce me plaisait bien (ce qui en soi est assez stupide dans le choix d'un livre). Je me suis laissé tenté par le film d'abord puis par le livre ensuite, et je ne regrette pas, étant donné que les deux sont bien différents autant niveau scénario (qui est très différent) que niveau ambiance. Mais dans les deux cas, j'ai beaucoup aimé (même si j'ai l'impression d'être un peu seul pour le film).


Résumé en trois mots : Décalé, famille et magasin

Ce roman est curieux, et j'ai beaucoup apprécié d'y retrouver le style de Pennac, même si j'aurais eu du mal à comparer un essai et un roman. En tout cas dans les deux cas on retrouve la petite voix de l'auteur (ici le narrateur est interne, c'est Benjamin Malaussène qui parle) et c'est comme d'entendre raconter l'histoire. D'ailleurs le récit m'a fait fortement penser à une histoire orale qu'on aurait retranscrite (ce qui apparait d'ailleurs dans le récit), et c'est véritablement ça à mon avis. On entend le type nous raconter cette histoire dans un bar, ou dans son salon, et on l'écoute. Du coup, comme pour un récit normal, il y a des commentaires, des moments plus ou moins intéressant, et une autre utilisation de la langue. Mais aussi un autre rythme d'histoire.

Ce qui est très curieux, c'est que la trame de l'histoire n'est pas du tout la même entre le livre et le film, qui a choisit de faire tourner l'enquête dans un autre sens. Cela dit, c'est très bien fait aussi (là encore, ce n'est que mon avis). Dans le livre, j'ai trouvé qu'il y avait un petit souci : un défaut de rythme. A mon avis le livre est un poil trop long, ce qui fait que les passages qui devraient s'enchainer plus trainent un peu en longueur. Cela dit, c'est toujours intéressant, même si parfois on se dit que le malheur aime à s'acharner sur notre pauvre héros.
Le récit contient en outre pas mal de "gueules", aussi bien dans la famille Malaussène que dans son entourage, avec des personnages bien curieux. Les portraits sont toujours déjanté, ce qui est totalement dans le ton du roman.
Le tout sur fond d'enquête (même pas menée par le personnage principal), couplée d'une histoire d'amour complètement déjanté aussi (la fille est très curieuse), le tout formant un beau mélange.

Cependant, je dois bien avouer quelque chose : j'ai moyennement accroché au récit. La faute au rythme un peu faiblard, alors que tout le reste était génial. L'inventivité, le décor, les personnages, les idées, la folie douce du récit, tout est bon. Mais le manque de rythme fait qu'on lit de façon plus détachée, à aucun moment je ne m'étais plongé complètement dans le récit. C'est dommage, car il possède vraiment beaucoup de qualités.


Au final, le roman est très inventif, déjanté, coloré, regorgeant de bonnes idées, mais il pêche par un manque de rythme qui rend le tout un peu indigeste, il y a trop de passages qui semblent long pour que l'on se plonge totalement dedans. Cependant le tout reste très bon et donne envie de se plonger dans la suite de la saga Malaussène. Je vais essayer de les lire, en espérant que l'auteur arrive à améliorer ce rythme un peu poussif. Le roman se laisse lire, il est agréable, mais pas parfait. Je verrais bien ensuite si c'est l'auteur ou ce roman.

(Chronique n°90)

lundi 4 novembre 2013

Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur (Harper Lee)

Ce livre aura eu une lecture assez longue, étalée sur près d'une semaine, mais j'ai dévoré la deuxième moitié du roman sans m'en rendre compte en une nuit. Ça fait du bien d'être à nouveau à fond dans un roman, sans se soucier du reste, fatigué mais content de l'avoir fini. Ce roman donc, il se lit très bien. Mais en est-il bon pour autant ?



Résumé en trois mots : Alabama, Racisme et Enfance

En  fait j'ai eu un mal fou à vraiment commencer la lecture de ce roman, pour une raison simple.
Déjà, l'histoire est narrée d'un point de vue original. La narratrice raconte, étant adulte, son enfance. Nous avons donc un double point de vue, d'un côté la narratrice adulte qui analyse de temps à autre, qui se permet des réflexions adultes, et de l'autre la petite fille qu'elle était et qui ne voit qu'avec son regard d'enfant, simple et direct, qui est d'ailleurs souvent faussé. Cette double lecture est constante dans le récit et passe sans qu'on s'en rende vraiment compte. C'est du coup une lecture a deux niveaux mais très fluide.
Cela dit, c'est aussi ce qui m'a handicapée dans ma lecture. Le récit du point de vue de la gamine est concentrée dans la première moitié du roman sur sa vie, sa ville et le déroulement de son enfance. Ce n'est pas inintéressant, mais j'ai un mal fou avec ce genre de récit. Principalement parce que ça ne réveille pas un côté nostalgique en moi et que je trouvais le récit très long. J'ai mis un sacré temps avant d'accrocher vraiment, c'est à dire lorsque le récit intègre ce fameux procès et que enfin la lecture devient plus mature. Avant ça c'est vraiment les petits gamins qui s'amusent durant l'été, faisant ce que font les gamins. C'est pas mauvais, c'est bien raconté, mais moi ça me passe complètement au-dessus de la tête.

Cela dit, cette première partie (environ la moitié du roman) est nécessaire pour plusieurs choses. Elle pose un cadre, le décor de toute la seconde partie. Ce qui m'a semblé long trouvait ensuite une utilisation et un développement dans la seconde partie. Cette deuxième partie est du coup très fluide, et exploite bien les apports de la première partie dans le cadre du procès. La mise en place est bien faite, je reconnais. Cette deuxième partie est beaucoup plus prenante, avec un fil conducteur et beaucoup plus de développement humain à mon avis. Ce n'est plus seulement des enfants jouant, c'est une adulte qui remarque combien ce qu'elle a vu étant enfant était important. Au final elle grandira rapidement lors d'un été très riche en émotion, et cette transition est très marquée.

Cela dit, le style est très bon (et apparemment plus fidèle au style de la VO) et j'ai adoré les personnages. Pas l'héroïne, ni son frère, qui sont justes des enfants sans grand intérêt pour moi. Mais le traitement des autres personnages autour est vraiment très bien fait, notamment Atticus qui est un personnage charismatique, que je rêverais de rencontrer en vrai. Les autres personnages ne sont pas en reste et au fur et à mesure du roman le machiavélisme cède place à des côtés bien plus en nuances, les personnes aigries ou méchantes envers l'héroïne acquièrent de l'épaisseur sans qu'elle ne remarque grand chose (mais l'adulte qui raconte le récit l'a bien compris). Du coup beaucoup de personnes deviennent en demi-teinte.
Enfin j'ajouterai que le roman se conclut avec audace. Une audace qui ne fait pas regretter la lecture puisque la conclusion arrive de façon imprévue et apporte encore un éclairage sur les personnages et j'ai trouvé cette fin très réussie. Elle permet d'éviter le piège de la nostalgie poussée de l'enfance (concept auquel je n'adhère pas et dont je suis très réfractaire) en se finissant sans morale véritable. Juste des personnages encore développés.


En conclusion, je dirais que c'est un très bon récit qui sait mélanger deux genres sans se planter. La première partie m'a semblé longue et je n'y ai que moyennement accroché à cause de ce côté de l'enfance très marqué et qui ne m'intéresse absolument pas, mais le roman se rattrape dans sa seconde partie et exploite à ce moment-là les apports de la première. Du coup je dois reconnaitre que le roman forme un tout cohérent et qu'il est bon. Même très bon, c'est une histoire poignante et intéressante. J'ai été transporté dans la deuxième partie et j'ai trouvé des personnages extraordinaire. En définitive, c'est un bon roman et je lui laisse largement son statut d'excellence, même si j'ai une légère appréhension du début. A lire, très certainement, ne serait-ce que pour comprendre la mentalité des années 30 en Alabama et toutes les luttes qui en découlèrent.

(Chronique n°89)


Douze de fait

samedi 2 novembre 2013

Comme un roman (Daniel Pennac)


Un drôle de livre, qui est surtout connu pour ses dix fameuses règles, lesquels servent de résumé, et qui m'ont donné envie de dévorer le livre en un instant. Ce qui s'est d'ailleurs peu ou prou passé. Danniel Pennac était surtout connu pour ma part en tant que nom, pas en tant qu'auteur. J'ai réparé cette erreur, et désormais me voila instruit d'un grand auteur en plus, et je ne vais pas tarder à lire un autre du même auteur, à savoir Au bonheur des ogres. En attendant, voyons ce que ce petit à dans le ventre.


Résumé en trois mots : Manuel, Lecture et amour

Ce livre ... C'est mieux qu'un roman. C'est un cri d'amour, c'est une envolée lyrique et réaliste vers la littérature, c'est un féru de la lecture qui l'explique au monde. Ce livre, c'est exactement ce que j'aime faire, ce que j'aurais envie de dire. Et cette fois-ci, il a été mis en mot, et sans doute mieux que je ne saurais le faire. En clair, ce livre est génial.

Pourquoi diable ? Déjà, le découpage du livre est bien fait. En quatre parties, chacune traitant d'un autre sujet (je vous invite, une fois n'est pas coutume, à aller consulter l'article sur Wikipédia qui est bien fichu pour une fois), et qui permettent à Pennac de ne pas trop se disperser. Car il en a des choses à dire, aussi bien sur lui-même que sur la lecture ou tout simplement sur les méthodes d'apprentissages et la transmission du gout de la lecture. Car oui, on peut transmettre son amour de la lecture, j'en suis persuadé, et Pennac l'est également.

Pour éviter de faire une dissertation de vingts pages sur ce livre (qui le mériterait amplement, il est tellement beau), et parce que je ne veux pas contrarier l'auteur qui demandait qu'on n'utilise pas ce livre comme un instrument de torture pédagogique, je vous le recommande pour plusieurs raisons :
1. Ce livre est très bien écrit, c'est un style qui se dévore comme un roman alors qu'on est dans un style plus proche de l'essai, mélangeant les morceaux de vie avec les considérations.
2. Le livre parle d'un sujet important. Si vous lisez ceci, soit vous êtes tombé sur ce blog complètement par hasard (et merci de ne pas l'avoir quitté tout de suite d'ailleurs), soit vous lisez une critique que vous êtes venu chercher (ou vous êtes tombé dessus par hasard, en suivant un lien ...). Mais bref, vous lisez. Au moins ce paragraphe, sans doute un peu de livre (voir beaucoup). Et donc, vous êtes concerné par ceci. Le sujet de la lecture est primordiale (je rappellerais ici l'ouvrage Fahrenheit 451) et Pennac nous invite à repenser notre manière de lire, pour que tout le monde puisse lire ! Et non pas que tout le monde lise, ce qui est différent.
3. Pennac est investi de ce qu'il fait. Ce qu'il écrit, il le pense, il est dans son commentaire. C'est anodin en apparence, mais c'est d'autant plus efficace qu'on sent l'auteur prit par ce qu'il raconte, combien ça le touche personnellement et c'est ce qui en fait la grande force.
4. L'ouvrage est bien découpé. Les chapitres sont courts, il est divisé en quatre parti. Vous lisez comme vous voulez, rien ne vous empêche de vous arrêter pour bien digérer un passage plutôt qu'un autre. Et qui plus est, rien ne vous empêche d'appliquer la loi numéro 2 et de sauter des pages. Voir la loi numéro 3 et de ne jamais le finir. Oui, nous avons là le premier roman, je crois, qui vous invite en plein milieu à ne pas le finir.

Je pourrais citer encore d'autres raisons, notamment son statut assez culte qui mérite qu'on s'y attarde, l'accessibilité d'une réflexion philosophique, et d'autres petits détails, mais je m'en tiendrais là. Il faut savoir modérer son propos.


Comment résumer ce livre ? En deux mots : A lire. Une véritable mine d'or, à la fois quand on aime lire et qu'on trouve un écho profond de ce qu'on ressent pour la littérature, quand on sent qu'on est pas seul sur ce coup; mais aussi pour ceux qui n'aiment pas lire et qui comprendront peut-être ceux qui leurs recommandent de lire. Peut-être aussi pour comprendre comment lire et reconsidérer notre façon d'appréhender le monde merveilleux de la lecture. J'en retiendrais surtout ceci : Lisez n'importe quoi n'importe ou n'importe comment, ou ne lisez pas, mais faites le toujours par plaisir. Et là, je pense que tout est dit.

(Chronique n°88)