mardi 27 mai 2014

L'élégance du hérisson (Muriel Barbery)

Une autre lecture sur recommandation personnelle d'une amie, qui m'a vantée l'ouvrage devant lequel je n'ai finalement pas résisté et que j'ai lu, bien que dans des circonstances ne permettant pas tellement de lire calmement et posément. Mais j'ai réussi au final à venir à bout de ces 400 pages, et je dois bien dire une chose : qu'est-ce que j'adore le français.


Résumé en trois mots : Littérature, Philosophie et Français

Je sais, ce n'est pas les mots qui sont le plus vendeurs d'un livre. Il s'agit d'une histoire qui oscille entre deux personnages, une concierge de 54 ans extrèmement cultivée et le cachant aux yeux du monde et une petite fille de douze ans, a pulsion suicidaire et extrèmement intelligente.
En fait, j'ai a la fois bien aimé le roman et à la fois plusieurs points m'ont déçu, ce qui fait au final une lecture en deux teintes, mais qui m'a plutôt plu.

Déjà, le fond de littérature et de français, subtile et délicat mélange qui marche toujours, avec en prime des références en diverses autres choses (même du Eminem), qui ponctuent sans cesse l'ouvrage ajoutent un charme indéniable selon moi. Et je suis assez content de la façon dont elles ponctuent l'histoire.
En prime, nous avons des personnages très attachants, bien campés et qui se dévoilent lentement, avec beaucoup de non-dit et quelques évidences, mais surtout une grande humanité. Je les ai trouvé tellement mignons, la plupart du temps, que je les ai quitté un peu à regret.
Ensuite, l'histoire évolue bien, avec des situations qui se dénouent et se nouent progressivement, et des scènes souvent touchantes.

Par contre, il y a quelques défauts qui, à mes yeux, viennent contrebalancer tout cela. Pour commencer, il y a déjà la morale du livre, que j'ai trouvé un peu fade, facile et clichée. C'est bête, mais je m'attendais à un poil mieux de la part de l'auteure. Ensuite, je ne suis pas du tout d'accord avec la vision de la littérature proposée par le livre. C'est leurs avis, mais je n'y adhère pas personnellement. Il y a enfin une certaine mièvrerie dans quelques passages, on oscille facilement entre le touchant et le mièvre, et parfois ça passe la barrière du mauvais côté.

Bref, un roman bien sympathique bien que je n'ai pas été complètement fan. Peut-être est-ce du à mon état d'esprit actuel, qui n'est pas au meilleur, notamment pour lire des livres sur le français et la beauté de la langue. J'ai apprécié la lecture, ne mentons pas, mais je n'ai pas apprécié outre mesure. Je crois qu'il faudra que je le relise à tête reposée, quand j'aurais un peu moins de problèmes. Sinon le reste me semble très bon, mais je n'ai pas eu l'impression d'en juger normalement.

(Chronique n°187)

dimanche 25 mai 2014

Onze minutes (Paulo Coelho)

Dernier livre de Paulo Coelho en ma possession, et sans doute dernier que je lirais avant un bon moment, la bibliographie de l'auteur ne m'intéressais pas plus que ça et là je crois avoir lu les ouvrages essentiels. Pour le reste, je pense que j'attendrais d'avoir bien diminué cette PAL, et je repasserais. Donc, pour l'instant, voyons simplement ces Onze minutes.


Résumé en trois mots : Prostitution, Sexe et Amour

Le livre m'avait paru intéressant car s'intéressant au sujet de la prostitution, mais je me suis dit au fil de ma lecture que ça sentait quelque part l'arnaque. Et effectivement, il me semble qu'il y en a une. En fait l'histoire est apparentée à un conte, avec son début classique d'ailleurs, et un développement qui ne m'a pas semblé crédible. Notamment sur le fait de la prostitution. Après je ne connais pas la réglementation en Suisse, mais ça m'a semblé un poil trop facile comme vie. Bon, nonobstant ces détails, passons sur la suite.
Le style littéraire est pas mal, la lecture est très rapide surtout parce que les chapitres sont très courts, et l'histoire se déroule en chapitres successifs, entre le journal de la fille et son quotidien. C'est du Paulo Coelho, sans qu'on puisse dire que ce soit mauvais mais je ne le considère pas comme bon non plus.
Le reste, c'est l'histoire, et j'ai été très déçu. Ça parle de sexualité féminine (vu que l'auteur est un homme, je me demande la part de réel là-dedans), mais aussi d'autres choses, comme du rapport entre hommes femmes et aussi du rapport au corps. Et .. Ca m'a paru bateau. Les constatations, je me les étaient déjà faites, les conclusions aussi. Rien de neuf sous le soleil quoi. Et c'est le problème du livre, j'ai eu l'impression de lire des choses évidentes sur le sexe, alors même que je cherchais la nouveauté. J'ai eu du mal à le terminer en plein état d'esprit. Je ne suis pas satisfait.

Au final, ce n'est pas du tout ce à quoi je m'attendais et je suis assez déçu. Le sujet ne m'a pas semblé intéressant, et le roman ne m'a pas intéressé outre mesure. C'est dommage, parce qu'il me semblait qu'il y avait matière à faire mieux. Je repasserai pour le coup, et j'avoue qu'après le quatrième livre de l'auteur, j'ai une impression de tourner un poil en rond. Ce n'est pas ma littérature préférée, un peu trop simpliste pour moi.

(Chronique n°186)

vendredi 23 mai 2014

Dagon (H. P. Lovecraft)

Lovecraft, partie 4/4

Ce recueil des nouvelles de Lovecraft a un gros défaut : les nouvelles qu'il contient se retrouvent parfois dans Les contrées du rêve, et c'est un peu frustrant quand on se rend compte qu'on l'a déjà lu. Surtout que c'est le même éditeur, j'aurais pensé qu'ils auraient fait un effort. Mais cela n'empêche pas le livre de contenir tout de même 4/5ème de nouvelles que je ne connaissais pas encore. Et de tout cela, est ressorti bien des choses, et plus encore. Je sonde progressivement l'esprit de Lovecraft, et je rentre dans son univers ....


Résumé en trois mots : Horreurs, Antique et Folie

Le recueil contient des nouvelles d'un peu tout et n'importe quoi, pas que du fantastique-horreur comme nous avons l'habitude avec l'auteur. Des nouvelles oniriques (qui sont pour la plupart reprises dans La contrée du rêve) côtoient une nouvelle de science-fiction (écrite à quatre mains). C'est un peu plus fouillis mais on a de tout, c'est sur.

Ce qui ressort à nouveau, c'est vraiment l'ambiance que pose Lovecraft. Une ambiance particulièrement pesante qui dure tout le recueil, avec ces choses venues d'un autre monde qui envahissent le présent, et tout ce qui s'en suit. Sans parler de toute la folie, la haine d'une époque, la recherche de la beauté, de la connaissance, la curiosité ... Bref, les nouvelles contiennent encore une fois une grande part de tout ce qu'est Lovecraft. Ce qui est intéressant, c'est la grande diversité qui est présentée, avec des nouvelles qui s'étalent sur 30 ans d'écriture, ce qui donne notamment un aperçu de l'évolution. Avec en plus une balade dans différents endroits (Egypte, espace, cavernes souterraines ...). C'est sympathique, et ça nous donne un aperçu général de l’œuvre de Lovecraft, ce que j'apprécie grandement.

Un très bon recueil de nouvelles de Lovecraft, qui ravira tout fan du genre, même s'il faut avouer qu'il n'y a que peu de Grands Anciens là-dedans. La plupart des nouvelles sont justes dans cette atmosphère d'horreur ou onirique. Le tout est très varié, et on a de quoi lire. Je pense que c'est une excellente base pour aborder l'univers de Lovecraft, avec ce qu'il contient ce livre permet d'introduire tout les éléments qu'on retrouvera ensuite dans les œuvres plus connues du maitre. Bref, un livre à lire également.

(Chronique n°186)

mercredi 21 mai 2014

L'île des perroquets (Robert Margerit)

Un drôle de roman qui m'a été prêté par un collège du théâtre. Je me suis laissé tenter par la lecture dans l'idée de relire du roman d'aventure et parce que j'aime bien cette collection (oui, c'est celle qui réédite tout les London). L'ouvrage promettait des aventures dans les Caraïbes pour un roman de piraterie. Et oui, c'est exactement ce genre d'histoire : des aventures en mer des caraïbes.


Résumé en trois mots : Caraïbes, Pirates et Aventures

C'est un auteur que je ne connaissais pas du tout, mais il a un style très plaisant à lire, et surtout qui se marie parfaitement au style d'histoire qui est celui de l'aventure. Le genre que j'ai surtout apprécié avec Jack London et que je lisais il y a de cela plusieurs années. Un genre simple et efficace, direct et qui nous dépayse généralement bien vite. L'aventure avec un grand A, c'est toujours prenant.

Si je dis ça, c'est que c'est aussi le cas ici. Le roman nous dépayse totalement, en commençant en France pour quelques chapitres mais embarquant bien vite dans les Caraïbes, pour une aventure de pirates digne des récents films sur le même sujet. Il va même s'engager du côté de Robinson Crusoé, avec un passage qui se déroule sur une île abandonnée. C'est un mélange savoureux qu'on dévore comme un rien. Je ne regrette pas un instant de la lecture.

Ce que j'ai beaucoup apprécié, c'est la direction suivie par le récit, bien différente de ce que j'aurais pu penser d'abord. Le capitaine mauvais n'est pas ici une figure évanescente. De ce fait, nous avons aussi l'introduction de personnages féminins assez hauts en couleurs, et qui rajoutent le piment final de l'aventure. Car les femmes ne se laissent pas faire dans ce roman, et c'est tant mieux. Enfin, pas toute. L'intrigue nous entrainera du coup dans des directions inattendus.

En fait, je crois que c'est ça qui m'a le plus plu dans le roman : la surprise. Je ne savais pas du tout à quoi j'allais m'attendre pour la suite. Et c'est vrai que l'histoire ne se résume pas à une seule ligne narratrice bien droite. C'est tout bête, mais avec un style suffisamment bon, ça passe tout seul.

Ce n'est pas le roman du siècle, il ne laisse pas un souvenir impérissable, il ne s'agit pas d'un livre absolument indispensable, mais vous avez là un excellent roman d'aventure maritime. Si vous voulez simplement lire un petit livre sympathique et passer un bon moment de lecture, ce livre est fait pour vous. Il vous entrainera dans un monde de pirates aussi facilement qu'un bon film, et vous lirez facilement les 400 pages. Alors pourquoi se priver d'une telle lecture ?

(Chronique n°185)

lundi 19 mai 2014

L'étoile et le fouet (Frank Herbert)

Mon dieu. C'est le premier Frank Herbert que je lis, mais là j'avoue que je suis impressionné. Presque trop d'ailleurs. Si le cycle de Dune est aussi difficile à aborder, je pense que je ne pourrais pas le lire jusqu'au bout. Vraiment, c'est un truc que je n'avais jamais vu. En un sens, ça me rappelle ce qu'avait fait Dick dans ses livres. Je vais vous expliquer tout cela, mais en tout cas ça dépote, c'est certain. Vraiment, impressionnant.


Résumé en trois mots : Communication, Énergie et Sentiments

Je dois bien avouer que j'ai été impressionné par bien des aspects de ce livre, par ailleurs assez court. En fait, je ressent derrière l'écriture un univers très riche qu'on ne fait que effleurer. C'est d'ailleurs plus ou moins un des problème du livre. En effet, rien n'est clairement expliqué dans le livre. L'univers présenté est complexe, ne serait-ce qu'entre les différentes espèces Xenos présentées, et c'est difficile de comprendre les interactions, les possibilités et les structures sociales, sans parler du rôle de chaque race. C'est progressivement dévoilé dans le livre, mais entre ça et les différents noms compliqués, il faut bien s'accrocher pour arriver jusqu'au bout.

Le tout est agrémenté d'une histoire assez remarquable, qui prend pour base un monde dans lequel une sorte de téléportation à été trouvée. Ce système repose sur des créatures, les Calibans, qui peuvent manipuler les tunnels éponymes. Cette façon de faire n'a jamais été comprise, et un co-sentien (si j'ai bien compris, les races extraterrestres sont classés selon qu'elle peuvent ou non ressentir des émotions mais je n'en suis absolument pas sur) exceptionnellement doué va se retrouver dans une discussion avec la dernière Calibane en vie, les autres ayant disparus dans des accidents spectaculaires et violents.

Ce qui est donc difficile à appréhender pour cause d'une trame de fond riche et peu expliquée, s'étoffe encore dans les dialogues. En effet, les discussions vont être particulièrement difficile, puisque les espèces se comprennent très mal entre elles, du à leurs différences de perceptions, voir même à la difficulté d'appréhender un langage. Cette difficulté supplémentaire fait que nous abordons un livre très complexe à lire, difficile d'abord et demandant réflexion.

Mais c'est aussi un livre génial. En effet, Frank Herbert aborde plusieurs sujets dedans, outre la divinité, le pouvoir, la communication surtout, il nous plonge dans différentes réflexions qui peuvent se retrouver à notre simple échelle. Finalement, n'avons nous pas nous aussi ces difficultés de communications entre différents être vivants ? Ici, l'échelle est beaucoup plus vaste, et nous abordons le cœur même du sens des mots. Essayez d'expliquer à une espèce consciente mais ne vivant pas sur le même plan d'existence que nous le sens du mot "manger" lorsqu'elle n'a pas de substance physique. Bref, Frank Herbert balaye en un court passage beaucoup de thématique. Mais il prend aussi en compte le principe de sentiments et semble indiquer qu'il s'agit là de l'unique chose rattachant les co-sentient entre eux. Seul l'expression et le ressentiment de sentiment nous permet de communiquer et de nous comprendre. C'est à la fois beau et très intelligent comme écriture.

Si je devais vous conseiller quelque chose pour ce livre, c'est simplement de vous accrocher et de ne pas vous laisser abattre dès les premières pages. Le livre est vraiment difficile d'accès, il faut rester concentré dessus et ne pas lâcher, mais il révèle un univers dense et une réflexion profonde. Le peu de pages ne se lit pas vite, mais il est sacrément dense, jusqu'au bout d'ailleurs. Je ne peux que vous inviter à le lire, mais soyez préparé. Il vaut mieux commencer par autre chose si vous souhaitez lire de la science-fiction. En tout cas, Frank Herbert commence à m'intéresser maintenant. Je vais commencer, je crois, son cycle de Dune sans trop attendre à présent.

(Chronique n°184)

samedi 17 mai 2014

Bel-Ami (Maupassant)

(Rah, j'ai effacé ma première version de la chronique par inadvertance ! J'ai horreur de ça ! Tout à recommencer ...)
Je dois reconnaitre que si j'aime beaucoup Maupassant et que je trouve son style est sa plume intéressant, notamment dans le caractère fantastique, je n'avais encore jamais lu de livres de lui. En fait j'ai un gros apriori avec les romans du XIXème, principalement parce que j’exècre cette période de l'Histoire. Rien de bien n'est sorti de ce siècle, si ce n'est des artistes (certains diront que c'est suffisant, je ne fais pas partie de ceux-là). Bref, les romans sur la société du XIXème m'intéressent peu par avance, étant donné ma non-réceptivité à la chose (classez dans cette catégorie la seconde guerre mondiale et la ségrégation nord-américaine). Mais bon, Maupassant forçait la main et je me suis lancé.


Résumé en trois mots : Journalisme, Femmes et Ascension sociale

Voila un roman initiatique comme je les aime ! Pour une raison déjà évidente mais que je trouve souvent manquante : le charisme du héros ! Un héros parfaitement humain, qui se forme petit à petit et dont on ne sait pas trop la nature, ni au début ni à la fin. Arriviste, c'est certain, sans scrupules, c'est moins sur, calculateur, un peu, décidé, pas tellement, enfin, pas tout le temps ... Bref, notre Bel-Ami est quelqu'un de très complexe et que le roman restitue à merveille. Du début à la fin on le soutient, sans même pouvoir blâmer tout ses actes, pourtant parfois lourds de conséquences.

Le roman en lui-même est intéressant, alternant des passages bien rythmés a des portraits plus intimistes, des discours curieusement noir, des descriptions de paysages, de lieux de vies et même de ville. Le tout enrobé par le style de Maupassant, c'est un régal. Et le fond ne manque pas, entre la politique et les médias, les hommes et les femmes, les mœurs et la dénonciation de l'éthique, de la bourgeoisie mais aussi d'un système qui se gangrène tout seul selon des moyens toujours d'actualité. Bref, Maupassant profite de faire l'ascension de son héros une lecture d'un système politique propre à la France et qui ne semble pas tellement avoir changé, bien qu'on pourrait le croire .... J'ai ri, lu avec attention, et surtout beaucoup aimé jusqu'au bout le roman d'une vie qui commence pour Bel-Ami.

Le verdict est clair, Maupassant est excellent auteur, que ce soit en nouvelle ou en roman. Le style est toujours aussi bon, le propos intéressant et la lecture fluide jusqu'au bout. Les péripéties s'enchainent et l'on suit progressivement avec un intérêt croissant cet arriviste qui va tenter de gravir les échelons de la société. Le tout enrobé par des critiques et dénonciations pas mal trouvées, conférant au final à l’œuvre un certain a-propos politique qui n'est pas pour me déplaire. Je ne peux que vous inviter à le lire, si ce n'est déjà fait ! Maupassant est vraiment un grand auteur.

(Chronique n°183)

jeudi 15 mai 2014

Château de la colère (Alessandro Baricco)

Enfin parvenu au bout de ce livre ! Ça faisait tellement longtemps qu'un livre ne m'avait pas intéressé, que j'ai eu un mal fou à me forcer de le finir. Que c'était long ! Et pourtant, il faut bien l'avouer, ce livre est loin d'être mauvais. En fait, je pense qu'il est dans la zone intermédiaire entre "bon" et "passable". C'est un peu la zone "se laisse lire", celle où l'on classe les romans sans trop de défauts et sans réel qualités. C'est vraiment ça.


Résumé en trois mots : Ville, Farfelue et Personnalités

En fait c'est un roman assez déjanté, avec plein de personnages et une drôle de façon d'écrire aussi. Baricco a un style très poétique, usant de façon d'écrire peu conventionnelle. Si le style est innovant, je trouvais qu'il était parfois un peu trop embrouillé. Mais en tant que tel, ça va, c'est loin d'être le pire.

En revanche, l'histoire n'a pas du tout réussi à m'accrocher. Cette petite ville que nous suivons au rythme de la folie douce de ses habitants et de leurs vies si particulière ne m'a ni touchée ni convaincue. A aucun moment je n'ai trouvé les personnages attachants, et leurs délires m'ont laissés de marbre. Au bout d'un moment je trouvais même la chose lassante. Surtout qu'il me semblait qu'il y avait trop de longueur dans la partie centrale. Certains détails étaient de trop, j'avais envie de sauter des pages. Je l'ai fini à reculons, en étalant la lecture sur trois jours et en zieutant régulièrement le numéro des pages. C'est dommage, je pense qu'il y avait du potentiel. Mais le style et l'écriture sont bien loin de Soie et l'histoire ne m'a pas convaincue.

En fait, le livre n'est pas mauvais, mais c'est typiquement le genre que je range dans "Pas aimé". L'histoire ne m'a pas intéressé du tout, le style est bon mais pas suffisant pour que je ne décroche pas, le rythme est lent ... La lecture fut assez pénible; et en fin de compte, je n'ai pas l'impression d'avoir retiré quelque chose du livre. "Si le livre que nous lisons ne nous réveille pas d’un coup de poing sur le crâne, à quoi bon lire" écrivait Kafka. Je pense que c'est exactement ce que je me suis dit en sortant de cette histoire. Pour moi, pas mauvaise mais pas bonne non plus, dans l'entre-deux des livres.

(Chronique n°182)

mardi 13 mai 2014

Au coeur des ténèbres (Conrad)

Il y a dans la vie plein de livres dont on a entendu parler, dont les gens connaissent le titre, mais que personne que vous ne connaissez n'a lu. C'est exactement ce genre de livre que j'ai attaqué, livre considéré comme culte par bien des gens, mais aussi assez court, et qui inspira notamment le film Apocalypse Now. Ce n'est pas rien ! C'est pourquoi je me suis laissé porté doucement Au cœur des ténèbres ...


Résumé en trois mots : Fleuve, Horreur et Ténèbres

Je pense que c'est le maximum que je puisse résumer. L'histoire est tellement connue, je ne vous la redirais pas, mais le livre est bien plus que son histoire.

Conrad a un style littéraire très particulier. Je n'ai pas lu l'introduction de 100 pages qui détaille ce genre de choses, mais je dois dire que ce n'est de loin pas ma tasse de thé comme genre, alliant métaphore continue avec style ampoulé, jolies phrases avec rythme syncopé. Bref, c'est un sorte de bouille me semblant indigeste que j'ai lu. Cela dit, le style se marrie tellement bien à l'ambiance qu'il passe et, au bout d'un moment, on se trouve emporté dans le récit sans plus remarquer le texte.

Ce récit pose une ambiance, et c'est vrai. Dans le genre, il est même champion. Mélange d'obscurité, de noirceur, de folie et de peur, il nous met dans une drôle de situation. Rien n'est évident dans ce livre, tout est suggéré. L'auteur nous transporte le long de ce fleuve, dans une folie de plus en plus grande. Ce qui culmine à la source et au but, Kurtz. C'est une ambiance noire, mais qui nous prend pleinement. Sans parler de cette jungle épaisse qui rôde tout autour des berges, qui ne laisse rien passer.

Le tout est complété par quelque chose en plus : la profondeur du récit. Mélange entre réalité et invention, liant les métaphores obscures et les idées pas très claires, on ne sait pas clairement quelle est la portée du récit au final. Mais elle existe, elle est là. Il y en a une, une profondeur qu'on ne connait pas mais que j'ai eu la sensation de comprendre, sans pouvoir la retransmettre. C'est ça qui fait véritablement la force du récit de Conrad. Au final, qu'en tirer ? Ce qu'on veut. Récit sur la folie, sur l'homme, sur la stupidité, sur la violence, sur le côté sauvage, sur l'inconnu, sur les peurs ? Sur tout ça, sur rien ? A vous de choisir.

Ouah, ce récit m'a tout bonnement captivé. Malgré son écriture, une force dans le récit qui m'a plongé littéralement dans cette jungle et dans ce fleuve qu'on remonte sans savoir pourquoi. L'histoire est obscure, c'est très sombre, mais elle est excellente. Je ne peux que vous recommander sa lecture, qui vous plongera, j'espère, dans ces ténèbres. Et qui vous en fait ressortir différent de ce qu'on était avant. C'est ce qui m'est arrivé, c'est tout ce que je peux vous souhaiter.

(Chronique n°181)

 

dimanche 11 mai 2014

Gatsby le magnifique (Francis Scott Fitzgerald)

Le roman étant très court, je me suis décidé à le lire très vite, puisque si peu de pages ne dérangent pas entre deux autres lectures. Et puis je lis comme je veux quoi. Enfin bref, j'avais envie de lire ce petit livre tellement connu, et de savoir si oui ou non Gastby le magnifique était un livre qui méritait un tel engouement, si longtemps après sa sortie. Déjà, je dois dire que l'ensemble se lit très vite.


Résumé en trois mots : Jet-set, New-York et Amour

Le fameux Gastby, faisant partie de cette élite de la jet-set. Un roman très court prenant place dans le New-York des années folles, dans cette entre-deux guerres, où la jeunesse dorée s'offre des parenthèses luxueuses et se fait tranquillement ses fêtes chaque soir. Où les hommes et les femmes entretiennent des nouveaux rapports. Et où Gatsby joue son rôle.

Le récit est assez étrange, sans que je n'arrive à dire ce qui en est finalement l'objet. Certes, le personnage de Gastby est au centre, mais je ne sais pas ce qui en ressort vraiment. La fascination du héros pour ce personnage ? Le face-à-face entre la réalité et les rêves ? La vision d'une jeunesse qui change ? Je ne sais pas trop. C'est le principal défaut que j'impute à ce livre : je ne sais pas trop ce qu'il a voulu me dire, et ça m'embête un peu.

En revanche, tout le reste est bon. Aussi bien le style d'écriture, la mise en forme que l'histoire et son déroulement. Le début ne laisse pas présager la suite, et j'ai suivi avec un grand plaisir la succession des histoires de ces jeunes hommes et ces jeunes femmes qui se croisent et s'entrecroisent dans la grande pomme. Le récit prend des airs différents au fur et à mesure, et la fin m'a laissé songeur. Le pari serait donc réussi ? J'aurais tendance à dire oui. En soi, c'est un bon livre, voir même un excellent.

C'est bête, ce genre de lecture me plait beaucoup sauf quand j'ai l'impression d'être passé à côté du message. Ce fut le cas avec Gastby le magnifique, une lecture plaisante et très rapide d'un bon livre, mais que je n'ai pas compris. C'est frustrant, d'autant que le récit est riche en nombreuses choses. Je le relirai peut-être, dans quelques temps, et je trouverais alors ce que je dois y trouver, et je pourrais alors refermer ce livre l'esprit en paix. En attendant, Gastby trotte encore dans mon esprit.

(Chronique n°180)



vendredi 9 mai 2014

La fille automate (Paolo Bacigalupi)

Bon, avec Sur la route, c'est une des lectures qui m'a pris le plus de temps, en comptant sur un an. Au minimum, deux semaines pour arriver au bout. C'est vous dire à quel point c'est long. J'ai eu le temps de lire sept livres entre, et je m'ennuyais tellement que j'en fut réduit au stade de un chapitre par jour (et je ne sais vraiment pas comment font les gens pour lire à ce rythme ! C'est d'un fatiguant !). Alors, allons-y pour une chronique qui sera, je vous avertis, assassine.


Résumé en trois mots : Thaïlande, Gênes et Guerre

Pour commencer en douceur, allons-y par les bons points. Parce qu'il y en a. D'abord, l'action se situe dans un pays asiatique, la Thaïlande, et dans pas mal d'années (au moins une bonne centaine). C'est une anticipation sympathique, donc. Et c'est vrai qu'on est dépaysé. Ensuite, il y a une pléiade de bonnes idées dans le roman. Et puis, il faut avouer que les différents points de vues sont sympathiques, même si ce n'est pas du tout bien exploité, à mon gout. Enfin ... Euh, j'aime bien l'idée des cheshirs. Le reste .... Même niveau politique ça reste faible même si c'est sympathique de ne pas faire du manichéen primaire.

Passons au reste : critique assassine. Désolé au fans, mais je dois bien dire que c'est un livre qui ne mérite  pas ses prix selon moi. Les raisons, les voila.
Déjà, et c'est une constatation générale, le roman est long. Mais long ! Et poussif ... En fait, il faut 400 pages (oui, je les ai compté) avant qu'il ne se passe quelque chose. Au début, ce sont 400 pages qui nous font naviguer entre les différents protagonistes et qui ne font que mettre en place la situation. Et quand 2/3 du roman passent sans faire avancer le schmilblick, je suis désolé, ça me fait chier.
Ensuite, les personnages sont sympathiques pour certains d'entre eux, mais je dois dire que la moitié me semblent totalement inintéressant. Quand il leur arrivait des crasses, je m'en foutais. Ils seraient mort au milieu, je m'en serais désintéressé. Même Emiko, la fille automate qui est intéressante sous certain aspect, ne m'a pas du tout intéressé. Lorsqu'enfin elle prend de l'épaisseur, c'est à la fin. Je pensais qu'on aurait le droit à du développement, et non. Elle disparait quasiment et on la retrouve un peu à la fin. Point.
Ensuite, le fait qu'on se promène entre point de vue sans qu'il n'y ai de grand changement. Certes, chacun a sa façon de voir les choses, mais rien de plus ne change. Pas d'autre style, d'autre façon d'être ... C'est plat en fait.
Enfin, pour faire court, la fin. L'auteur nous pond enfin quelque chose de rythmé vers la fin, ça s'accélère et .... Rien. Rien !!! Il nous fait une fin puis un twist finale et conclut en .... 6 pages. Merde, le roman fait 600 pages de mise en situation, il aurait pu nous faire une vingtaine de pages pour un final correct ! Et c'est trop brutal, rien n'est résolu. Une fin ouverte, oui, une fin baclée, non. Surtout quand c'est aussi long à venir. La seule idée que j'ai eu à la fin : Ok, tout ça pour ça. J'ai vraiment eu la sensation de ne pas avoir retiré la moindre chose de ma lecture.

Certes, il y a des pistes intéressantes sur les automates et la haine qu'ils déclenchent chez les humains, mais c'est largement en-dessous de ce que pondent des auteurs comme Asimov dans ses récits sur les robots. Je lis des critiques qui parlent d'ambiance, mais lisez Enigma, l'auteur vous pose une ambiance en deux phrases. Là il vous met 400 pages à poser la situation et l'ambiance du monde. Par rapport à d'autres romans de science-fiction que j'ai lu, il perd trop de temps à tout expliquer. Il faut faire plus finement ! Ca ne vaut pas ce que j'ai lu avec Frank Herbert ou Philipe K. Dick. Sans parler du fait que ce n'est pas prenant. Je n'étais pas dedans, ça trainait, je n'avançais pas !

En résumé, pour moi, un livre poussif et lent, qui ne mérite pas son statut. Ce n'est pas prenant et les bonnes idées sont trop diluées dans la masse des détails qui vous encombrent. La fin est bâclée pour moi, et les sujets sont traités de manière superficielle. L'idée des gènes et de la trans-génétique est intéressante, mais mal exploité. Le roman est long, les personnages inintéressants. En plus, je n'ai pas réussi à rentrer dans l'ambiance. Voir dans le livre en général. Passez votre chemin, pour moi ce n'est tout simplement pas un bon livre de science-fiction. 

(Chronique n°179)

mercredi 7 mai 2014

El guanaco (Fransisco Coloane)

Pfouh ! Enfin parvenu au bout de ce livre pourtant très court, mais j'ai tout de même du mettre trois jours à venir à bout de cette crêpe. J'espère que le Clavel que j'ai commencé se finira plus vite, parce que là c'est du rythme tortue. Alors quel est mon verdict là-dessus ?


Résumé en trois mots : Patagonie, Indiens et Or

Le roman, même si je n'ai que peu le sentiment que le terme soit approprié, nous raconte diverses vies, diverses anecdotes sur un morceau de terre au sud du Chili, non loin de la Patagonie, près du Cap Horne, le cap le plus dangereux du monde.
Disons le tout net, sans que je puisse dire que je n'ai pas aimé, ce roman ne m'a pas le moins du monde intéressé. Il ne se passe rien, c'est les tranches de vies de personnages (que je confondais aux deuxième chapitre) et des histoires racontées dans tout les sens, à tel point que je perdais le fil durant ma lecture et que je me demandais ce que je lisais comme histoire. Avec l'histoire des protagonistes (qu'ils racontent souvent), les différentes histoires de personnages ayant évolués dans ces lieux et enfin ce qui arrive aux protagonistes dans le livre, tout se mélange et je n'ai au final pas eu l'impression d'avoir compris la moitié de ce qui était raconté.

Le style n'est pas mauvais et l'on sent l'amour de l'auteur pour ce lieu, pas forcément le plus clément, mais je n'ai absolument pas accroché au récit, décousu dans tout les sens et qui m'a semblé à un moment sans fond. Je n'ai pas eu l'impression de lire une histoire, je ne suis quasiment jamais rentré dedans et je devais m'arrêter régulièrement pour relire des passages qui me semblent encore maintenant obscur. Les différentes histoires se mêlent sans qu'on sache jamais dans laquelle on est, et au bout d'un moment ça devient juste fatiguant.

Pour une première, c'est un peu raté. Le livre ne m'a pas intéressé plus que ça, alors que je n'ai aucun apriori au sujet de l'auteur, et que le style ne m'a pas semblé mauvais. Mais c'était vraiment difficile à lire et je n'ai pas retenu la moitié. Pour moi, c'est un livre que je ne conseillerai pas du tout, mais je vais tout de même tester le deuxième livre de l'auteur qui est à ma disposition, pour voir ce qu'il en ressort au final. Verdict dès cette lecture.

(Chronique n°178)

lundi 5 mai 2014

Lolita (Vladimir Nabokov)

Depuis le temps que j'en entendais parler, après la semi-déception du film de Kubrick (qui ne fait clairement pas le poids face aux autres chef-d’œuvre du maitre) et après avoir relu une BD dans laquelle le personnage principal lisait ce livre, j'ai craqué, je me suis payé ce livre et je me suis attaqué à ses 500 pages d'écriture caustique et dérangeante. Un roman à scandale, qui fit couler beaucoup d'encre et en fait sans doute encore couler, un roman légendaire et porté deux fois à l'écran, un roman qui a donné naissance à un nouveau terme, ces Lolitas qui sont aujourd'hui dans nos vies, devant les collèges ou les lycées. Bref, un roman qu'il me fallait enfin lire un jour pour voir ce qui se cache derrière tant de mystères. Qu'en est-il au final de ce roman ?


Résumé en trois mots : Sexualité, Fantasme et Jeunesse

L'histoire est tellement connue que j'hésite à vous la noter sans me risquer à vous prendre pour des ignorants. Qui ne connait pas cette histoire d'amour passionnelle que vécue Humbert Humbert pour la jeune Lolita, fille de sa logeuse, une fillette de douze ans au sex-appeal débordant et aux mœurs douteuses ? Qui peut prétendre ne jamais avoir entendu parler du scandale de cette confession d'un authentique pédophile qui s'explique sur sa sexualité et son assouvissement ?
Bref, sans m'étendre outre mesure dessus, je me contenterais de parler du reste, c'est à dire à la fois les personnages, l'ambiance, le style d'écriture, le rythme, le fond et le contenu.
Tout le reste, est génial. En fait, en le lisant, j'ai progressivement compris ce qui a fait tellement scandale,avec une deuxième partie qui devient progressivement plus trash. En soi, c'est pas tellement décrit, mais toutes les implications qu'entrainent ce qui est noté suffisent à dégoutter. Et pourtant, a contrario de ce qui est écrit par le personnage principal, je n'ai pas réussi à le concevoir comme un pervers dérangé et immonde, mais simplement comme un pauvre gars qui a ruiné sa vie et manqué de faire pareil avec celle de Lolita.
En fait, ce qui est le plus dérangeant, c'est le fait de plonger jusqu'au tréfonds de l'âme du personnage avec ce point de vue unique qui nous suit tout au long du roman. Pas un moment d'échappatoire, pas un instant de répit, toujours le même point de vue et les pensées de ce personnage qui nous repousse ou nous fait pitié. Ou les deux. La sensation de malaise est aussi forte, puisque beaucoup de choses sont nettement suggérées mais pas clairement dites, laissant planer un doute malsain. Notamment sur le comportement de Lolita, finalement pas si pure que ça.

Un excellent livre, que j'ai adoré lire bien que je l'ai trouvé dérangeant moi aussi, mais je comprend toute sa portée et sa réputation. Ce n'est pas un livre qu'on lit pour se détendre, mais c'est incontestablement un grand roman, du genre qui fait parler de lui encore longtemps après sa sortie et qui continue d'être dérangeant. J'ai adoré la lecture, longue et parfois difficile (plus par malaise que pour le reste) mais qui m'a vraiment beaucoup intéressé. Si vous aimez vous plongez dans les turpitudes et les tourments de l'âme humaine, n'hésitez pas un instant et allez lire ce livre-ci. Mais ayez connaissance du terrain où vous mettrez les pieds. Toute lecture n'est pas accessible à tout le monde.

(Chronique n°177)

samedi 3 mai 2014

La grammaire est une chanson douce (Erik Orsenna)

Un petit livre très court que j'ai lu sur les conseils d'une amie, je ne sais plus pourquoi. Bref, je me suis laissé tenté (je devrais plus ....) et je l'ai acheté, lu et maintenant, commentaire. Déjà, j'avoue que c'est agréable d'avoir un livre qui est bien édité. Bien agréable, page épaisse, couverture aussi, souple .... Ah, la joie des belles impressions. Pour ce qui est de l'intérieur, c'est bien différent de ce à quoi je m'attendais . Verdict !


Résumé en trois mots : Mots, Langue et Grammaire

J'avoue, le livre à réussi à m'intéresser (bon, je l'étais déjà) à la grammaire et aux mots. Car oui, nous avons la chance de parler (ou tout au moins de lire, puisque vous n'avez pas besoin de savoir parler pour lire ceci) le français, langue ô combien riche et complexe, possédant un charme fou et un attrait indéniable puisqu'elle est à la fois si compliquée et si belle. Oui, je suis chauvin de langue, et je l'affirme haut et fort. Quelle belle langue que la notre ! (regardez simplement le nombre de jeu de mots qu'on peut faire, c'est merveilleux).
Mais je m'égare un tantinet. Pour en revenir au livre, il est très court, bien rempli et avec des illustrations, ce qui fait que la lecture est ultra-rapide. Mais le livre est assez dense tout de même. Et c'est un livre qui invite à aimer le français ! Le seul problème, c'est que je l'aimais déjà beaucoup avant ...

En fait ce livre, plus pour les jeunes (quoique pouvant être extrèmement instructif aux adultes aussi) est avant tout un livre qui invite à réfléchir à cette langue, à cette grammaire et à toute sa beauté. Une façon poétique et belle de ré-envisager la langue française, avec tout ses défauts qui font, tel les diamants, son charme et son éclat. L'histoire est en soi banale et peu intéressante, c'est plus l'intérêt de tout ce qui va graviter autour, dans une absurdité sympathique, avec cet univers simple et calme, qui repose les bases de ce langage que l'on utilise tout les jours et peut-être mal. Peut-être pouvons nous ici revoir à nouveau notre façon de parler, de penser même les mots et la langue, d'en retirer tout le suc et le nectar, d'en voir tout l'intérêt et le sens. Une langue aussi belle que celle que nous avons la chance de manier se doit d'être revue à nouveau dans toute sa splendeur.

En fait, bien que je ne l'ai pas précisément dit, le livre en soi ne m'a pas marqué plus que ça, mais il m'a remis en tête tout cet attrait que j'ai pour la langue et ses jeux, ses tournures, ses façons de faire. La langue française, il faut la décortiquer pour en voir toute la beauté. Et en soi, ce livre nous invite à le faire si on ne l'a pas déjà fait. Pour cela, je vous invite à le lire, passer un petit moment avec les mots pour essayer de s'en rappeler le sens, comme si l'on redécouvrait le langage que l'on parle tout les jours. Une saine lecture qui nous invite à revoir notre façon de parler, non pas dans un souci de langage châtié, mais de beau langage. La nuance est énorme.

(Chronique n°176)

jeudi 1 mai 2014

Le pistolero (Stephen King)

J'avoue déroger un poil à ma règle en postant cet article, puisqu'il s'agit du premier volume d'une série et que je n'ai pas tout lu pour pouvoir vous en faire le commentaire complet. Enfin, je n'ai pas tout relu, puisque j'ai déjà lu l'ensemble de la saga il y a plusieurs années de cela. La raison de cette chronique, c'est à la fois de vous parler de ce livre, mais aussi de vous introduire à cet univers et vous donner envie de lire la saga, que je m'achèterai quand j'aurais gagné au loto ! (je ne vois plus que ça pour espérer compléter ma bibliothèque). Bref, voici mes impressions sur Le pistolero, quelques années après une première lecture de ce volume initiateur d'une des sagas les plus mémorables de l'auteur américain tellement connu (et que j'aime vraiment beaucoup).


Résumé en trois mots : Western, Cow-boy et Quête

Là, vous avez l'ambiance, le personnage et l'histoire (wouh, ça c'est du résumé !). En effet, ce premier livre est assez court, et se résume facilement, bien qu'il contienne en germe, sans qu'on puisse le deviner, une bonne partie de la suite du cycle de La tour sombre. C'est en effet une introduction à tout le récit, celle où se met en place une bonne partie de ce qui sera plus tard le développement, aussi bien niveau personnages que intrigue et complexité du monde.
L'histoire commence, en somme, celle de Roland et de l'homme en noir, le premier traquant le second, ou le second se laissant poursuivre par le premier. Et ensemble, ils traversent un monde désolé, en perdition, qui s'étiole et se déforme dans tout les sens, et le pistolero reste l'unique centre serein. Même s'il tire vite et bien.

Ce qui est passionnant dans ce livre, c'est l'envoutement progressif qui nait, entre le héros charismatique et un peu sombre (un vrai Clint Eastwood), l'intrigue qui se dessine petit à petit, les relations entre personnages, le passé du héros qui s'esquisse brièvement et qui recèle en lui beaucoup de choses. Bref, tout est déjà installé pour une saga époustouflante (qui l'est, d'ailleurs). Ce premier livre se dévore et nous installe tout pour qu'on ne puisse plus lâcher. Encore une fois Stephen King démontre de son talent à happer le lecteur.

Ce tome, introductif à l'univers de La tour sombre, qui installe toute les pièces qui seront ensuite développés, est un must en la matière d'ouverture. Prenant, intéressant, attisant la curiosité, il nous plonge dans l'entre-deux monde, dans cet espace déformé qui n'est ni de la fantasy, ni du fantastique, ni de la SF. Un univers unique pour l'installation d'une histoire tout aussi unique, qui installe son ambiance et son style. Un premier tome qui donne envie de se ruer sur les suivants, alors profitez-en, vous qui pouvez lire la suite tout de suite.

(Chronique n°175)