lundi 12 novembre 2018

(Faust) Eric (Terry Pratchett)

Neuvième -et sans doute plus petit- livre des annales du disque-monde ! Ce fut sans conteste la lecture la plus rapide que j'eus des annales, et je l'ai enchainé avec celle de Pyramides (oui, je lis dans le désordre) avant de poursuivre avec les différentes aventures du Guet de la ville d'Ankh-Morpork. Et j'ai enfin lu le roman faisant la clé de passage entre Sourcellerie et Les tribulations d'un mage en Aurient, tout en découvrant une nouvelle version du mythe de Faust, avouez que ce n'est pas rien !


Résumé en trois mots : Démons, Voyage et Magie

Je pense que je ne vais pas me cacher, pour l'instant, le cycle des livres de Rincevent dans les annales est de loin celui que j'aime le moins. Les tomes sont globalement moyens dans la série, et je n'ai pas encore trouvé cette perle rare qui me fera apprécier ce cycle autant que j'aime celui des sorcières ou du Guet. C'est notamment du au fait que Rincevent, tout amusant qu'il soit, n'est pas comparable aux personnages de La Mort, de Mémé Ciredutemps ou de Samuel Videmaire.

Et ce tome ne fait pas exception pour l'instant. Entre autres choses, je trouvais que le tome est très court par rapport aux autres, ce qui ne permet pas de développer une histoire véritablement conséquente, et qu'il ne prenait pas le temps de vraiment développer chaque point. L'idée de base est très amusante, mais je ne trouvais pas que ce soit vraiment viable niveau humour. Certes, on trouve toujours les petites phrases d'humour que Terry Pratchett sait dissimuler partout, la caricature de l'enfer de Dante et de diverses autres choses (notamment la guerre de Troie ou les Aztèques), mais le tout sans grand originalité. C'est comme de lire quelque chose de moins poussé par rapport aux autres  tomes, moins de cette pique fabuleuse que Pratchett savait insuffler dans les différents livres. J'ai bien aimé la façon dont est dénoncé l'administration et l'horreur de ces bureaux, ces déclarations en plusieurs exemplaires, mais le manque de développement est plutôt contre-productif.

Le principal problème du livre, c'est qu'il n'a rien de notable. J'ai souri, peut-être rigolé, mais je n'ai rien tiré de ma lecture, restant au final sur ma faim. Je l'ai lu, mais je n'en conserve que peu de souvenirs et il est rentré dans mes étagères sans que je ne sois sur d'y revenir un jour. C'est un peu le tome qui m'aurait laissé tomber la série de Rincevent, si je n'avais pas déjà lu le tome suivant (Les tribulations d'un mage en Aurient), qui relève bien le niveau.

Je suis sans doute très critique, trop sévère et peu objectif sur ce tome, mais j'avoue que ça m'embête de l'avoir lu dans le cadre des Annales du Disque-Monde, parce que cette saga m'avait tellement plus que je suis déçu quand je lis des tomes de moins bonne qualité comme celui-ci. C'est un peu fade, sans grande conséquence, facilement oubliable. Comme un creux dans l'inspiration de Terry Pratchett, et je suis sorti de ma lecture en n'y pensant déjà plus. Un livre qu'on peut sauter très facilement, donc, et qui ne restera pas dans les annales des annales. Passez rapidement aux autres tomes, bien plus intéressant à mon sens !

Plateforme (Michel Houellebecq)

J'ai décidé récemment de lire du Houellebecq, surtout suite au débat autour de son dernier livre, Soumission, qui m'intéresse et que je souhaiterai découvrir un jour. Mais en attendant j'ai du me rabattre sur ce livre que j'ai déniché dans les bacs d'occasion. Et je me suis laissé à le lire principalement parce que je le voyais sur le sommet de la pile et que je voulais découvrir cet auteur controversé dont on entend tout et le contraire. Et j'ai effectivement beaucoup de questions qui me restent au final. Parce que je ne suis pas certain de ce qu'il faut tirer de ce livre.


Résumé en trois mots : Tourisme, Sexe et Thaïlande

Ce livre est dérangeant, mais en même temps je le trouve assez long. C'est surtout parce que le personnage principal n'est pas attachant, même s'il en a bien conscience. Et également parce qu'il ne se passe pas grand chose, même si je comprend bien tout l'intérêt du roman. Mais vers le milieu du livre, une période plutôt longue défile durant laquelle il y a uniquement une mise en place du dernier acte. C'est dommage, parce que j'avais la sensation d'une retombée d'effet, après un début plutôt très bon et que je trouvais intéressant.

En dehors de ces considérations, j'ai beaucoup apprécié ma lecture, même si je ne sais que trop en penser. Certes, plusieurs considérations sur l'islam faites au sein du livre m'ont laissés perplexe, mais je n'ai pas vraiment d'avis tranché sur la question d'une islamophobie latente dans l’œuvre. Certaines considérations, bien que peu flatteuse, sont malheureusement le triste reflet de la réalité. Sans compter que dans la façon de l'apporter au livre, Houellebecq ne se démarque jamais clairement pour une position ou pour une autre. Alors qu'en tirer ? Ce qu'on veut, dirais-je, et je ne veux pas chercher la petite bête, je prendrais simplement ce que j'y ai trouvé pour me faire mon propre avis.
D'autre part, le livre fait une belle part au sexe, dans plusieurs cadre : les protagonistes le vivent, en parlent, le font et débattent dessus. Entre tourisme sexuel, libération des mœurs, vie sexuelle de couple et considération sur la sexualité de société, c'est un tableau assez curieux mais complet qui est dressé. Tableau avec lequel je ne me trouve pas en accord, mais qui est une représentation très intéressante, orientée et peu optimiste sur notre société. Je crois que le meilleur moment est lorsque l'un des personnages principaux déclare : "notre société ne marche pas. Et en plus, on l'exporte."

Ce livre est dérangeant dans son ton. C'est très critique envers la société, et en même temps cette critique n'est pas si acide, elle est simplement très réaliste de l'univers dans lequel nous vivons. L'industrie du loisir et du tourisme est foutrement glauque, c'est un fait, mais il est des choses qui doivent parfois être envoyée à nouveau en pleine gueule. Et en même temps, c'est quelque chose que j sais ne pas soutenir, ne pas vouloir. En tant que tel, ça redonne foi dans certaines de mes valeurs, et ça conforte certaines de mes idées. Notamment autour du tourisme sexuel, qui est bien présent dans nos vies, qu'on le veuille ou non.

Un livre étrange mais qui m'a plu, quoique je ne sais quoi en penser au final, mais je sais ce que j'en ai tiré, et c'est le plus important à mes yeux. J'ai apprécié certains points de vues émis dans le livre, je n'étais pas d'accord avec tout. Mais c'est appréciable d'avoir un roman dans ce style qui remue certains points sombre de notre temps. J'ai surtout découvert Houellebecq et ça m'a encouragé à continuer sur ma lancée, je crois que l'auteur a quelque chose de positif à dégager, et je vais tenter de continuer sur ma lancée. Je pense que ça va me plaire, quoiqu'on en pense. C'est toujours un plaisir de découvrir ce genre de choses.