samedi 20 avril 2013

Dead Zone (Stephen King)


Pour la petite anecdote sans aucune importance, il arrive parfois (mais vraiment très rarement) que des erreurs se glissent dans un endroit très voyant d'un livre : la couverture, le dos, ou la page de garde. C'est très rare, mais ça arrive. Et ici, nous avons le plus bel exemple d'erreur grossière. En effet, le résumé à l'arrière est faux, et grossièrement faux. Il présente Greg Stillson comme un maniaque, adorateur d'Hitler et autres maniaques de l'extermination. Ce qui est en fait faux d'un bout à l'autre du roman, mais les correcteurs n'ont pas percuté. C'est vraiment vachement troublant comme erreur lorsqu'on relit le récit pour la vingtième fois. Et pareil, le fait qu'il prévoit les catastrophes seulement, c'est faux. Il est voyant de beaucoup de choses, pas que les catastrophes. Mais là encore, c'est une erreur grossière qui a été faite avec la traduction et qui n'a pas été corrigée dans toutes les éditions suivantes. Ça la fout quand même mal pour l'éditeur de foirer le résumé de son livre .... Peut-être un traducteur qui s'endort sur son clavier la veille à 3 h du matin et tape le résumé de mémoire fatigué et à l'arrache .... Que de mystère !
Mais en tout cas, le résumé ne nous fait pas manquer l'essentiel, le cœur du bouquin, qui est lui toujours aussi bon, normal, c'est de l'excellent de Stephen King ! En avant pour la zone morte de SK : Dead Zone !


Résumé en trois mots : Prémonitions, Folie et Devoir

Encore une fois, comme pour Le fléau, Stephen King nous gratifie d'une version de Dieu particulière. A savoir, Dieu est un connard omnipotent qui donne des dons dans des buts et martyrise ses agents dans le monde (grossièrement vous avez le topo). Je n'aimerai pas que ce Dieu existe, croyez-moi. En même temps si le monde de Stephen King devait exister .... Enfin bref, le personnage de Johnny va se présenter sous un jour très particulier : exit le beau mec bien membré. Bienvenue au gars qui ne sait pas courir, aux articulations raides et qui est faible (et oui, 5 ans de coma et tout est atrophié !). Bienvenue également aux prémonitions qui sont très curieuses, et qui ne viennent pas comme on le souhaiterait ....
En fait, le récit fait preuve d'une sacrée maturité dans le propos, avec une quête et un personnage maudit, mais aussi une trame très noire qui va se poursuivre dans tout le roman. Une sorte de fatalité s'installe dans le roman et le personne principal en est la victime toute désignée. Il va morfler en terme de social avec les autres. C'est presque cruel, mais Stephen King m'a habitué à ses personnages qui morflent tout les chapitres, alors l'un dans l'autre ce n'est pas surprenant (c'est encore pire que G. R. R. Martin parce qu'a la fin ils sont parfois pire que mort). Mais quand même, c'est cruel. Et pas gratuit en plus, c'est peut-être pire.

Tout le roman est basé avant tout sur du suspense mais vous trouverez de la philosophie à petite dose et de la réflexion qui est mené sur les dons que nous possédons. Et une petite également sur la société actuelle (notamment américaine évidemment mais je vous garantis qu'elle fait assez bien écho dans nos contrées de France et de Navarre également). Celle ci se porte notamment sur les hommes politiques, mais je vous laisse apprécier ses propos.

Mais le gros, le très gros point fort de tout l'ensemble de l'ouvrage, c'est son suspense et sa noirceur. Il va vous tenir en haleine pendant un bon moment, c'est sur, mais en plus il est vraiment bien noir. Ça dégouline presque. En fait, l'ouvrage dans son ensemble est teinté de pessimisme jusqu'au bout. J'ai trouvé que l'ensemble est vraiment dans une veine de polar noir fantastique.

Stephen King signe ici un roman tout ce qu'il y a de plus excellent. L'intrigue est génial, les personnages charismatiques et la noirceur dégouline. Nous aurons le droit à un peu de réflexion d'ensemble qui ne fait pas de mal non plus et le tout se dévore à une vitesse éblouissante vu le suspense qui s'installe dans toutes les parties du roman. Lorsqu'on a fini de lire, la noirceur reste encore dans nos esprits, et la réflexion ne manquera pas de vous frapper aussi. C'est un roman époustouflant, qui à de quoi glacer le sang aussi dans plus d'un passage et qui vous tiendra en haleine jusqu'à la dernière page. Un grand roman, à lire.

(Chronique n°43)

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