vendredi 29 novembre 2013

Les âmes grises (Philippe Claudel)


Un tout petit livre pour lequel je me suis laissé tenter par ce petit livre à l'aspect fort charmant et aux prix engageants (je parle des prix littéraires), et surtout peu de pages, alors que je n'étais pas motivé à en commencer un gros (j'en ai déjà deux en routes donc ...). Et puis, je n'avais aucun apriori sur cet ouvrage, ce qui m'a donné l'idée de me lancer dedans, pour une découverte totale.


Résumé en trois mots : meurtre, personnages et enquête


Disons le tout net, j'ai eu du mal à trouver ce livre intéressant. Pas forcément à le lire, mais à le trouver intéressant. Pourquoi ? En fait il y a de nombreuses raisons, autant personnelles que objectives (enfin, autant que je puisse l'être).
Déjà, pour commencer, la structure du récit est déconstruite. En soi, ça ne pose pas de problème, c'est une façon de traiter le récit qui me convient d'ailleurs très souvent du moment que ce n'est pas mal fait. Et là, malheureusement, c'est pas la meilleure façon de faire. En fait l'auteur nous précise sans cesse des choses autour de la trame principale, soit dans le passé antérieur soit dans le futur, mais sans vraiment nous donner des indications et en changeant quasiment tout le temps de chapitres. C'est bien comme idée, mais je trouve qu'on se brouille trop vite, notamment au début du roman. La fin est plus simple, quand on connait les grandes lignes, mais avant ça il faut vraiment se repositionner tout le temps dans l'échelle du temps et c'est assez pesant je trouve.
Ensuite, l'auteur fait intervenir des personnages qui parlent de ce qu'ils ont vécus/vus/entendus, et là encore c'est assez lourd comme style, puisque chaque fois la description bouffe je ne sais combien de pages avant que l'on rentre dans le vif du sujet. Ce n'est pas inintéressant, mais les personnages parlant ne sont que peu intéressants dans la suite du livre, rendant les présentations anecdotique.
Ensuite la façon de nous balader entre toutes les trames est bien vue, mais en fait chacune est si mince qu'on s'en préoccupe finalement peu, se contentant des portraits brossés par l'auteur. C'est surtout le cas par rapport à la femme du narrateur, dont je n'avais rien à cirer lorsqu'on en parlait.

Cela dit, l'auteur s'attache à nous présenter des personnages intéressants, le titre du roman expliquant cette façon de voir les choses : des âmes grises, ni noir ni blanches. Elles vont parsemer le roman, personnages sympathique devenant tout à coup moins intéressant, personnage odieux présentant un jour chaleureux. C'est un beau mélange, et la façon dont les personnages se dévoilent est bien faites.
Ensuite la peinture de ces années de guerre et le climat est bien représenté également, entre les blessés du front et les planqués à l'arrière, le travail des femmes et l'évolution de la société, c'est une belle peinture de l'époque à laquelle nous avons droit. Sans parler de tout ce qui nous révolte actuellement et qui avait libre cours en ce temps là.


En clair, le roman n'est pas mauvais et contient quelques bonnes idées et une mise en scène sympathique, mais j'ai franchement trouvé l'ensemble lourd. Ce n'est pas très bien organisé, et les personnages bien que tempérés m'ont semblé très fade. Au final, aucun ne m'est resté, aucun ne m'a semblé d'un quelconque intérêt et l'histoire finale est dispensable. Elle ne m'a pas laissé de souvenirs indélébile, et je ne me rappelle déjà plus grand choses de ses différentes trames. Je trouve que le récit à manqué son but, en voulant à tout prix se conformer à son titre il à manqué son but. Pour ma part, c'est une lecture parfaitement dispensable !

(Chronique n°100)

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