mardi 21 mai 2013

Le voyeur (Brian Freeman)

La couverture fait typiquement
thriller, vous ne trouvez pas ?
Là nous abordons un genre dont je n'ai pas encore beaucoup parlé et qui pourtant est très connu, si ce n'est pas le plus exploité commercialement actuellement, le polar. Je dis qu'il est le plus exploité, mais je dois dire aussi que ce genre contient une flopée d'auteur connu (je ne dirais pas bon, étant donné que je n'en ai pas lu le quart). Si la reine du genre reste Agatha Christie qui a su sublimer les différentes histoires, allant un peu sous tout les angles et annonçant les premiers polars aux détectives qui n'agissent que très peu (Poirot n'est pas taillé pour les courses poursuites), de très nombreux auteurs ont actuellement la côte, il suffit d'aller dans une librairie pour s'en rendre compte.
Cependant, c'est un genre que je lis très peu. Je dois avouer que je suis assez indifférent aux genres, ne m'intéressant que très peu aux différents crimes avec leurs résolutions, les fameuses fausses pistes, les coupables évidents qui n'en sont pas ... Bref, en fin de compte, je trouve souvent que les intrigues se répètent. Du coup, j'ai du mal à en lire. J'ai seulement dévoré quelques Agatha Christie, un ou deux polars autour, mais dans le genre je préfère beaucoup d'autres styles.
Mais ce livre m'a été recommandé par une personne très sympathique, du coup j'ai décidé de le lire tout de même, l'ayant trouvé d'occasion. C'est donc celui-ci que j'ai décidé de vous chroniquer aujourd'hui : Mesdames et Messieurs, Le voyeur de Brian Freeman.




Ce polar, assez gros tout de même (plus de 500 pages) fait intervenir un héros qui est apparemment récurent chez Brian Freeman (si j'ai bien compris), Jonathan Stride, lieutenant de police. Et l'histoire se concentre autour du meurtre de celle qui fut sa future belle-sœur, Laura Starr, sœur de sa première femme, Cindy Starr. Mais le problème, c'est que Laura Starr fut retrouvée assassinée, le visage écrasé à coup de batte de base-ball, un soir du 4 juillet (fête nationale américaine, hein, pour ceux qui auraient oubliés). Le suspect principal ne fut jamais arrêté, ayant quitté la ville, et l'affaire ne fut jamais résolu. Trente ans plus tard, un voyeur recommence à apparaitre, comme lors de cette année 1977, et une journaliste veut rouvrir l'enquête. Mais beaucoup de choses ont disparus ou changés, les gens ont vieillit, et puis Cindy est morte ... Le lieutenant Stride accepte cependant d'aider la journaliste dans son investigation sans trop de bonne volonté. Il se sent coupable : le soir du 4 juillet, il était avec Cindy pendant que sa sœur se faisait assassiner.

Alors, le synopsis de base est assez sympathique, même si je ne comprend pas cet engouement pour les romans qui déterrent des vieilles histoires afin de faire enfin la lumière sur un meurtre (qui séduit aussi le cinéma). Bon, je ne me lancerais pas dans un débat de fond ou de forme, mais l'idée est quand même intéressante. Que devient-elle dans les mains de l'auteur qui a un style assez bon, direct et efficace (ce qu'il faut donc pour un polar). Le gros avantage, c'est qu'il n'y a pas une multiplicité énorme de personnages, ce qui évite de s'embrouiller dans les noms (ce qui m'arrive souvent dans les Agatha Christie) et qui clarifie aussi la situation. Mais qui réduit aussi la liste des suspects. Cela dit, je dois dire que l'ensemble est bien maintenu, avec un sujet qui est finalement caché très longtemps et qui à de quoi surprendre, il faut l'avouer, les romans en traitant étant rare. Je ne le dévoile pas, pour ne pas spoiler évidemment, mais c'est assez surprenant et j'ai bien aimé cette idée. Ca fait plaisir d'avoir une surprise comme ça. Ensuite, je dois dire que les personnages ne sont pas spécialement attachant, souvent très peu profond. C'est un peu stéréotypé, notamment le héros, mais aussi quelques personnages autour. Là encore, le style d'écriture rattrape assez ça en ne lassant pas.

L'intrigue connait de multiples rebondissements, comme souvent dans un polar, et l'ensemble devient du coup assez prévisible. Et c'est justement ce qui m'a embêté le plus avec ce roman. La surprise manque beaucoup. Un retournement sur deux est visible, et j'ai su la fin 140 pages avant qu'elle n'arrive. Sur le coup, c'est très frustrant de lire en sachant déjà le coupable et en comprenant les motivations tout au long de l'écriture. Du coup, la fin du roman m'a été assez pénible. Je dois dire que le ressenti général en prend tout de même un coup (1/3 des pages en sachant la fin d'un polar, c'est long). C'est le gros défaut que j'impute au roman : il est très prévisible. Et pour un polar, ça la fout mal.

En fin de compte, on retiendra du roman qu'il apporte une bonne idée de sujet, avec une grosse surprise dessus, et une écriture efficace dans le genre. Par contre, il faut aussi noter des ficelles classiques qu'on prévoit à force, des personnage sans grandes surprises et une fin qui se voit arriver de loin si l'on réfléchit un poil (et qu'on est habitué au polar). Du coup, je ne sais pas trop si l'achat est recommandé, puisque vous risquez aussi d'avoir une fin qui vous décevra. Mais pour le reste, c'est plutôt pas mal, efficace sans renouveler le genre. Si vous êtes adeptes des polars et que vous lisez occasionnellement, il peut être un bon choix. Pour les autres, je pense qu'on peut passer outre sans difficulté.

(Chronique n°45)

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