lundi 19 mai 2014

L'étoile et le fouet (Frank Herbert)

Mon dieu. C'est le premier Frank Herbert que je lis, mais là j'avoue que je suis impressionné. Presque trop d'ailleurs. Si le cycle de Dune est aussi difficile à aborder, je pense que je ne pourrais pas le lire jusqu'au bout. Vraiment, c'est un truc que je n'avais jamais vu. En un sens, ça me rappelle ce qu'avait fait Dick dans ses livres. Je vais vous expliquer tout cela, mais en tout cas ça dépote, c'est certain. Vraiment, impressionnant.


Résumé en trois mots : Communication, Énergie et Sentiments

Je dois bien avouer que j'ai été impressionné par bien des aspects de ce livre, par ailleurs assez court. En fait, je ressent derrière l'écriture un univers très riche qu'on ne fait que effleurer. C'est d'ailleurs plus ou moins un des problème du livre. En effet, rien n'est clairement expliqué dans le livre. L'univers présenté est complexe, ne serait-ce qu'entre les différentes espèces Xenos présentées, et c'est difficile de comprendre les interactions, les possibilités et les structures sociales, sans parler du rôle de chaque race. C'est progressivement dévoilé dans le livre, mais entre ça et les différents noms compliqués, il faut bien s'accrocher pour arriver jusqu'au bout.

Le tout est agrémenté d'une histoire assez remarquable, qui prend pour base un monde dans lequel une sorte de téléportation à été trouvée. Ce système repose sur des créatures, les Calibans, qui peuvent manipuler les tunnels éponymes. Cette façon de faire n'a jamais été comprise, et un co-sentien (si j'ai bien compris, les races extraterrestres sont classés selon qu'elle peuvent ou non ressentir des émotions mais je n'en suis absolument pas sur) exceptionnellement doué va se retrouver dans une discussion avec la dernière Calibane en vie, les autres ayant disparus dans des accidents spectaculaires et violents.

Ce qui est donc difficile à appréhender pour cause d'une trame de fond riche et peu expliquée, s'étoffe encore dans les dialogues. En effet, les discussions vont être particulièrement difficile, puisque les espèces se comprennent très mal entre elles, du à leurs différences de perceptions, voir même à la difficulté d'appréhender un langage. Cette difficulté supplémentaire fait que nous abordons un livre très complexe à lire, difficile d'abord et demandant réflexion.

Mais c'est aussi un livre génial. En effet, Frank Herbert aborde plusieurs sujets dedans, outre la divinité, le pouvoir, la communication surtout, il nous plonge dans différentes réflexions qui peuvent se retrouver à notre simple échelle. Finalement, n'avons nous pas nous aussi ces difficultés de communications entre différents être vivants ? Ici, l'échelle est beaucoup plus vaste, et nous abordons le cœur même du sens des mots. Essayez d'expliquer à une espèce consciente mais ne vivant pas sur le même plan d'existence que nous le sens du mot "manger" lorsqu'elle n'a pas de substance physique. Bref, Frank Herbert balaye en un court passage beaucoup de thématique. Mais il prend aussi en compte le principe de sentiments et semble indiquer qu'il s'agit là de l'unique chose rattachant les co-sentient entre eux. Seul l'expression et le ressentiment de sentiment nous permet de communiquer et de nous comprendre. C'est à la fois beau et très intelligent comme écriture.

Si je devais vous conseiller quelque chose pour ce livre, c'est simplement de vous accrocher et de ne pas vous laisser abattre dès les premières pages. Le livre est vraiment difficile d'accès, il faut rester concentré dessus et ne pas lâcher, mais il révèle un univers dense et une réflexion profonde. Le peu de pages ne se lit pas vite, mais il est sacrément dense, jusqu'au bout d'ailleurs. Je ne peux que vous inviter à le lire, mais soyez préparé. Il vaut mieux commencer par autre chose si vous souhaitez lire de la science-fiction. En tout cas, Frank Herbert commence à m'intéresser maintenant. Je vais commencer, je crois, son cycle de Dune sans trop attendre à présent.

(Chronique n°184)

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