dimanche 1 juin 2014

La vérité avant-dernière (Philippe K. Dick)

Un autre Philippe K. Dick, car je n'ai pas énormément avancé sur la bibliographie de cet auteur cette année. Je me rattrape autant que je peux en lisant quelque uns des livres que j'ai a disposition, avant de passer à trois grosses saga de fantasy. Dès que j'ai fini celles de science-fiction, et ça ne tardera plus. Bref, je me suis plongé dans ce Philippe K. Dick, voulant tester encore un moins connu et réputé avant d'attaquer des grosses pointures (Le maitre du Haut-Château et Ubik notamment). Résultat, un petit livre dévoré en un rien de temps, et une confirmation de certains talents de Philippe K. Dick.


Résumé en trois mots : Guerre, Pouvoir et Vérités

Le roman s'ouvre très bien, se continue de façon surprenante et se conclue d'une manière très ouverte. Je dois reconnaitre à l'auteur que sur trois romans de lu, les trois avaient une fin très ouverte, permettant de se faire ses propres conclusions, tout en apportant une réponse aux questions qui étaient soulevés. Ici encore, le récit se clôt sans s'achever, ou l'inverse.
C'est une histoire qui sent bien les années de peur nucléaire, lorsque la mort semblait vouloir fondre sur les habitants de la Terre sous forme de bombes de plusieurs méga-tonnes. C'est une peur qui nous est un peu passée au-dessus actuellement face aux problèmes environnementaux, mais c'est assez bien fait pour que ce ne soit pas la seule problématique au centre du livre. Je note d'ailleurs aussi les robots, qui, après toutes les lectures de Asimov enchainées, font assez pâle figure.

Mais le reste m'a beaucoup intrigué, avec tout ce qui se déroule progressivement, sans qu'on ne sache véritablement où tout cela va nous mener, oscillant comme d'habitude entre des rêves réalistes et une réalité faussées. C'est un monde qui est toujours entre la vérité et le faux, le faux crée et celui qui est provoqué, celui qui arrive tout seul et celui qui se révèle impossible à détecter. Philippe K. Dick a vraiment une façon de nous faire comprendre comme la perception de notre monde est limité, et sa façon de l'écrire s'en ressent vraiment. Les personnages sont superbes (quoique tous masculins) avec tout ces doutes entre eux, sur eux, sur les autres et sur le monde. Finalement personne ne sait quelle sera la réalité à la fin, pas même le lecteur, et tout est laissé aux interprétations.

Pour mon troisième Philippe K. Dick, j'ai l'impression de confirmer le style et l'ambiance de l'auteur, avec tout ce que j'avais déjà aimé dans les deux autres récits. Celui-ci, sans se hisser au niveau de Le dieu venu du Centaure, reste tout de même dans une honnête moyenne et se hisse au rang de Message de Frolix 8, avec ce côté social des hommes qui se gèrent mal, mais également d'une réalité toujours à la limite du perceptible. Un beau mélange des genres, qui m'a plu et me plait encore. C'est une autre facette de la science-fiction, bien campée et qui nous entraine dans un univers superbe. Je me plongerai avec plaisir dans la suite des histoires de cet auteur, qui commence à faire son chemin dans ma bibliothèque.

(Chronique n°188)

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