mardi 3 juin 2014

Just Kids (Parri Smith)

Perdu dans une librairie à la recherche d'un cadeau d'anniversaire, je suis tombé sur un livre complètement par hasard. Imaginez, vous vous promenez dans la section "Poésie" à la recherche d’Apollinaire et de Prévert lorsque vous voyez le nom d'une artiste que vous avez découvert récemment et dont les musiques vous ont charmés. Evidemment, je tends la main pour vérifier l'ouvrage. Un recueil de poèmes ? Une traduction de ses chansons ? Des inédits ? Nenni, une autobiographie. Là, vous restez un instant pantois en vous demandant quel imbécile est allé ranger ce livre dans la section poésie. Mais, enhardi par votre insatiable curiosité, vous vous décidez à le lire, avec cette couverture curieuse et en même temps attirante. Rentré chez vous, vous le laissez dans un coin pendant deux jours, le temps de finir d'autres ouvrages commencées, puis vous l'attaquez hardiment. Et là .... Le choc. Lequel ? Je vais vous le dire.


Résumé en trois mots : Amour, Poésie et Art

C'est à la fois un récit auto-biographique, une chronique sociale sur le New-York des années 60/70, un magnifique texte sur l'art et l'artiste, tout en étant un manifeste de la vision de Patti Smith sur tout ça. Et le tout, s'il-vous-plait, avec une des plus magnifiques plumes que je n'ai jamais lu.
Pour faire simple, mon plus gros coup de cœur du moment, et depuis La route, une des plus belles baffes littéraires de ces derniers mois.

Je connaissais surtout Patti Smith par l'intermédiaire du Bison, qui avait posté une superbe critique de sa chanson Gloria, que je vous recommande. C'est pourquoi, intrigué par ce livre, je me suis jeté voracement dessus. Rien que pour les citations que j'en ai tiré, je vous recommande chaudement la lecture.

Le livre s'ouvre sur une introduction d'une pure beauté, qui est comparable à celle de La nuit, et rien que ça devrait inciter toute personne l'ayant lu à s'aventurer plus loin. Ensuite, le livre s'ouvre vraiment et nous suivons Patti Smith dans sa vie, entre enfance traitée rapidement et son arrivée à New-York, jusqu'à ce qu'elle choisisse définitivement la musique et la poésie. Le tout, avec Robert en fond.
Robert, c'est l'amour et l'amitié, le frère et l'amant, le double et le miroir. Les deux avanceront presque côte  à côte au fur et à mesure du livre, dans une relation à la fois belle et puissante. Rien à voir avec un roman mièvre, c'est une belle relation, tout simplement.

L'histoire est à la fois géniale, remplie de détails sur cette société artistique, les personnages connus ou moins connus se croisant dans les rues autour de ces salles, ces hôtels, ces bars et ces restaurants. Les noms, les têtes se mélangent dans un tourbillon de créations. Et au milieu, Patti Smith se découvre, se renouvelle, va changer sa vie et s'inscrire dans la musique, définitivement.

Je ne peux pas parler du livre sans évoquer son ton. A la fois léger et grave, il est surtout, incroyablement poétique. Une superbe poésie, et je ne sais pas si c'est la traduction, mais certaines phrases sont réellement sublimes. Des citations me reviennent en tête alors que j'écris, mais le livre est truffé de pépites, des morceaux de littératures extraordinaires. Et c'est d'une beauté .... troublante et passionnante.

Bon sang, j'aimerai lire plus souvent des livres aussi bon. Poésie et société, musique, art, passion, amour, tout est là pour une réussite plus que parfaite. Un livre qui m'a transporté et qui m'a passionné d'un bout à l'autre. Une autobiographie comme je n'avais encore jamais lu. Mais que puis-je dire sur ce livre qui n'est pas encore une éloge ? Lisez-le ! C'est tellement beau.

(Chronique n°189)

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