vendredi 15 mai 2015

Le seigneur des guêpes (Iain Banks)

J'ai parfois du mal à me plonger dans un livre, et ce fut le cas avec celui-ci qui me faisait pourtant de l'oeil depuis un moment, sans que j'eusse le moindre souvenir de la raison. Mais je me suis accroché, et entre deux autres lectures, j'ai basculé dans la seconde partie du livre, pour ne plus vraiment le lâcher et le finir le plus vite que je pouvais. Et là, le résultat est assez étonnant.


Résumé en trois mots : Île, Adolescent et Famille

Je ne sais déjà pas trop dans quelle catégorie ranger ce livre. Peut-être dans le style "presque polar-thriller" ? Car c'est un roman de genre qui est construit sur un polar. Ou l'inverse. Un curieux style, bâtard de genre, mais curieusement assez efficace.

Soyons honnête : ce livre est génial. J'ai eu un mal fou à m'y plonger (bon, en ce moment j'ai du mal à lire de façon générale), mais je n'ai pas pu le lâcher une fois passé le cap de la première moitié. Car c'est une construction par étape, et pour accéder à tout ce qui fait la force de cette seconde partie, il faut tout le développement de la première, toute l'introspection du personnage principal, toute sa vie au jour le jour, toute sa psyché et sa conception des choses. Pour ensuite nous envoyer dans la face la suite.

Ce roman oscille entre diverses choses, mais ce qui ne bouge pas, c'est ce personnage central, à la fois énigmatique et incroyable, mélange entre un fou et un illuminé, isolé sur son île avec sa famille, handicapé à vie. La vie n'est pas rose pour lui, et pourtant il s'invente un monde, un univers dans lequel il contrôle les choses. Notamment en tuant. Enfin, ça c'était quand il était jeune.
C'est également un roman puissant sur nos croyances, sur ce qu'on admet pour vrai et qu'on veut bien accepter dans notre réalité, toute déformée qu'elle peut être. Jusqu'au rituel de magie. Ainsi que sur la famille et les liens que cela tisse.

Roman qui se déroule dans un microcosme, une île isolée de tout et un petit village, une seule maison qui cristallise tout, avec tout à l'intérieur. Une métaphore doit sans doute être dissimulée derrière tout ça, mais je ne l'ai pas encore trouvé.
C'est également un thriller, qui pose des éléments pour arriver progressivement à une conclusion déroutante et d'un genre que je n'avais encore lue. Je ne pensais pas que le polar s'orienterai dans cette  direction ensuite. Mais c'est tout à son honneur.

Un roman étrange et dérangeant, très déroutant. J'ai eu du mal à m'y intéresser, mais une fois dedans le roman m'a surpris et m'a dérangé jusqu'au bout. Je crois que le maitre mot c'est le malais qu'on ressent au contact de ce personnage principal dérangé et pourtant tellement normal dans son univers, univers qui nous grignote progressivement pour nous laisser sur un dernier chapitre hallucinant. Une plongée qui m'a déroutée, et qui me fait encore réfléchir. Lisez-le si vous avez l'occasion, ça vaut le détour.

(Chronique n°273)

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