samedi 12 avril 2014

Fendragon (Barbara Hambly)

Encore un livre de fantasy qui m'est arrivé dans les mains par un pur hasard (en l’occurrence il s'agit de la lecture d'une critique sur l'excellent blog de Nevertwhere) et je me suis laissé tenter. Surtout pour pouvoir prêter ensuite le livre à une amie fan de fantasy (j'aime pas quand je n'ai pas de livres à prêter, avec tout ce que je lis je trouve ça dingue). Du coup, le livre est arrivé. Et je me suis laissé tenter à le lire juste après Un remède à la mélancolie. Et du coup, je me suis couché à 3 h du matin au lieu d'aller tôt au lit comme je l'avais prévu initialement. C'est con, mais ça m'a plu.


Résumé en trois mots : Dragon, Magicienne et Couple

La lecture m'a beaucoup surpris, parce que le style est un curieux mélange entre de l'humour et du sérieux. En fait l'histoire est clairement sérieuse, mais rehaussé régulièrement de piques d'humour venues d'un décalage entre la situation et ce qu'on pourrait en attendre.
Déjà, pour commencer, je dois dire que je suis admiratif au coup d'écriture de l'auteur, qui m'a beaucoup plu, restant toujours assez sérieux, mais devenant humoristique sans l'annoncer avec des gros sabots. De plus, l'auteure nous a choisi pour narrateur une femme, dans la trentaine entamée, magicienne avec peu de pouvoirs. Avons que ce n'est pas le plus courant en fantasy.

En fait, je crois bien que la grande force de ce récit c'est toute l'originalité que l'auteure insuffle dans ce conte déjà bien ancien du chevalier allant tuer un dragon. Ici, ce n'est pas seulement le dragon le problème. Mais c'est aussi un autre style que de la fantasy classique.
Déjà, les héros. Ils ont des enfants, sont mariés et installés, lui châtelain d'un village un peu sale, pas vraiment instruit, pas vraiment guerrier, surtout curieux. Elle, magicienne avec peu de pouvoirs, pas belle et consciente de ses limites. Bref, un couple pas très cliché, et j'ai beaucoup aimé. Pas d'adolescent dans une crise de romantisme, pas d'apprentissage long, d'histoire de vengeance ou de famille. Juste un couple qui aurait aimé avoir la paix et qui ne l'a pas.
Et puis, il y a le dragon, qui est arrivé et qu'il faut tuer. Mais l'amusant, c'est que le héros à déjà tué un dragon, plus de dix ans auparavant. D'ailleurs, pas trop comme on pourrait s'y attendre. Mais je vous laisse découvrir au fur et à mesure de la lecture. C'est vraiment excellent.

Bien sur, j'aurais quelques reproches à faire, et cela concerne des points mineurs du récits. Je soulignerai l'incroyable résistance des héros à la fatigue (enfin, de l'héroïne, pas du héros), cliché souvent revu dans un livre de fantasy (deux jours sans dormir, un trajet de deux kilomètres, un combat d'esprit, et vas-y que je ne dors de nouveau pas de la nuit. Mais bien sur ..). Cela dit, tout le monde le fait et ce n'est pas plus choquant qu'autre chose. Ensuite, il y a le méchant, enfin, la méchante, qui m'a paru un peu cliché. Mais il est vrai qu'en si peu de pages, il aurait été difficile de se concentrer en plus sur la psychologie des ennemis.

Par contre, tout le reste est franchement inventif. Les héros en soi, le déroulement des opérations, la psychologie de l'héroïne, les tours du récits, tout est bien mis pour qu'on ne tombe pas dans le cliché. Et je soulignerais aussi le point que j'adore le plus : la longueur. Ce récit est concentré en 360 pages. Seulement ! Alors qu'on aurait sans problème pu étaler ça sur plusieurs centaines de pages en plus -et plusieurs le font d'ailleurs-, mais ici c'est court, net, précis. En 360 pages, bouclé et bien fini. Une excellente chose, car j'ai souvent l'impression qu'en fantasy les auteurs prennent du plaisir à étirer certaines choses. Ici, on a que l'essentiel, et je suis content de ça.
Dernier détail : l'auteur à mis une carte (je viens de le remarquer à l'instant en cherchant la date d'édition), mais je n'en ai pas eu besoin de tout le livre. Vous ne pouvez pas savoir à quel point c'est agréable de ne pas fouiller toutes les cinq pages.

Bref, pour faire court, lisez ce livre. Mon dernier coup de cœur en fantasy, et pourtant ce n'est pas un genre pour lequel je trouve régulièrement mon compte (contrairement à la SF). Et ça fait plaisir, car j'aime beaucoup ce genre. Ici, nous avons beaucoup d'originalité dans bien des domaines, mais l'auteur sait aussi jouer des cartes classiques pour ne pas trop nous déstabiliser. Et le mélange est juste savoureux. Le livre est assez court au final, se lisant rapidement et très bien, mais c'est une lecture que j'ai apprécié. Question originalité et surprise, c'est un très bon cru. La fantasy vous semble trop souvent classique et codifié ? Lisez celui-ci, ça égaillera vos lectures.

(Chronique n°166)

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire