jeudi 2 avril 2015

La religieuse (Denis Diderot)

J'ai eu, durant mes années d'études, un professeur que j'ai énormément apprécié et qui nous a vanté une sacré quantité de livres et d'auteurs de la période moderne, dont Laclos, Rousseau, Sade, Voltaire et Diderot. C'est ce dernier vers lequel je me suis penché le plus vite, attendu que notre professeur nous en parlait presque tout le temps. J'ai donc déjà lu le livre Paradoxe du comédien qui est très intéressant, puis je me suis penché sur le cas de La religieuse, qui nous étais présenté comme un ouvrage régulièrement interdit à l'époque. Je voulais en connaitre la raison et je me suis mis en tête de le trouver et le finir.


Résumé en trois mots : ReligieuseCouvents et Problèmes

C'est une curieuse histoire, bien évidemment bien plus qu'une simple histoire. C'est le pamphlet d'un philosophe envers une institution établie de la religion. Et pas n'importe laquelle. Celle des couvents.

Alors, avant toute chose, je comprend parfaitement qu'on puisse se désintéresser de ce genre de roman si l'on n'y voit pas l'intérêt et qu'on y vient pas avec un minimum de connaissance de base. En effet, l'époque de Diderot est celle où les jeunes filles de bonne famille sont envoyés au couvent, soit avant le mariage, soit définitivement faute de dot suffisante pour la marier. Et deux trois autres détails du genre. Alors, je conçois que si vous ne vous intéressez que très peu à cette époque et à son comportement religieux, c'est assez difficile d'approche et peu intéressant.

Cela dit, j'ai beaucoup aimé la façon dont Diderot traite le livre. C'est la lettre de l'héroïne à un protecteur anonyme, dans laquelle elle raconte son histoire d'un bout à l'autre, tout en conservant sa naïveté et sa candeur d'origine. C'est une fille de bonne famille qui connue la malchance d'être née seconde dans la famille. Et qui va se retrouver au couvent très vite, alors qu'elle refuse.
Mais la vie est mal faite, et notre héroïne va se retrouver à fréquenter divers couvent, chacun avec ses méthodes et sa façon d'agir, qui bien évidemment, ne conviendront jamais.

Ce livre est amusant, de part son énorme pamphlet anti-clérical, et toute la volonté qu'il met à décrire des couvents comme des institutions sordides hérités d'une époque qui ne correspondait plus à la réalité et qui ne faisant que mettre à mal une partie de la gente féminine, qui n'avait pas demandé à s'y trouver pour la majorité. Le pamphlet a perdu de sa force, il faut l'avouer, puisqu'il vise, plus que la religion, une institution de celle-ci. Institution qui n'a pas disparu, mais n'existe tout du moins plus dans la forme qui nous est présenté ici (et tant mieux !). Mais cela fait réfléchir, je trouve, que de lire ce qu'il s'y passait (en traits grossis) et les limites de toutes religions.

Personnellement, je me suis amusé à la lecture, qui ne fut pas la plus inoubliable mais très sympathique tout de même, avec quelques rires, pas forcément voulu par l'auteur je pense, mais cela m'a amusé de me retrouver dans un dix-septième siècle rempli de nonnes. Même si je ne pense pas relire ce livre, ce fut une lecture distrayante.

Un livre philosophique mais qui a perdu de sa force et de son potentiel, même s'il reste très sympathique à lire (notamment son langage très classe), avec des bonnes choses à en tirer. Je ne suis pas sur qu'il me faille vous le conseiller, sauf si vous êtes fan d'histoire et de religion, et que vous avec quelques connaissances préalables sur le sujet. Le livre ne manquera pas, alors de vous plaire, même si là encore ce n'est pas le meilleur livre qu'on ai conservé de cette période. Mais pour ma part, j'en ressors satisfait.

(Chronique n°254)

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