lundi 18 mars 2013

Quai d'Orsay (Christopher Blain & Abel Lanzac)


Je profite de cette chronique pour préciser que je vais sans doute abandonner sous peu le principe de l'alternance entre BD et livres, afin de conserver un meilleur rythme d'écriture. Les commentaires sur les BD sont plus dur à faire dans une période où je ne lis quasiment plus de nouvelles BD (c'est une passion qui revient vite chère quand on prend le temps de lire et d'acheter).
Ensuite, je dois avouer que écrire des chroniques plutôt longue c'est plaisant, mais je vais vraiment essayer de faire plus court. En ce moment j'arrive à me maitriser, du coup je vais tenter de continuer dans cette voie là. Il ne fait pas tellement en dire quand on aime bien et quand on aime pas, pourquoi en dire trop de mal ? Donc pour bien faire, je vais raccourcir un brin mes textes. J'espère que je gagnerais en lisibilité comme ceci, j'ai l'impression que mes textes sont souvent trop long.
Sans plus attendre, voici la BD du jour : Quai d'Orsay de Blain et Lanzac !


Résumé en trois mots : Politique, Absurde et Humour

Connaissez-vous un de nos anciens dirigeants politique qui connu quelques déboires avec quelque chose nommé le CPE ? Non, pas le Conseiller Principal d'Education, je ne suis pas sur qu'ils aient jamais connu un lycée normal avec des vrais CPE (oui, je vais sans doute faire des blagues sur les politiciens), je parlais du CPE, Contrat Première Embauche, qui déboucha sur des manifestations dans toute la France (ah, la belle époque des grèves au lycée ...).

Enfin bref, nous avons donc ici une BD qui est semi-autobiographique (voir  totalement) sur un personnage, qui est le représentant de l'auteur, Lanzac, lequel utilise un pseudonyme (on peut le comprendre). Il est embauché par le ministre des affaires étrangères, Alexandre Taillard de Vorms, une représentation  très réaliste de Dominique de Villepin (oui, celui de Clearstream), en tant que chargé de communication (en clair il écrit les discours). Et avec tout cela, il va nous présenter de façon très claire ce qui se passe dans le monde de la politique française. Et c'est loin d'être morne.

Cette BD, c'est avant tout de l'humour. Je dis bien de l'humour, même si on pouvait penser à de la politique et un roman graphique. Ici, c'est une BD qui va vous faire rire et sourire de toute les façons, avec des gueules du siècle. Si le narrateur ici est bien le conseiller technique, Mr Arthur Vlaminck, le vrai héros de cette histoire est avant tout Alexandre Taillard de Vorms, personnage hautain, ambitieux, avec une tête enflée et des chevilles qui gonflent de même, une personne qui est certes cultivée mais qui en même temps est beaucoup trop sûr de celle qu'il possède. Et qui en plus possède un égo démesuré. C'est, selon lui, le capitaine qui sauvera la planète et la laissera dans la paix. La façon dont il se voit est d'autant hilarant.

Mais en plus, le personnage est cerné par des cons des personnages ambitieux qui évoluent autour de lui de manière diplomatique, se faisant des coups de putes les uns aux autres et essayant par tout les moyens de s'attirer des bonnes faveurs. C'est très rigolo, d'autant plus que les personnages vont évoluer.
Le contexte est celui d'une crise au Lousdem, une caricature des débuts de la guerre en Irak, avec les pays à l'ONU qui font des interventions et débats en tout sens. On aura également l'aperçu de personnages américains, et d'autres acteurs, tels des philosophes, poètes et tout ce genre de choses. Et bien évidemment, tous avec un égo surdimensionné.
En sus, nous aurons également le principe autour de la vie privée du narrateur, et la façon dont son job influe dessus de manière catastrophique. Notamment lorsqu'on le mobilise de façon soudaine et brusque alors qu'il se trouve en voyage avec sa copine. Et qu'il doit rentrer urgemment.

En plus de toute les qualités autour de l'histoire et de l'humour extraordinaire, j'ai apprécié qu'on ai un aperçu très cynique de la façon dont le pays gère ses affaires extérieures. C'est une politique de malade, avec des rond de jambes et des fausses modesties, des flatteries et des discussions sur l'utilisation d'un terme ou d'un autre dans un discours (véridique, plus de dix pages de débats sur un terme).

Ajouté à cela, nous avons le droit à un dessin très efficace, une belle mise en scène, au trait dynamique et la colorisation est très bonne également. Le dessinateur fait des excellentes choses (dixit mon professeur de géo) et il vaut le coup d'être suivi. En plus, les gueules qu'il fait sont juste énorme, surtout pour Alexandre. Au final, le rendu est superbe, dans toute la BD, et promet des grands éclats de rire jusqu'à la fin de chaque tome.

En définitive, c'est une excellente histoire, avec un scénario intéressant sur plus d'un aspect mais également terriblement drôle. Le dessin est superbe, simple mais terriblement efficace, l'humour est pour tout les gouts jusqu'au bout, et l'ensemble est excellent. La série est finie en deux tomes pour l'instant, avec plusieurs pistes qui peuvent encore être exploitée mais l'auteur ne semble pas vouloir continuer. Enfin, pour l'instant. Dans tout les cas, ruez-vous dessus sans hésiter. C'est le genre de BD qu'on peut également offrir, ça plaira à tout le monde (ou presque).

(Chronique n°26)

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