lundi 11 novembre 2013

Les chemins de Katmandou (Barjavel)


Et oui, encore un Barjavel ! Mais que voulez-vous, quand on aime un auteur on en lit, non ? Et puis j'ai vu cette couverture, je me suis dit que j'aimais l'auteur, que le sujet m'intéressais au plus haut point, que je n'avais qu'un euro cinquante à perdre et qu'en plus Barjavel écrit bien. Alors j'ai pris, j'ai lu, j'ai dévoré. Donc, l'un dans l'autre, j'ai bien fait.

Résumé en trois mots : Amour, société et Mai 68

Ce livre est vraiment saisissant, et pour de nombreuses raisons. En essayant d'être objectif, il est extrèmement bien fait. Déjà, Barjavel s'accorde ici à faire dans le plus strict réalisme, ce qui change un peu des autres romans que j'avais lu, dans lesquels la science-fiction prenait plus de place. Ensuite, si son thème de prédilection qu'est l'amour est encore bien présent, il passe allègrement au second plan de l'histoire pour laisser place à d'autres aspects. Ajoutons encore que le roman fait une belle part à la critique sociale virulente. Clarifions un peu tout cela, pour que vous compreniez.

Ce roman à été écrit dans l'année 1969. Pour ceux qui ne voient pas tout de suite, c'est exactement après Mai 68, et si je dis ça ce n'est pas anodin. En fait, ce roman synthétise pour moi Mai 68. L'ensemble est très lucide sur la situation réelle en cette période, autant sur la mentalité des jeunes, les raisons de cette révolution, la mentalité des adultes, le déroulement de cette révolution, les idées qui s'ensuivirent, la façon dont les gens s'approprièrent cette idée. Le propos est vraiment clair et le fait que ce soit une fiction n'empêche pas Barjavel d'avoir un regard aiguisé dessus (si on se renseigne sur Mai 68 c'est assez proche de ce qu'il écrit).

Mais comme dit, le roman est aussi une superbe satire sociale. En prenant des personnages épars, elle montre de quelle façon tout le monde était aussi stupide que les autres dans cette société des années 60. Barjavel se permet de critiquer tout le monde, autant les héros, que les parents, les adultes, les dirigeants, les jeunes, tout le monde. Comme si personne n'était vraiment lucide sur ce qu'il se passait, et que personne ne se comprenait surtout. C'est un manque de compréhension générale, chacun reste dans son coin avec ses idées sans chercher à regarder ailleurs

Nul n'est parfait, et au fur et à mesure de la lecture on se rend compte que l'on fait peut-être encore fausse route. Barjavel a réussi à me captiver dans un roman toujours aussi bien écrit et qui m'a séduit. Ses thèmes de prédilection sont à nouveau là, mais si bien mis en scène. Que peut on réellement reprocher à ce livre ?

(Chronique n°92)

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