Lecture Jack London, première partie (1/5) |
Encore un recueil de nouvelles de cet auteur que j'affectionne tout particulièrement, et je pensais la coupler avec une autre chronique avant de remarquer qu'en fait, je n'ai pas écrit l'autre. Du coup, c'est juste parfait, je peux commenter le livre dans son ensemble. Car il s'agit d'un nouveau recueil de nouvelles de ce fabuleux auteur qu'est Jack London. J'avais dévoré plus jeune son fameux livre Croc-Blanc et L'appel de la forêt, et j'ai maintenant lu quelques autres livres dans une veine plus adulte (dont l'extraordinaire Martin Eden), mais ici l'auteur est encore dans ses fameuses nouvelles sur le grand nord canadien, dans ces contrées glaciales et peu peuplées qui connurent la ruée vers l'or à la fin du XIX ème siècle. C'est dans cet espace glacé, presque désert et très sauvage que prennent place ces six nouvelles.
Résumé en trois mots : indiens, Klondike et froid
Le recueil contient six nouvelles, et il semblerait que ce soit les six premières qu'ai écrit Jack London, son premier livre publié en fait. Ce qui se ressent d'ailleurs un peu dans la forme et surtout dans le fond, qui est moins épais que ce qu'on retrouve dans un autre recueil qui arrivera dès demain. En attendant, voici les première six nouvelles de cet auteur talentueux qu'est Jack London.
D'entrée de jeu, London nous introduit dans une histoire où les indiens n'ont pas le beau rôle (ce qui est assez fréquent avec lui d'ailleurs), mais dans lequel l'homme blanc n'est pas exempt de défaut non plus, même si c'est lui qui gagne. Une histoire sympathique mais assez anecdotique.
Heureusement que le recueil continue avec du meilleur, d'abord L'homme à la balafre, qui est une nouvelle sur l'avarisme et sur la paranoïa, certes un brin moralisateur et un peu simplette, mais qui sait être efficace.
Arrive ensuite La grande interrogation qui nous entraine dans une histoire d'amour plutôt peu courante, entre un pionnier et un ancien amour qui revient le voir. J'ai été assez surpris par le ton de l'histoire, qui est mélange deux genres, pour finir sur une fin qui donne matière a réfléchir. L'homme représenté est curieusement à la fois sympathique et en même temps un peu antipathique. En le lisant j'ai trouvé la nouvelle très curieuse, mais j'ai beaucoup aimé.
S'ensuit une nouvelle excellente, Le grand silence blanc, qui se place dans cette fameuse neige, lorsque les hommes passent en traineaux dedans, leurs chiens épuisés, leurs vivres de même, trainant leurs jambes dans le froid et tout les dangers. Dont un auquel il ne sont pas préparés. Le récit fait la part à cette étendue de neige énorme, au silence de l'hiver du Yukon, à toute cette nature oppressante alors qu'elle rayonne de beauté et à l'homme qui est perdu, pion minuscule au milieu, se croyant tout maitriser et dominer la terre. Une fin qui est d'ailleurs superbe.
Ensuite vient la nouvelle que j'ai adoré, à savoir Au bout de l'arc-en-ciel, nouvelle dont je n'ai pas compris le titre, mais qui nous offre une histoire très intéressante. Elle nous montre d'une excellente façon la précarité de la situation de ces hommes, dans les années 1997/1998, entre ruée vers l'or et combat contre eux même. Cette nouvelle a une dimension fataliste mais en même temps très curieusement belle. A mon avis la meilleure du livre.
Enfin la nouvelle se conclut sur une plus longue, Une odyssée au Klondike, l'histoire d'un pauvre homme. Là encore nous verrons des indiens, mais cette fois-ci ceux du nord, les Inuits. L'histoire est racontée en partie par un Inuit, et nous allons avoir le droit à un beau voyage mais aussi une drôle de moral sur les amérindiens et l'arrivée des européens. Je ne sais pas si Jack London avait la vérité au bout de sa plume, mais il m'a troublé car nous sommes bien loin du cliché habituel tellement répandu par chez nous (à savoir l'homme blanc qui vient et prend tout). Mais le voyage vaut déjà le détour, avec tout ces tours que fera notre personnage dans le monde, allant jusqu'en Sibérie par amour. Une belle tragédie qui nous est livrée pour conclure ce récit, et là encore une très belle chute.
Au final j'ai beaucoup aimé ce récit, assez intéressant et qui contient de belles pépites même si tout n'est pas dans le meilleur de ce qu'a fait Jack London. Je dirais qu'on sent un manque de maturité dans certaines nouvelles, qui ont déjà le rythme, l'écriture, la mise en scène, mais dans lesquelles manquent encore un peu de fond. Il faut dire aussi que c'est sa première publication mais qu'elle n'est pas dénudée de charme. London sait nous raconter des superbes récits sur le grand nord, et ne boudons pas notre plaisir, ils sont prenants. A lire, pour frissonner dans les plaines blanches et glacées, pour voir des hommes redevenir plus sauvages, aller au bout de leur limite dans le grand silence blanc.
(Chronique n°94)
Arrive ensuite La grande interrogation qui nous entraine dans une histoire d'amour plutôt peu courante, entre un pionnier et un ancien amour qui revient le voir. J'ai été assez surpris par le ton de l'histoire, qui est mélange deux genres, pour finir sur une fin qui donne matière a réfléchir. L'homme représenté est curieusement à la fois sympathique et en même temps un peu antipathique. En le lisant j'ai trouvé la nouvelle très curieuse, mais j'ai beaucoup aimé.
S'ensuit une nouvelle excellente, Le grand silence blanc, qui se place dans cette fameuse neige, lorsque les hommes passent en traineaux dedans, leurs chiens épuisés, leurs vivres de même, trainant leurs jambes dans le froid et tout les dangers. Dont un auquel il ne sont pas préparés. Le récit fait la part à cette étendue de neige énorme, au silence de l'hiver du Yukon, à toute cette nature oppressante alors qu'elle rayonne de beauté et à l'homme qui est perdu, pion minuscule au milieu, se croyant tout maitriser et dominer la terre. Une fin qui est d'ailleurs superbe.
Ensuite vient la nouvelle que j'ai adoré, à savoir Au bout de l'arc-en-ciel, nouvelle dont je n'ai pas compris le titre, mais qui nous offre une histoire très intéressante. Elle nous montre d'une excellente façon la précarité de la situation de ces hommes, dans les années 1997/1998, entre ruée vers l'or et combat contre eux même. Cette nouvelle a une dimension fataliste mais en même temps très curieusement belle. A mon avis la meilleure du livre.
Enfin la nouvelle se conclut sur une plus longue, Une odyssée au Klondike, l'histoire d'un pauvre homme. Là encore nous verrons des indiens, mais cette fois-ci ceux du nord, les Inuits. L'histoire est racontée en partie par un Inuit, et nous allons avoir le droit à un beau voyage mais aussi une drôle de moral sur les amérindiens et l'arrivée des européens. Je ne sais pas si Jack London avait la vérité au bout de sa plume, mais il m'a troublé car nous sommes bien loin du cliché habituel tellement répandu par chez nous (à savoir l'homme blanc qui vient et prend tout). Mais le voyage vaut déjà le détour, avec tout ces tours que fera notre personnage dans le monde, allant jusqu'en Sibérie par amour. Une belle tragédie qui nous est livrée pour conclure ce récit, et là encore une très belle chute.
Au final j'ai beaucoup aimé ce récit, assez intéressant et qui contient de belles pépites même si tout n'est pas dans le meilleur de ce qu'a fait Jack London. Je dirais qu'on sent un manque de maturité dans certaines nouvelles, qui ont déjà le rythme, l'écriture, la mise en scène, mais dans lesquelles manquent encore un peu de fond. Il faut dire aussi que c'est sa première publication mais qu'elle n'est pas dénudée de charme. London sait nous raconter des superbes récits sur le grand nord, et ne boudons pas notre plaisir, ils sont prenants. A lire, pour frissonner dans les plaines blanches et glacées, pour voir des hommes redevenir plus sauvages, aller au bout de leur limite dans le grand silence blanc.
(Chronique n°94)
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