dimanche 9 mars 2014

L'homme bicentenaire (Isaac Asimov)

Je voulais me prendre un Asimov et savourer une nouvelle chaque soir, un peu dans l'optique "Petite histoire avant d'aller se coucher", mais voila ... On prend un Asimov, on ne le repose plus. J'ai englouti la première partie dans la soirée, j'ai tout fini le lendemain matin. Même pas le temps d'avoir fini de manger, j'ai pris le café avec les dernières pages. Nom de dieu, ce type est un écrivain de génie.


Résumé en trois mots : Robots, Espace et Humanité

Asimov est vraiment un des maitres de la science-fiction. Cette phrase semble banale, c'est un classique au même titre que Arthur C. Clarke, Philip K. Dick ou encore Franck Herbert, mais c'est vraiment dans son cas un maitre. Pas juste un bon écrivain, un maitre. Véritablement.

Dans ce recueil, nous retrouvons un Asimov au sommet de son talent. Les nouvelles se multiplient, et je n'irais pas jusqu'à dire que toutes sont parfaites, mais la plupart d'entre elles méritent amplement leurs statuts d’œuvres exceptionnels. C'est du grand art à la fois dans la narration, tellement prenante qu'on ne s'ennuie pas une minute, mais aussi dans le fond, à la fois scientifique et psychologique, qui pose des réelles questions de fond, de société, dans un monde qui prend progressivement un virage dans l'informatique et la robotique. Là où Asimov est extraordinaire, c'est qu'il nous décrit tout cela dans les années 75, et ce sont des sujets plus que jamais d'actualité ! C'est presque effrayant de voir parfois qu'il a tapé très proche du mille. Quand il parle d'informatique, de nouveaux problèmes (il aborde notamment plusieurs fois l'idée d'un homme polluant trop fortement son environnement ...), ou tout simplement de robotique. Il y a là des dizaines d'idées qui sont plus qu'intéressantes à exploiter. Il y a tellement à tirer de cette vieille science-fiction qui se pose des questions.

En fait ma lecture m'a presque plus laissé une impression philosophique que véritablement distrayante. C'est une lecture qui se fait à double niveau, et c'est exactement ce que j'attends d'une lecture de fiction. C'est aussi ce qui fait tout le charme des romans et des nouvelles d'Asimov, où le lecteur n'a pas la sensation d'être pris pour un con. C'est notamment le cas de certaines nouvelles aux fins ambiguë, qui laissent tout loisir à l'imagination ou la réflexion. Et je peux vous dire qu'on gamberge vite.

Bref, encore une fois Asimov tape juste, bien et fort. C'est une lecture -ô combien !- plaisante, mais qui nous permet surtout de nous poser plein de questions, et de ne pas être en reste. Et ça, croyez-moi, ça vaut tout l'or du monde. Quant au reste, c'est excellent. Bourré d'informations en tout genre, transporté dans tout les lieux imaginables en fiction, intrigué par des trames narratives changeantes, des nouvelles surprenantes et d'autres plus classiques ... Non, vraiment, tout est bon là dedans. Tout. Alors, qu'attendez-vous pour le lire ? Voila le véritable art de la science-fiction, bien loin d'un Star Wars (allez-y, fans, tapez !) ou d'un Avatar. De la vraie science-fiction. De la bonne science-fiction. Les lettres de noblesses de cet art. N'attendez plus.

(Chronique n°149)

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