Je ne sais pas s'il vous est déjà arrivé de pleurer à la lecture d'un livre en particulier. Moi oui, souvent. Et, je remarque, il s'agit souvent alors d'une histoire d'amour. J'aime les histoires d'amour, lorsqu'elle sont belles et bien faites. Le film Eternal Sunshine of the Spotless Mind est dans mon top de film préféré, car il propose une histoire d'amour, mais intelligente. Rien ne m'agace plus qu'une histoire d'amour bâclé, quelque soit le support. C'est jamais simple dans la vie, faut pas nous faire croire en fiction que c'est toujours pareil. Et puis l'amour c'est pas simple du début à la fin. C'est pas plat, c'est des montagnes russes d'émotions. Et quand quelqu'un arrive à le faire ressortir, alors je suis sous le charme.
C'est un de ces livres là dont je vais vous parler aujourd'hui. Un livre d'un auteur qui sait en parler d'une si belle façon. René Barjavel, un écrivain qui m'est cher, dans son livre Le grand secret.
Précision : la première partie date de hier soir, où j'ai dû écrire un petit moment, et la fin d'aujourd'hui (hier pour vous, je poste ce message mercredi seulement). Désolé du commentaire décousu, mais quand on est à fond dedans, il est difficile d'écrire normalement ...
Résumé en trois mots : Amour, Tragédie et Monde
Parfois, lorsque je lis
un livre,il me vient une sensation. Une sensation étrange, qui monte
en moi et me met souvent le cœur au bord des lèvres. Le roman m'a
happé, il m'entraine dans une histoire qui me tient en haleine, mais
ce n'est pas tout. Dans le cas d'un auteur du genre de Barjavel, il y
a quelque chose en plus. J'avais lu jadis La nuit des temps,
que je dois relire impérativement afin de me rappeler cette si belle
et si terrible histoire, ou j'ai aussi dévoré Ravages
ainsi que L'enchanteur.
Cette fois-ci, ce fut Le grand secret.
A la lecture des 70 premières pages, j'ai dû m'arrêter pour mettre
par écrit de début de chronique que je pense compléter dans ma
lecture. Une chronique au ton particulier je pense.
L'auteur
m'a toujours touché par un côté humain incroyable dans tout ses
romans, mais aussi par autre chose. Barjavel, c'est à mon humble
avis l'auteur qui sait le mieux écrire sur l'Amour. Un sujet
intemporel, mainte fois repris, il parait qu'il toucherait tout le
monde. Et moi j'y suis sensible, tout particulièrement. Pour autant
un roman à l'eau de rose m'énervera, mais je n'ai pas honte de
déclarer que je pleurais à la fin de Paul et Virginie.
Barjavel, c'est un auteur qui a su, dans chaque roman que j'ai lu (et
tout particulièrement La nuit des temps)
trouver les mots qu'il fallait pour mettre en lumière l'amour. Le
vrai, l'authentique. Celui qui ne se contente pas de compromis, celui
qui prend et ravage le corps et l'esprit. Celui qui vous ensorcelle
et vous transporte jusqu'au bout du monde.
Ma
lecture fut sans doute biaisée par la musique, du Loreena McKennitt
chantant Greensleeves n'aide pas à se mettre en atmosphère rieuse,
mais je dois bien dire que le simple fait de lire, l'ordre des mots,
la composition des phrases, le sens derrière, tout m'a entrainé
dans un tourbillon sensorielle dont j'ai eu le plus grand mal à m'en
détacher avant d'atteindre le seuil de rupture et de rester éveillé
toute la nuit. Car ce roman m'a fait pleurer en 70 pages. Je dois
dire que je ne pensais pas la chose possible. Il m'a tellement ému
que j'ai du cesser de lire avant de craquer. Je dois prendre un peu
mon souffle avant de pouvoir poursuivre et me laisse embarquer pour
la suite de l'histoire. L'écriture est trop dense pour une lecture
en un bloc, elle m'aurait trop fait souffrir, trop de choses auraient
remuées si je l'avais fait. Il fallait d'abord que je couche des
mots pour essayer de faire comprendre ce que je ressentais, avant de
pouvoir seulement espérer continuer. Il fallait que je me soulage
l'esprit avant de repartir. Et je vais y retourner, m'attendant au
pire comme au meilleur. Connaissant Barjavel, il jouera avec mes
émotions et me laissera haletant et pantois tandis que je devrais
digérer quelque chose qui a un impact des plus conséquent sur moi.
Les belles histoires d'amour, ce n'est pas facile à écrire. Et
Barjavel m'a donné les meilleurs, tout porte à croire que celle-ci
sera encore au niveau.
Maintenant qu'une journée à passée, je pense qu'entre autre la musique n'a pas aidée. Mais bon ....
La suite est différente de la première partie, avec des passages à nouveau cruels, comme ceux de La nuit des temps, des idées en vrac autour d'un thème (que je ne dévoilerais pas au risque de vous gâcher la première partie du roman), et même des petites doses d'humour. Mais surtout, une belle réflexion sur plusieurs choses, et aussi sur l'amour. L'amour à la Barjavel, c'est quelque chose. Je peux vous le garantir. En tout cas ça me touche beaucoup.
A cela, j'ajouterai des "classiques" qu'il faut noter : un style d'écriture parfait, qui donne envie de tourner les pages sans s'arrêter, des personnages qui sonnent justes, aux actions parfois imprévues, mais qui sont attachants, des situations qui s'emboitent, une petite touche d'humour qui rehausse le gout de l'ensemble et rend la sauce prenante, bref l'ensemble est d'excellente facture.
Avec tout cela je n'ai même pas parlé de l'histoire. C'est assez difficile d'en parler sans dévoiler l'intrigue. C'est l'histoire d'un homme et d'une femme qui s'aiment, mariés. Chacun de son côté. Et puis d'un secret très lourd à porter qui relie les chefs de plus grands états du monde et qui est parti d'Inde. Un secret qui vaut très cher, qui concerne tout le monde, et qui pèse lourd. Très lourd, car il fait intervenir des choses que l'on ne soupçonne pas au premier abord. Je sais, le résumé est succin, mais en le lisant vous comprendrez mieux. Il est difficile de décrire l'attachement entre les deux personnages, la façon dont les choses s'imbriquent avec les évènements historiques, et beaucoup d'autres détails. Et j'avoue que j'ai du mal à synthétiser le tout, la lecture est tellement fraiche.
En fait c'est assez dur de parler d'un roman qu'on vient de dévorer en deux jours, qu'on a adoré et qui nous a fait pleurer à sa lecture. J'ai aimé, c'est indéniable, et je trouve vraiment que Barjavel à un style et une prose sublime, qui restent gravés dans ma mémoire et me remuent profondément, mais c'est difficile d'en parler vraiment.
Bref, je pense vraiment que c'est un livre génial à lire. C'est du très bon Barjavel, dans la veine directe de La nuit des temps (qui reste meilleur selon moi). Et c'est beau ... C'est de l'excellente science-fiction à la française. J'en veux encore ....
(Chronique n°55)
(Chronique n°55)
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