Encore une petite lecture d'un ouvrage de science-fiction à l'ancienne. Cette fois-ci aussi, j'ai découvert ce livre dans les bouquinistes d'occasions de la place Kleber (tout comme Des fleurs pour Algernon), sauf que celui-ci à des pages qui se détachent, et j'ai un peu plus de mal avec les vieux livres de science-fiction, dont la finition des éditions est souvent dégueulasse. Cela dit, l'avantage c'est de pouvoir lire un livre culte pour moins de deux euros. Parce que oui, ce livre est un livre culte, et je dirais même un sacré immanquable de lecture.
En fait, c'est plus de la philosophie que de la science-fiction que nous avons là, mais toujours bien distillé dans une histoire qui va nous entrainer un peu partout dans le système solaire pour comprendre comment les chiens ont remplacés l'humanité ! En avant pour Demain les chiens de Simak !
En fait, c'est plus de la philosophie que de la science-fiction que nous avons là, mais toujours bien distillé dans une histoire qui va nous entrainer un peu partout dans le système solaire pour comprendre comment les chiens ont remplacés l'humanité ! En avant pour Demain les chiens de Simak !
Résumé en trois mots : Chiens, Légendes et Humanité
Le roman est en fait une suite de nouvelles de l'auteur qu'il a aggloméré dans un seul récit, avec en supplément des notes prises au début de chaque nouvelles. Le livre a cependant une cohérence narrative tout au long, avec des personnages qui reviennent, une famille qui est suivi sur plusieurs années (en fait plusieurs millénaires d'ailleurs), et aussi plusieurs principes qui sont repris tout au long des nouvelles. Le tout avec un fond résolument philosophique, bien évidemment.
L'histoire serait dur à résumer, et je dirais juste qu'a travers huit contes nous allons découvrir comment l'humanité à disparue, remplacée par les chiens et comment les hommes sont devenus progressivement une légende, au point que les canidés remettent en cause l'existence même de ces personnes qu'ils considèrent comme des Dieux.
Les nouvelles vont commencer dans un futur très proche, où l'utilisation du nucléaire à changé toute la vie des personnes, tandis que les gens se sont dispersés dans le monde sans plus utiliser les villes (appelées "cités", un concept que les chiens ne comprennent pas), et le tout se finit dans une nouvelle où l'humain à totalement disparu de la surface de la Terre. Remarquez, la fin est ambiguë sur le fait que l'on soit encore sur Terre, mais je vous laisse lire pour apprécier le sujet. En tout cas il est très bien traité.
Le livre est assez bien écrit, puisqu'il mélange les contes avec des notes d'une édition fictive par les chiens, expliquant les doctrines vis-à-vis des contes, ceux pour et ceux contre l'existence des hommes, des clés de décryptage selon les chiens (une bonne partie semblant totalement fausse), et autres petits amusement dans ce genre. C'est assez amusant de lire l'ensemble des théories alors que l'on comprend ce qui s'est réellement passé, et que l'on sait aussi la vérité quant au monde dans lequel évoluent les humains.
En fait, le récit est truffée de réflexion philosophiques qui partent un peu dans tout les sens, autour de l'évolution humaine, autant sur le plan philosophique que technique (ah, les vieux récits dans lesquels on croit encore à la puissance de l'atome ... C'était avant Fukushima et Tchernobyl ça), ainsi que sur les mutations d'un être humain, les rapports sociaux entre les différents membres d'une communauté urbaine, mais aussi le simple fait de la communauté humaine. L'auteur glisse aussi des remarques sur l'être humain, tour à tour critique ou élogieux, à la fois sur les façons dont l'homme se conduit, envers un peu tout, mais aussi sur sa capacité à s'adapter, sa puissance, mais évidemment sur sa cruauté aussi (alors même que le meurtre disparait au fur et à mesure du récit). Le tout comporte aussi des commentaire sur la robotique, avec notamment Jenkins, incarnation de l'esprit mécanique, de la nouvelle forme de machine. Il est d'ailleurs un héros très intéressant, puisque d'une nature qui lui permet d'être présent dans environ toutes les nouvelles, et qui va avoir un rôle bien changeant au fur et à mesure des récits.
Enfin, j'ai noté (mais c'est mon interprétation) une réflexion sur Dieu et la divinisation, en posant l'homme comme une sorte de Dieu d'un nouveau monde, et toute la réflexion qui va autour. Après j'extrapole peut-être mais j'ai eu l'impression que l'auteur en profite pour glisser des allusions là-dessus, qui ne sont d'ailleurs pas pour me déplaire. Mais je ne développerais pas, vous laissant le choix de le comprendre comme vous le voulez.
Dans l'ensemble du récit, l'auteur pose véritablement son point de vue, mais celui-ci part dans tout les sens, et le rajout des notes par les chiens rajoute une autre dimension à la lecture, nous obligeant à ne pas que le lire d'un point de vue d'humain du XXIème siècle, mais à imaginer celui d'un chien dans douze mille ans, lorsque l'homme n'est plus qu'un personnage de légende. Personnellement j'ai trouvé le ton du récit assez prenant, avec cette double lecture (voir triple) qui s'interroge sur beaucoup de chose et qui part un peu dans tout les sens. Cependant tout l'intérêt est que l'auteur ne nous égare pas, car il ne cherche pas à donner des réponses mais uniquement à poser des questions. Du coup, la lecture est très prenante.
Au chapitre des défauts, j'en relèverais surtout l'un, qui est que certaines nouvelles sont moins intéressantes que d'autres, mais dans l'ensemble elles sont toutes de très bonnes factures. L'autre défaut, c'est un ton parfois ancien dans certains principes ou certains côté très centré sur les Etats-Unis (bien que l'on fasse aussi un saut à Genève). Le coup de la révolution atomique est palpable, mais aujourd'hui Fukushima et Tchernobyl ont remis en compte beaucoup de choses. On peut aussi parler de la vie extra-terrestre, du contact avec les martiens, et puis d'une relation assez curieuses entre personnages, un peu vieillotte. D'ailleurs il faut noter une absence totale des femmes du récit (elles sont à peine évoquée), mais l'ensemble n'aurait pas tellement changé avec un ajout féminin je pense. Enfin, on ne réécrira pas le récit.
Dans l'ensemble, le récit est vraiment très bien écrit et je dois dire qu'il dégage, outre un indéniable côté philosophique, une certaine poésie dans son style. Le fond est très intéressant, avec un auteur qui interroge sur l'homme en thème central, mais qui va partir dans tout les sens autour de lui pour finalement aboutir à une conclusion remplie de questions et sans donner une seule réponse.
L'ensemble du livre se lit très bien, sans aucun temps mort, alors que nous suivons l'humanité dans une déchéance assez curieuse et qu'il ne me semble pas avoir souvent retrouvé ensuite, où le mal est la séparation physique entre individus et le développement de nouveautés, philosophiques, mutantes et robotiques. Une science-fiction très curieuse et que j'ai rarement lu, mais qui est tout autant intéressante. En tant que tel, le roman sent un peu l'ancien, mais il aborde des thèmes d'une belle façon. Un genre que j'aimerai bien creuser si il existe des nouveautés un peu plus récentes. J'en reprendrai bien une petite part.
(Chronique n°53)
L'histoire serait dur à résumer, et je dirais juste qu'a travers huit contes nous allons découvrir comment l'humanité à disparue, remplacée par les chiens et comment les hommes sont devenus progressivement une légende, au point que les canidés remettent en cause l'existence même de ces personnes qu'ils considèrent comme des Dieux.
Les nouvelles vont commencer dans un futur très proche, où l'utilisation du nucléaire à changé toute la vie des personnes, tandis que les gens se sont dispersés dans le monde sans plus utiliser les villes (appelées "cités", un concept que les chiens ne comprennent pas), et le tout se finit dans une nouvelle où l'humain à totalement disparu de la surface de la Terre. Remarquez, la fin est ambiguë sur le fait que l'on soit encore sur Terre, mais je vous laisse lire pour apprécier le sujet. En tout cas il est très bien traité.
Le livre est assez bien écrit, puisqu'il mélange les contes avec des notes d'une édition fictive par les chiens, expliquant les doctrines vis-à-vis des contes, ceux pour et ceux contre l'existence des hommes, des clés de décryptage selon les chiens (une bonne partie semblant totalement fausse), et autres petits amusement dans ce genre. C'est assez amusant de lire l'ensemble des théories alors que l'on comprend ce qui s'est réellement passé, et que l'on sait aussi la vérité quant au monde dans lequel évoluent les humains.
En fait, le récit est truffée de réflexion philosophiques qui partent un peu dans tout les sens, autour de l'évolution humaine, autant sur le plan philosophique que technique (ah, les vieux récits dans lesquels on croit encore à la puissance de l'atome ... C'était avant Fukushima et Tchernobyl ça), ainsi que sur les mutations d'un être humain, les rapports sociaux entre les différents membres d'une communauté urbaine, mais aussi le simple fait de la communauté humaine. L'auteur glisse aussi des remarques sur l'être humain, tour à tour critique ou élogieux, à la fois sur les façons dont l'homme se conduit, envers un peu tout, mais aussi sur sa capacité à s'adapter, sa puissance, mais évidemment sur sa cruauté aussi (alors même que le meurtre disparait au fur et à mesure du récit). Le tout comporte aussi des commentaire sur la robotique, avec notamment Jenkins, incarnation de l'esprit mécanique, de la nouvelle forme de machine. Il est d'ailleurs un héros très intéressant, puisque d'une nature qui lui permet d'être présent dans environ toutes les nouvelles, et qui va avoir un rôle bien changeant au fur et à mesure des récits.
Enfin, j'ai noté (mais c'est mon interprétation) une réflexion sur Dieu et la divinisation, en posant l'homme comme une sorte de Dieu d'un nouveau monde, et toute la réflexion qui va autour. Après j'extrapole peut-être mais j'ai eu l'impression que l'auteur en profite pour glisser des allusions là-dessus, qui ne sont d'ailleurs pas pour me déplaire. Mais je ne développerais pas, vous laissant le choix de le comprendre comme vous le voulez.
Dans l'ensemble du récit, l'auteur pose véritablement son point de vue, mais celui-ci part dans tout les sens, et le rajout des notes par les chiens rajoute une autre dimension à la lecture, nous obligeant à ne pas que le lire d'un point de vue d'humain du XXIème siècle, mais à imaginer celui d'un chien dans douze mille ans, lorsque l'homme n'est plus qu'un personnage de légende. Personnellement j'ai trouvé le ton du récit assez prenant, avec cette double lecture (voir triple) qui s'interroge sur beaucoup de chose et qui part un peu dans tout les sens. Cependant tout l'intérêt est que l'auteur ne nous égare pas, car il ne cherche pas à donner des réponses mais uniquement à poser des questions. Du coup, la lecture est très prenante.
Au chapitre des défauts, j'en relèverais surtout l'un, qui est que certaines nouvelles sont moins intéressantes que d'autres, mais dans l'ensemble elles sont toutes de très bonnes factures. L'autre défaut, c'est un ton parfois ancien dans certains principes ou certains côté très centré sur les Etats-Unis (bien que l'on fasse aussi un saut à Genève). Le coup de la révolution atomique est palpable, mais aujourd'hui Fukushima et Tchernobyl ont remis en compte beaucoup de choses. On peut aussi parler de la vie extra-terrestre, du contact avec les martiens, et puis d'une relation assez curieuses entre personnages, un peu vieillotte. D'ailleurs il faut noter une absence totale des femmes du récit (elles sont à peine évoquée), mais l'ensemble n'aurait pas tellement changé avec un ajout féminin je pense. Enfin, on ne réécrira pas le récit.
Dans l'ensemble, le récit est vraiment très bien écrit et je dois dire qu'il dégage, outre un indéniable côté philosophique, une certaine poésie dans son style. Le fond est très intéressant, avec un auteur qui interroge sur l'homme en thème central, mais qui va partir dans tout les sens autour de lui pour finalement aboutir à une conclusion remplie de questions et sans donner une seule réponse.
L'ensemble du livre se lit très bien, sans aucun temps mort, alors que nous suivons l'humanité dans une déchéance assez curieuse et qu'il ne me semble pas avoir souvent retrouvé ensuite, où le mal est la séparation physique entre individus et le développement de nouveautés, philosophiques, mutantes et robotiques. Une science-fiction très curieuse et que j'ai rarement lu, mais qui est tout autant intéressante. En tant que tel, le roman sent un peu l'ancien, mais il aborde des thèmes d'une belle façon. Un genre que j'aimerai bien creuser si il existe des nouveautés un peu plus récentes. J'en reprendrai bien une petite part.
(Chronique n°53)
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