Depuis le temps que j'en parlais, il fallait bien le faire sortir à un moment ou a un autre. Et puisque j'avais fini Le Grand secret dernièrement et qu'il m'avait fortement rappelé ce livre-ci, je me suis décidé à me reprendre une édition et le relire enfin (je l'avais emprunté à la bibliothèque la première fois). Un roman qui ne quittera plus ma table de nuit, j'en suis certain. C'est le genre de livre que j'aime tellement que je me rappelais des passages entiers avant la relecture, des phrases et des expressions, le final, beaucoup de choses en fait.
Ce livre-là, c'est une des fin les plus atroces que j'ai jamais lu. Et puis c'est aussi un de mes premiers contact avec une beauté sauvage et puissante. Et un des plus beau livre d'amour. Et aussi un excellent livre de science-fiction. Et puis .... Et puis voila la chronique de ce chef-d’œuvre que j'admire et apprécie encore autant jour après jour. Voici, Mesdames et Messieurs, le fameux, le grand, l'immense, le fabuleux ouvrage de Barjavel, La nuit des temps !
Résumé en trois mots : Amour, Science et Tragédie
Il y a des livres dont on a du mal à se défaire, malgré le temps qui a passé depuis la première lecture. Elle m'avait fortement marquée à l'époque, elle m'a encore marquée aujourd'hui lorsque je l'ai relu en une journée seulement, lisant du matin jusqu'au soir, jusqu'à plus soif ce livre que j'aime tant.
J'ai surtout relu ce livre parce que j'avais lu Le Grand secret du même auteur et que j'ai éprouvé une bouffée de nostalgie qui m'a conduite à retrouver ce livre en occasion et me le prendre fissa. Je me suis installé tranquillement et j'ai replongé dans ce récit aussi poignant que lorsque j'étais plus jeune. La lecture fut encore une fois très émouvante.
Contenant des thématiques bien ancrées dans sa période d'écriture (il fut publié en 1968 mais sans que l'auteur n'ai pris part au événement dans la rédaction), et plusieurs thématiques autour de la jeunesse sont marquées par les années soixante. Cependant, le propos du récit se concentre aussi sur la frappe nucléaire, peur de tout un monde durant des années, ainsi que sur la science et surtout sur l'amour. C'est un thème récurant de Barjavel, mais il est ici poussé au plus haut point, entre deux personnes s'aimant de façon incroyablement forte (Eléa et Païkan), ajouté à des amours naissants entre scientifiques de l'expédition, mais également des amours contrariés ou à sens unique (Eléa-Simon), mais surtout un amour de la vie et une haine profonde de la bêtise crasse. D'ailleurs le livre possède une fin qui retrace parfaitement cette idée à mon avis, mais je vous laisse admirer.
Ce qui est surtout beau dans ce livre, au-delà des petites réflexions et de l'inventivité au niveau de l'Atlantide, c'est que Barjavel parle encore une fois d'amour, mais de celui si puissant qu'il vous tire une larme lorsqu'on referme le livre (sauf si vous y êtes totalement imperméable), et qui est superbe. Barjavel à cette thématique d'un amour puissant mais souvent contrarié par quelque chose (le propos est semblable dans Le Grand Secret), associé à de la science-fiction. Ici le mariage est subtil et parfaitement en adéquation. La plume est toujours et encore belle, le récit se dévore en un rien de temps, et il n'y a pas un seul temps mort dans le déroulement de tout cela. On y trouve aussi des belles métaphores (notamment avec une métaphore la tour de Babel) qui apportent du charme à la relecture lorsqu'on redécouvre ces détails. En fait, le récit est parfait.
Ce livre, c'est un des premiers qui m'aura vraiment fait pleurer, et je dois avouer que je fus à deux doigts de recommencer à la relecture. Le récit n'a rien perdu de sa force et de son charme, malgré le poids conséquent des ans maintenant, et le propos est toujours aussi bon, que ce soit celui scientifique, celui sur l'Atlantide ou bien celui sur l'amour et la révolte étudiante. Tout est bon, du début à la fin, et celle-ci, cruelle mais belle vous laissera avec une histoire de Roméo et Juliette revisitée qui n'a rien à envier à l'original. Quand on l'a fini, ce livre se range rapidement dans la bibliothèque qu'il en faut pas perdre.
Si je ne peux que vous donner un conseil sur ce livre, lisez-le. Si je peux vous en donner deux, lisez-le et prêtez-le à ceux que vous aimer.
(Chronique n°72)