Ce tome fut plus dur à lire que le précédent, mais lors de celle-ci je fus gagné par la certitude que Frank Herbert est véritablement un génie, et je pèse mes mots. Ce livre est ardu à lire, c'est d'une difficulté supérieur à la moyenne, mais pour autant on peut parfaitement suivre si l'on s'accroche un tout petit peu. Et c'est ça qui est fabuleux, car la saga de Dune se poursuit sans trêve ni repos avec ses personnages changeants, ses situations imprévisibles et tout le génie de Frank Herbert planant sur les pages qu'il a rédigé.
Résumé en trois mots : Intrigues, Ecologie et Pouvoir
Ce tome continue le précédent, en se promettant dix ans plus tard, avec les personnages que nous connaissions déjà mais qui ont évolués par rapport aux derniers événement. Et la situation a encore évolué, bien évidemment. Et c'est là que se situe déjà le talent de l'auteur.
Ce tome s'ouvre sur des changements radicaux entre les personnages, qui doivent maintenant faire face aux anciens alliés. Les vainqueurs se déchirent autour de l'empire, de l'épice et de tout ce qu'ils contrôlent. Mais c'est également le pont névralgique habituel, le centre de tout, Arrakis, appelé Dune, unique planète productrice d'épice, qui est en jeu. Car les changements climatiques de cette planète affectent l'épice, et par là-même tout l'empire.
Ce qui est fascinant, c'est la façon dont Frank Herbert nous tisse des liens entre tout ce qui se passe, l'intérieur de chacun tout comme le destin d'un empire, les tensions et les alliances politiques, les bouleversement de chacun, les métamorphoses qui s'opèrent. Frank Herbert se paye en sus le luxe de nous farcir le livre de considération sur la religion, le pouvoir, la politique, la famille, l'avenir et le destin, l'écologie, le commerce, et quelques petites considérations sur l'humanité par dessus tout ça. Le tout sans se perdre dans le roman, en conservant des fils directeurs parfaitement logiques et bien souvent surprenants, mais très dense.
Je conçois la critique la plus fréquemment entendue par rapport à ce roman : la difficulté de lecture. J'en suis au tome 3, je suis maintenant bien habitué au style de l'auteur, au monde et aux concepts, et pourtant j'ai encore un mal fou à comprendre certaines implications dans les conversations entre les différents protagonistes. Comme si l'auteur faisait des dialogues trop intelligents pour moi. Je crois bien que c'est la première fois de ma vie où je lis un livre pour lequel je suis certain que l'auteur soit plus intelligent que moi, sans conteste. Et c'est bien en cela que réside la difficulté de lire cet ouvrage.
Un livre d'une intelligence rare pour une saga qui ne l'est pas moins, malgré sa difficulté toujours présente dans la lecture. Mais si vous faites l'effort de vous accrocher, si vous prenez le temps de vous plonger dans la saga en intégralité, si vous ne baissez pas les bras devants les mots nouveaux et les discours emplis de sens cachés, alors vous trouverez une pépite merveilleuse qui continue de m'éblouir sans que j'y prenne garde. Un tel livre se mérite, mais quelle puissance en lui. J'en reste émerveillé. Cette saga est en passe de devenir ma favorite, mais son auteur est ajouté dans mon panthéon personnel sans aucune condition à présent.
(Chronique n°281)
(Chronique n°281)
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