dimanche 10 mars 2013

2001, l'odyssée de l'espace (Arthur C. Clarke)

Lorsque je vous dis : CARL, Dave, Franck, le monolithe, un vaisseau qui dérive sur Le beau Danube bleu, vous me répondez ?

2001 l'odyssée de l'espace, bien évidemment ! Le fameux chef-d’œuvre de Stanley Kubrick, un des films les plus dur à comprendre que j'ai jamais vu et que j'ai adoré ! Et comme tout les films de Kubrick, il a tiré l'histoire de base d'un livre qu'il avait lu, pour en tirer un film n'ayant que des rapports lointain avec l'ouvrage de base. Une façon de faire des films personnels, inspiré par les autres. Personnellement j'adule ce génie du cinéma.
Et coup de bol monstrueux, une amie me propose de lire un livre de C. Clarke qu'elle à fini dernièrement. Évidemment mon sang ne fait qu'un tour et le "oui" est dit avant même que je réalise la pile de livres en retard sur ma table de nuit. Heureusement pour moi, il est très court et se lit en moins d'une après-midi.
Et c'est ce que je viens de faire, finissant le livre en une traite quasiment, pris par le roman de façon totale, oubliant tout, le repas brulant derrière tandis que je dérivais tranquillement vers Saturne, mangeant tandis que Carl commençait à dérailler (vous savez comme c'est galère de lire en mangeant ? Pour un peu j'aurais dû laisser le repas, histoire de finir tranquillement). Et heureusement pour moi, j'ai eu le temps de finir tranquillement, savourant le trajet jusqu'au bout, et je me suis ruée sur le clavier pour faire une chronique toute fraiche. Il n'y a pas à dire, la science-fiction c'est décidément une chose superbement belle et intéressante.


Résumé en trois mots : Espace, Fusée et Jupiter

Je pensais être tout au long de ma chronique détaché du film qui en à été tiré,, mais là je dois bien dire que les deux œuvres sont totalement complémentaires entre elles. En fait, le livre à été écrit durant le tournage du film, conjointement et en mélangeant les deux. Par exemple des scènes du films sont directement retranscrites dans l'ouvrage. Il y a une imbrication entre les deux très forte.

Arthur C. Clarke, notre écrivaillon, est un écrivain anglais mais qui vécu longtemps au Sri Lanka. Il est né en 1917 et mort en 2008, sans avoir vu la première expédition vers Mars (qui aura peut-être enfin lieu un jour ....). Il est un des auteurs majeurs de la science-fiction (comme Asimov ou Philip K. Dick), et à écrit pas mal de perle, son plus connu restant encore celui-ci je pense. D'ailleurs je voudrais bien en lire une autre qui à inspiré un CD de Mike Oldfield. Comme quoi, la littérature c'est un vecteur d'inspiration !

L'histoire commence pareil dans le livre et le film : les hommes-singes en Afrique. Et un monolithe (noir dans le film mais transparent/blanc dans le livre, je ne sais pas pourquoi) qui va les changer, leur donnant l'intelligence/la conscience/la science. L'homme va fabriquer son premier outil. Là, nous avons droit à une séquence ô combien superbe dans le film où le premier usage du premier outil est de tuer. Superbe. Dans le livre c'est pas mal différent, et un peu plus étalé (en fait l'ensemble du livre est fait de scène plus étendues). C'est à la fois une bonne et une mauvaise chose je dirais. On perd énormément du charme du film, notamment sur les plans muet ou les parallèles entre les deux astronautes. Là, je dois dire que les plans du film jouaient énormément, alors que dans le livre c'est beaucoup moins accentué. De même, CARL est largement moins important et la perte de la voix monocorde et angoissante du film joue beaucoup sur l'impact je trouve. On est beaucoup moins sur la peur qu'il inspire. Et d'ailleurs la partie où il doit contrer CARL fait très action-américain, alors que le film était beaucoup plus subtil.
Ensuite, je dois bien avouer quelque chose : c'est vraiment tout bête, mais j'ai trouvé que le film était largement moins explicite que le livre, sur tout. On ne voit pas par les yeux des personnages, il n'y a pas de descriptions, pas de clés de compréhension, pas d'évidence. En regardant le film, je ne pensais pas que la stèle émanait d'extra-terrestre (et je ne le pense toujours pas). Alors que dans le livre, beaucoup moins de possibilités sont offertes au lecteur. J'ai trouvé ça très dommage, on perd pas mal au plan de l'interprétation libre. Et la fin est largement décevante par rapport à ce qu'on admire dans le film. Là où une grande métaphore se mettait en place durant un superbe plan sans parole, la fin est très bavarde et sans grand intérêt je trouve. On perd beaucoup, et l'angoisse qu'on ressentait avant se dissipe. J'ai un peu décroché, je l'avoue.

Mais à côté de ça, je dois dire que j'ai dévoré le livre d'une façon énorme. La beauté des passages dans l'espace, toutes les informations qu'on apprends sur les planètes, l'espace et les corps célestes, on est transporté dans le vide et l'énormité de l'espace. J'ai été à fond dedans durant la grosse moitié centrale du livre, avant la dernière partie. J'entendais presque la musique qui passait dans le vaisseau (pour info, du Marillion avec ce livre ça passe tout seul !), et j'ai plongé littéralement avec eux dans les sorties de l'espace. Je ne vais pas dire que je me retenais de respirer, mais bon, c'était vraiment prenant.
Et puis la fin ... Qui m'a déçu. Trop de révélations, pas assez de choix laissé au lecteur, des idées un peu confuses, un sentiment de frustration par rapport au film, comme si le propos n'était absolument pas le même dans le fond.

En fait, je crois bien que c'est la grosse différence entre les deux supports de l’œuvre : Kubrick à fait un film sur l'humain, ses capacités, son évolution et ses facultés. Arthur C. Clarke a fait un roman de science-fiction sur le développement des humains via les martiens, et sur l'exploration de l'espace avec pas mal d'explications scientifiques. Du coup, l’œuvre adaptée est fonction de ce que vous attendez de celle-ci. Personnellement j'ai aimé les deux, avec une petite préférence pour le film, mais les deux sont excellents. Mon avis est bien évidemment subjectif.


En conclusion, c'est un excellent ouvrage, un beau pilier de la science-fiction certes, mais qui est à mon avis indissociable de l’œuvre cinématographique éponyme. A la fois complémentaire et très différents, ils sont les deux intéressants. Même si j'ai préféré le film, j'ai trouvé le livre extraordinaire et parfaitement clair. Très court (200 pages), il se lit très vite, découpé en petit chapitres très courts. Les parties sont vraiment bien faites, on en ressort émerveillé, peut-être aussi rassuré sur l'espèce humaine (l'inverse du film en fait). Et quel beauté dans l'espace, dans les astres et les corps célestes. C'est un vrai dépaysement, un complètement en dehors du monde. Le vide spatiale attend, il est prêt à nous happer. Venez avec, vous ne serez pas déçu, mais méfiez-vous de l'apesanteur.

(Chronique n°21)


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