Eh oui, un nouveau Clavel, quand
on est dans le bon mouvement, pourquoi s'arrêter en si bon chemin ?
Je me rappelais bien avoir ce livre dans mon stock, alors après la
saga des Royaume du Nord, je pouvais bien prolonger le style
avec celui-ci, qui méritait mon attention, non ? En plus, ça me
permettait de relire un peu d'auteur français, qui sont au final peu
présent dans ma pile des livres lus, alors qu'il y en a tant de bon
! Et puis, je voulais voir un peu la façon dont Barjavel parlait de
Lyon, ville que je vais découvrir bientôt. Pour toutes ces raisons,
et parce que je devais attendre un long moment encore, je me suis
penché sur ce livre et je l'ai tranquillement savouré dans un train
qui filait, le long de la vallée du Rhône.
Résumé
en trois mots : Romain,
Chrétiens
et Taureau
Ce
livre nous plonge dans une période historique bien connue, celle des
premiers chrétiens, tout au début de notre ère, dans la vallée du
Rhône, alors sous domination romaine, avec la naissance d'un
mouvement religieux inspiré par un homme qui fut crucifié, bien
loin en terre de Judée, prêchant l'amour du prochain, la paix et
l'acceptation de la souffrance plutôt que le chemin de la violence.
Une philosophie qui a depuis bien changée de visage, certes, mais
qui était alors simple, avec des préceptes tout aussi simple.
Cette histoire de montée/descente
du Rhône, à la fois par les barges sur l'eau et à pied le long des
berges, entre chrétiens et bateliers, avec comme personnage central
ce taureau massif, Brutus, bête puissante et forte qui doit être
amené à Lyon pour la gloire du cirque mais aussi pour le martyr des
premiers chrétiens. Brutus occupe cette fameuse place centrale du
livre, tout tournant autour d'une manière ou d'une autre, les héros
se greffant à lui. D'ailleurs, les héros, parlons en. Des hommes
comme aime les camper Clavel, ils m'ont rappelés des personnes de Le
royaume du Nord. Un peu brut, des hommes polis par le travail, à
la peau épaisse et burinée, mais dont le cœur est tendre.
Notamment dans leur foi, ce christianisme naissant, qui ne prône que
l'amour du prochain.
Cette histoire refait mouche, et
c'est le style de Clavel qui revient encore une fois. A la fois
poétique et pourtant contenant de la violence bien exprimée. Et il
y a aussi, à contrario, plein de douceur qui rejaillit de ces pages.
Clavel sait magnifier les bords du Rhône et la nature généreuse de
certains être humain. Dans ces pages, on retrouve la beauté simple
de la nature et la nature belle des simples.
Sans
être un grand roman, sans être un chef-d'œuvre, Brutus sait
être un beau livre qu'on lit avec plaisir jusqu'au bout, prolongeant
le plaisir de se tenir sur les bords du Rhône avec les personnages. Un bon petit roman, a réserver quand le reste est déjà lu.
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