lundi 19 janvier 2015

Les enfants d'Icare (Arthur C. Clarke)

J'aime bien la façon dont les éditions Milady (branche de l'éditeur Bragelonne) font leurs livres, dans un format un poil différent avec des couvertures qui accrochent (sauf dans le cas de Sorceleur où je pense qu'ils se foutent de la gueule du client). J'ai pris ce livre pour continuer dans la voie des lectures de ces auteurs de Science-fiction cultes, indispensable, excellents et reconnus. C'est pourquoi mes lectures furent riches de Bradbury, Asimov, Clarke et Dick ces derniers temps (il me reste les Frank Herbert à explorer). Et celui-ci me faisait de l'œil via ses critiques élogieuses. Je me le suis offert et à l'occasion d'une très longue après-midi, je me le suis fini presque intégralement. Je pense que vous comprenez l'idée.


Résumé en trois mots : Extra-terrestre, Humanité et Divinités


Il me semble que je l'ai déjà dit, mais c'est assez amusant comme chacun de ces quatre auteurs cultes à sa patte. Isaac Asimov est très philosophique et carré. Philippe K. Dick est dérangeant et déroutant. Ray Bradburry est poétique et philosophique. Arthur C. Clarke est scientifique et beau.
Ce roman me confirme que Arthur C. Clarke sait écrire d'une façon belle et surprenante, avec ce qu'il faut de scientifique dedans pour que l'on en apprenne toujours un peu. Ici, c'est largement passé au second plan par rapport au reste, mais c'est tout de même présent. Ce roman est surtout centré sur la question de l'homme, de l'humanité, de sa place dans l'univers et de son but.
En le lisant, je me posais de plus en plus la question du but du roman, entre la façon dont les extra-terrestres maintenaient une présence dominatrice sur la Terre et l'évolution de la psychologie humaine à leurs propos. C'est pourquoi j'ai été surpris par le tournant que prend le livre tout à coup, avec cette explication à laquelle je ne m'attendais pas (mais qui rejoint en un sens ce qui avait déjà été mis dans 2001, l'odysséede l'espace) mais qui se paye en sus le luxe d'être extraordinairement belle, avec une touche merveilleuse qui m'a complètement surpris. C'est, progressivement, de plus en plus beau jusqu'à un final qui n'a pas été sans me rappeler la larme que j'avais presque à la fin de Chantsde la Terre lointaine. Arthur C. Clarke m'a hypnotisé d'un bout à l'autre du livre et m'a laissé un merveilleux goût en bouche, avec cette douceur et cette beauté.
Le roman en lui-même est un petit bijou, l'histoire étant intrigante, les personnages passant sans qu'on ne soit liés complètement à l'un ou l'autre, les chapitres s'enchainant sans qu'on ne puisse deviner vers où ils tendent, et cette fin en apothéose qui vient conclure le tout, c'est proprement magnifique. Le genre de roman qu'on aimerai presque relire pour retrouver ce goût en bouche, mais qui ne laissera plus la même saveur. Je le relirai avec plaisir, mais ce ne sera plus pareil, et c'est presque triste. Mais la beauté est éphémère. Ce livre sait nous le rappeler.

Du comme ça, j'en redemanderais volontiers ! Un livre très surprenant et qui m'a laissé complètement pantois, avec une beauté inhérente à l'auteur et qui m'a plu, au-delà des mots. Ce genre de science-fiction, c'est de l'or en barre. J'en redemanderais, entre les précisions scientifiques apportées par petites touches et l'histoire qui sait se dérouler de surprises en surprises jusqu'au final étonnant, c'est une réussite incontestable. Je ne sais pas si je suis face au meilleur de Clarke, mais c'est un excellent roman assurément, et que je ne peux que vous recommander chaudement. Cet auteur me plait, j'ai hâte de lire la suite.

(Chronique n°220)

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