Encore un achat de cette collection de Bragelonne, qui est en passe de devenir la plus grande de ma collection. Et encore une fois, une découverte d'un auteur et d'un style que je ne connaissais pas, d'une histoire sur laquelle je ne sais rien et dont le seul résumé m'a attiré, ce qui est déjà un gage de ma volonté. Et cette lecture, qui remonte maintenant à loin déjà, et tout ce qu'il se fait de plus acceptable, voir même plus !
Résumé en trois mots : Magasin, Consommation et Humains
L'histoire est celle d'un magasin, un énorme et gigantesque magasin, qui contient sur six étages tout ce qu'il faut pour qu'on puisse consommer sans se préoccuper de ce qu'on achète. Tout, des femmes aux cravates, des livres à la nourriture. Et bien évidemment, tout cela à un prix. Days est le magasin dans lequel on ne rentre qu'avec une carte. Et cette carte indique votre niveau de richesse.
Dans ce temple de la consommation moderne, quatre destins se croisent. L'un est celui d'un simple employé, un fantôme. Un homme qui traque les voleurs en les repérant dans ce qui est le plus grand lieu de vol possible du monde. Une autre est cette dame qui tient le rayon de la littérature dans le magasin, et qui voit, jour après jour, son espace disponible diminuer au profit de celui de l'informatique. C'est également le destin d'un couple, qui vient inaugurer en cette brillante journée sa carte du magasin. Le premier jour pour eux dans le monde de la sur-consommation. Et enfin, c'est le destin de la famille dirigeante, des sept frères Days qui tiennent ce magasin.
J'ai beaucoup aimé ce roman, qui ne s'étale que sur une seule journée tout en nous présentant quatre points de vue différents dans un même magasin, plus grand que n'importe quel autre dans le monde. Sans même évoquer la surconsommation ou la déviance des hyper-marchés, ce livre nous offre également une belle fable sur l'homme et les dérives qu'il peut connaitre dans sa vie, entre les couples qui ne peuvent pas s'accorder ou encore les frères Days, entrepreneur du magasin, qui doivent à la fois tenir quelque chose de trop gros, s'accorder entre eux et en même temps sont prisonniers d'un joug parental. D'autant plus oppressant que le père n'est plus là.
Ce roman est assez brillant dans son genre, et j'ai énormément apprécié de le lire, avec le foisonnement de ce qui est présenté, tout en ne s'enlisant pas dans une critique massive. Le livre sait retrouver l'histoire quand il le faut, et retombe sur ses pieds d'une belle façon, en concluant de façon assez magistrale, puisque chaque arc narratif aura sa propre fin, ce qui fait qu'on ne peut y voir une fin heureuse ou malheureuse.
Un beau livre, qui est assez unique dans ce que j'ai pu lire pour l'instant, mais qui est bien typique de ces fantaisies urbaines qui dépeignent notre société sous un jour peu glorieux. Les différents personnages sont à la fois touchants et glaçants d'effroi par leur apathie face à la vie, mais ce roman sonne bien réaliste, et c'est là tout l'intérêt. Et je ne parle pas de la façon dont les histoires se croisent pour finir par avoir chacun sa propre identité, finissant dans plusieurs nuances de tons. Un bon roman, qui se lit agréablement et qui invite à réfléchir. Une belle découverte qui m'a bien fait plaisir.
(Chronique n°223)
(Chronique n°223)
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